4 minute read 23 Feb 2021

«Le futur du paiement s’écrit aujourd’hui»

Authors
Patrice Fritsch

EY EMEIA Luxembourg Tax Partner

Patrice is a Partner within the EY Tax practice in Luxembourg. He serves clients in the financial industry including retail and wholesale banks, private banks, management companies, fund administrator

Vanessa Müller

EY Luxembourg Consulting Partner, ESG Services Leader

Fifteen-plus years of experience in the financial services industry. Wealth management and capital markets experience. Striving for a positive footprint, professionally and personally.

4 minute read 23 Feb 2021

 

Tendance générationnelle, la pratique du paiement numérique s’est popularisée durant la crise du Covid. Ce n’est toutefois qu’un début, car les services bancaires en ligne et numériques devraient connaître un développement exponentiel au cours des prochaines années. Les banques doivent dès aujourd’hui imaginer les services sécurisés et ‘user friendly’ qui permettront à leurs clients d’y prendre part.

Confinés, nous avons plus que jamais été contraints de recourir aux achats en ligne, donc, d’utiliser le paiement numérique. La tendance n’est pas neuve, mais elle a connu une accélération fulgurante durant la pandémie. «La croissance des paiements numériques, en quatre mois de confinement, est équivalente à celle que nous avons connue en 10 ans, illustre Vanessa Müller, Partner – Banking and Capital Markets Consulting Lead au sein d’EY Luxembourg. De nombreux acteurs – Google, Apple, différentes fintech – se sont engouffrés dans la brèche. Les banques ne doivent donc pas tarder à agir, d’autant qu’elles ont été relativement épargnées par la crise et qu’elles sont en capacité de proposer des solutions innovantes. Ces changements vont sans doute durer, l’indice EY Future Consumer Index dévoile en tout cas une réticence de nombreux clients à revenir aux canaux physiques et aux moyens traditionnels.»

Paiement instantané, RTP et digital euro

Si le paiement «cashless» est loin d’être une nouveauté, plusieurs innovations récentes supportent pleinement l’économie digitale.

«Dans un futur très proche, nous payerons quotidiennement de façon digitale, même pour de petites sommes, car cela est simple et sûr, estime Patrice Fritsch, Principal chez EY Luxembourg. Le paiement instantané deviendra très rapidement la norme, c’est-à-dire une transaction de transfert qui est visible 10 secondes après son initiation, et ce 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. En matière de paiement digital, relevons par ailleurs la tendance du request to pay (RTP). Dans cette formule, c’est le bénéficiaire de la transaction qui en fournit les différentes informations – y inclut numéro de compte du bénéficiaire, montant, communication. Cela réduit considérablement le risque d’erreur, tout en limitant la menace de fraude. Dans le cadre d’une commande de marchandise, ce système permet aussi de n’exécuter le paiement que lorsque le bien acheté est livré, ce qui est particulièrement utile dans le cadre de l’e-commerce.»

La montée en puissance de différentes cryptomonnaies, marquées par une importante volatilité, est un autre phénomène qui devrait conduire à une plus grande digitalisation du paiement et de l’économie. De multiples projets sur les stables coins mettent en avant leur potentiel international au bénéfice de nombreux utilisateurs. Pour offrir une alternative à ces initiatives privées – que les réglementations MICAR, DORA et MILDT viendront bientôt encadrer plus étroitement –, le «digital euro» verra sans beaucoup de doute bientôt le jour. «Cette monnaie sera placée dans des comptes virtuels déposés au niveau des banques centrales, poursuit Patrice Fritsch. Elle offrira les mêmes caractéristiques que la monnaie physique – sans frais, instantané, facilité d’usage, sécurité – tout en ayant l’avantage de permettre le transfert d’argent à distance.»

La confiance au centre

Pour les banques, ces évolutions représentent des opportunités, mais également des défis, d’abord au niveau technologique. «Il est urgent que les banques réfléchissent à la façon dont elles sont outillées, explique Vanessa Müller. Dès à présent, elles doivent évaluer si leur IT est assez agile pour leur permettre, notamment, de s’ouvrir à certaines fintech. Elles devront aussi, plus que jamais, veiller à la sécurité des services en ligne qu’elles proposent.» En effet, la confiance sera une donnée essentielle pour faire la différence, demain, dans un univers où de nombreux acteurs proposeront des services de paiement numérique.

«Les outils dont disposent aujourd’hui les banques ne seront peut-être plus suffisants à l’avenir pour garantir cette confiance. Il sera notamment très important de renforcer les procédures d’authentification forte. La lutte contre les risques de fraude prendra également une autre dimension. Des technologies comme l’intelligence artificielle et le machine learning devraient permettre de renforcer l’efficacité des outils existants à ce niveau», détaille Vanessa Müller. La difficulté, dans cette perspective, sera toutefois de garantir la fluidité du parcours client et de l’expérience utilisateur. Les banques peuvent, dès aujourd’hui, partir à la recherche du délicat équilibre entre sécurité et commodité de leurs services en ligne.

Summary

Tendance générationnelle, la pratique du paiement numérique s’est popularisée durant la crise du Covid. Ce n’est toutefois qu’un début, car les services bancaires en ligne et numériques devraient connaître un développement exponentiel au cours des prochaines années. Les banques doivent dès aujourd’hui imaginer les services sécurisés et ‘user friendly’ qui permettront à leurs clients d’y prendre part.

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Patrice Fritsch

EY EMEIA Luxembourg Tax Partner

Patrice is a Partner within the EY Tax practice in Luxembourg. He serves clients in the financial industry including retail and wholesale banks, private banks, management companies, fund administrator

Vanessa Müller

EY Luxembourg Consulting Partner, ESG Services Leader

Fifteen-plus years of experience in the financial services industry. Wealth management and capital markets experience. Striving for a positive footprint, professionally and personally.