Maintenant, la priorité demeure la santé humaine et financière
Comme les Canadiens le savent, depuis le 13 mars dernier, les perspectives à l’égard de notre santé et de notre bien-être ainsi que de l’économie évoluent de jour en jour. Nous connaissons maintenant mieux le virus et nous avons vécu viscéralement les répercussions de la pandémie sur nos vies et sur l’économie. Alors que les provinces commencent à voir la courbe s’aplanir et envisagent des plans pour rouvrir graduellement l’économie, les cadres canadiens savent qu’une nouvelle normalité émerge, les secteurs et entreprises étant touchés à divers degrés par cette crise.
L’un des secteurs les plus durement touchés est, évidemment, celui du pétrole et du gaz (secteur qui revêt une importance considérable pour l’économie canadienne). En plus des problèmes locaux tels que la baisse de la demande et l’abandon de la production, un désaccord entre la Russie et les pays membres de l’OPEP+ concernant l’augmentation de l’offre a exacerbé la situation pour le Canada alors que les cours du pétrole à l’échelle mondiale dégringolaient.
Les entreprises canadiennes continuent de mettre l’accent sur la santé et la sécurité de leurs employés et de leurs clients, et sur leur santé financière. Compte tenu du moment auquel le sondage du Baromètre mondial de la confiance des entreprises d’EY a été réalisé, le concept de « retour au travail » n’a pas été abordé, car toute la gravité de l’arrêt des activités était encore inconnue. Cependant, le retour au travail doit être la priorité de toutes les entreprises dans un monde post-pandémie. Alors que l’économie redémarre, la façon dont les entreprises gèrent les chaînes d’approvisionnement, l’expérience client, la sécurité des clients et des employés, et les cadres réglementaires et modèles d’affaires en pleine évolution deviendra une question fondamentale sur laquelle tous les cadres devront se pencher.
Après : les trois meilleures pratiques de pointe pour les entreprises canadiennes après la pandémie
Les entreprises de chacun des secteurs touchés, comme l’ont révélé les numéros précédents du présent rapport au cours de la dernière décennie, devraient envisager de mettre en œuvre trois pratiques de pointe.
1. Réorientation des résultats
Alors que les entreprises canadiennes commencent à émerger de la crise actuelle et à s’attaquer aux priorités à court terme, qui consistent à assurer la sécurité de leur personnel, maintenir leurs activités et obtenir assez de liquidités pour survivre, elles doivent revoir leur vision de demain et élaborer un plan d’action pour un succès durable.
L’examen des portefeuilles devrait être le fondement du processus d’affectation des capitaux. Ils devraient aussi permettre de déterminer les actifs à risque de disruption, ou dont la croissance future pose des difficultés faisant en sorte qu’ils pourraient avoir plus de valeur s’ils appartenaient à une autre entreprise ou à un fonds de capital-investissement. Bien qu’il soit encourageant que plus du tiers (35 %) des répondants canadiens dans le récent sondage examinent leurs portefeuilles trimestriellement, nous nous attendons à ce que l’examen de portefeuille devienne une priorité encore plus pressante pour les conseils d’administration.
À la suite de la crise financière mondiale, il est devenu évident que les entreprises qui ont réalisé des acquisitions audacieuses lors de la reprise ont mieux performé que leurs pairs lors de la décennie qui a suivi. De même, une fois que les défis extraordinaires posés par la COVID–19 auront été relevés, les cadres canadiens auront la possibilité de prendre des mesures déterminantes, de créer un plan pour réorienter les résultats de leur organisation et de mettre en œuvre une stratégie de F&A ciblée pour stimuler la croissance au cours de la prochaine décennie.
2. Réinvention de la chaîne d’approvisionnement
Même avant la COVID–19, l’incertitude géopolitique, commerciale et tarifaire avait amené près d’un répondant sur cinq (18 %) à chercher à reconfigurer ses chaînes d’approvisionnement. Les entreprises ayant commencé à constater l’ampleur des répercussions de la pandémie sur leurs chaînes d’approvisionnement au cours de la période du sondage, 96 % des répondants canadiens ont indiqué qu’ils devaient réévaluer leurs chaînes d’approvisionnement mondiales ou qu’ils prenaient déjà des mesures pour les changer.
Toutes les entreprises canadiennes chercheront vraisemblablement à réinventer leurs chaînes d’approvisionnement dans la foulée de la pandémie. Certaines entreprises pourraient chercher des entrepreneurs locaux, alors que d’autres pourraient chercher différents fournisseurs dans plusieurs juridictions afin de ne pas être encore prises au dépourvu. D’autres passeront de chaînes d’approvisionnement linéaires à des chaînes de valeur réseautées axées sur les données qui peuvent réagir aux événements et apporter des changements en temps réel. En partageant des données dans le nuage, ou en les intégrant directement avec les fournisseurs, les entreprises canadiennes peuvent améliorer la collaboration et leur visibilité sur la chaîne d’approvisionnement.