5 minutes de lecture 23 juin 2021
Belgian Attractiveness Survey 2021

6 enseignements du Baromètre de l’Attractivité belge 2021

Par Marie-Laure Moreau

EY Belgique Assurance Partner et Regional Managing Partner Wallonie

Passionnée par l'entrepreneuriat et la croissance. Femme et mère dévouée. Aime le ski, le golf et est supporter du Standard de Liège.

5 minutes de lecture 23 juin 2021

Les technologies propres et la haute technologie industrielle sont considérées comme les moteurs de la croissance belge pour les prochaines années.

Malgré les turbulences provoquées par la pandémie, la Belgique est parvenue à maintenir sa cinquième position dans le classement des pays européens qui attirent le plus d’investissements directs étrangers (IDE). C’est ce qui ressort du Baromètre de l’Attractivité belge, une étude annuelle menée par EY pour évaluer l’attrait de la Belgique en tant que terre d’investissement.

Il convient toutefois d’être vigilant, car la Belgique est en retard sur la moyenne des perspectives de reprise en Europe. Il y a des perspectives dans le secteur des technologies propres et de la haute technologie industrielle, tandis que des efforts supplémentaires pour accroître les compétences numériques pourraient encore améliorer l’attractivité de la Belgique comme terre d’investissement.

1. La Belgique maintient sa position dans le top 5 des pays européens qui attirent le plus d’investissements étrangers

Sans surprise, la crise du coronavirus a eu un impact sur le nombre de projets d’investissement en Belgique. Au total, la Belgique a enregistré 227 projets, qui ont généré la création de 5.098 emplois en 2020. Avec une baisse de 15 % par rapport à 2019, notre pays a réalisé une performance à peine plus faible que la moyenne européenne, qui a enregistré une baisse de 13 %. Ce résultat place la Belgique en cinquième position du classement européen des investissements directs étrangers en 2020.

2. L’optimisme dû à la relance après le Covid-19 booste les projets d’investissement à court terme

Le Covid-19 continuera à jouer un rôle majeur en 2021, mais probablement dans un sens positif. Il s’avère que les projets d’investissement ont été simplement reportés et non annulés. En témoigne le fait que 66 % des personnes interrogées ont répondu affirmativement à la question de savoir s’ils avaient l’intention d’établir ou d’étendre leurs activités en Belgique au cours de l’année à venir, alors qu’ils n’étaient que 10 % l’année dernière.

Même si les investisseurs tablent sur un regain d’attractivité de la Belgique en termes d’investissements après la crise du Covid-19, ces prévisions sont bien plus modestes sur le long terme. Ils sont 62 % à miser sur une hausse (légère à importante) de l’attractivité de l’Europe au cours des trois prochaines années, mais ne sont que 35 % à prévoir une hausse comparable pour la Belgique.

35% pendent que l’attractivité de la Belgique s’améliorera au cours des trois prochaines années.
La Belgique peut encore s’appuyer sur de nombreux atouts, appréciés des investisseurs étrangers. Notre pays doit néanmoins défendre sa réputation de plaque tournante commerciale, afin d’attirer davantage d’investissements.
Marie-Laure Moreau
EY Belgique Assurance Partner et Regional Managing Partner Wallonie

3. Les services aux entreprises demeurent le secteur le plus important pour les IDE en Belgique avec une percée du secteur pharmaceutique

Comme les années précédentes, quatre secteurs clés représentaient plus de la moitié des projets d’investissement de 2020. La composition de ce top 4 reflète toutefois la course mondiale aux soins, aux traitements, puis aux vaccins contre le coronavirus. Les entreprises pharmaceutiques sont passées de la neuvième position en 2019 à la troisième position en 2020 avec un total de 22 projets. Une remontée qui a permis à l’industrie pharmaceutique de détrôner le secteur agroalimentaire et de se positionner devant le secteur numérique.

Trois activités représentent plus de la moitié des projets d’IDE en 2020 : vente et marketing (53), secteur manufacturier (44) et services aux entreprises (43). Le nombre de projets liés aux sièges est repassé à 15 après avoir dégringolé à 5 en 2019.

 

4. Le Royaume-Uni confirme sa tendance à la hausse et devient le principal investisseur en Belgique

Dans une réalité post-Brexit et en dépit de la crise sanitaire, le Royaume-Uni a maintenu son niveau de projets d’investissement en Belgique. Face à la réduction drastique du nombre de projets d’autres investisseurs majeurs comme les États-Unis et la France, le Royaume-Uni est même devenu la première source d’investissements d’IDE. La Chine, quant à elle, a presque doublé son nombre de projets d’investissement dans notre pays.

5. Les investisseurs apprécient la culture entrepreneuriale et la qualité de la main-d’œuvre belge ; un bémol : le régime fiscal

Si la Belgique attire tant les investisseurs, c’est avant tout pour la qualité de sa main-d’œuvre. Avec la culture entrepreneuriale, c’est le principal facteur qui influence positivement les décisions en matière d’investissement en Belgique.

Les principaux risques pour l’attractivité belge ont toujours été le niveau et la complexité de sa fiscalité, le coût de la main-d’œuvre, ainsi que la stabilité politique, réglementaire et administrative. Mais ce « top 3 » a été radicalement bousculé. Aujourd’hui, le principal risque pour l’attractivité de la Belgique est le niveau et la complexité du système fiscal.

6. Les technologies propres confirment leur statut de moteur principal de la croissance

Aucun secteur n’est plus important pour la croissance future des IDE de la Belgique que celui des technologies propres et des énergies renouvelables. Cette tendance a été mise en évidence l’an dernier lorsqu’un tiers des personnes interrogées ont souligné que ces industries constituaient une perspective de croissance majeure. Le Pacte vert pour l’Europe joue un rôle important dans cette optique, et la recherche de technologies et de modèles commerciaux neutres en carbone ou durables est par ailleurs devenue une vraie force motrice.

La technologie verte

42%

des personnes interrogées estiment que les technologies vertes et des énergies renouvelables seront le secteur d’activité qui stimulera la croissance de la Belgique dans les années à venir.

Recommandations

Pour toutes ces raisons, EY émet les recommandations suivantes à l’attention de toutes les parties prenantes concernées :

  • Se concentrer sur les investisseurs déjà établis

    Il faut continuer à prêter attention aux entreprises déjà établies en Belgique, car elles sont confrontées à l’instabilité politique et législative et à une mobilité de moins en moins performante. Une étape importante est sans aucun doute la simplification des procédures administratives et réglementaires, ainsi que la création d’un climat social stable et d’un cadre d’investissement juridico-fiscal solide.

  • Réduire le taux d’imposition des sociétés à 20 %

    Bien que le premier tax shift ait réduit le taux d’imposition des sociétés à un niveau plus acceptable de 25 %, la charge fiscale globale reste un obstacle majeur pour attirer de nouveaux investissements. La recommandation d’EY est de réduire encore le taux d’imposition des sociétés pour l’amener à 20 %.

  • Investir dans les compétences numériques

    Les compétences numériques sont depuis longtemps citées comme une priorité pour les pays qui cherchent à attirer les investissements internationaux. Le nouveau rôle de la technologie engendré par la crise du coronavirus — expériences numériques des clients, environnements de travail « phygitaux » et lignes de production et back-offices plus automatisés — en fait une nécessité absolue.

  • Mettre l’accent sur les technologies propres et la haute technologie industrielle

    La Belgique a la possibilité de devenir un acteur majeur dans le secteur des technologies propres. Cela peut se faire en se concentrant sur un écosystème dynamique d’entreprises actives dans les technologies et les technologies vertes, en simplifiant les mesures fiscales et en introduisant des incitants pour stimuler l’adoption de nouvelles technologies.

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Résumé

La crise du Covid-19 a bouleversé l’économie mondiale. Dans ce contexte, la résilience remarquable dont les investissements directs étrangers en Europe ont fait preuve en ne diminuant que de 13 % en 2020 par rapport à l’année précédente est encourageante. La Belgique est parvenue à conserver sa cinquième position dans le classement des pays européens. Notre pays a toutes les cartes en main pour améliorer son attractivité à court et long terme. La clé pour atteindre cet objectif consistera à renforcer nos atouts et à combler nos lacunes dans le cadre d’efforts conjoints des autorités et des entreprises.

À propos de cet article

Par Marie-Laure Moreau

EY Belgique Assurance Partner et Regional Managing Partner Wallonie

Passionnée par l'entrepreneuriat et la croissance. Femme et mère dévouée. Aime le ski, le golf et est supporter du Standard de Liège.