4 minutes de lecture 26 août 2021

            EY – Chercheurs travaillant dans un laboratoire

Le chemin vers une refonte du secteur des sciences de la vie au Canada

Par Raj Saxena

Associé et leader du groupe national Sciences de la vie, EY Canada

Professionnel chevronné spécialiste des F&A. J'adore tout ce qui concerne le design et le travail du bois. Aime voyager. Adepte de natation. Les personnes qui comptent le plus pour moi m’appellent « Papa ».

4 minutes de lecture 26 août 2021

Une révolution est à nos portes. Elle changera à jamais la façon dont nous abordons les problèmes les plus urgents dans le secteur des soins de santé au Canada. Êtes-vous bien préparé?

Les secteurs canadiens des soins de santé et de la biofabrication, en évolution depuis des dizaines d’années déjà, connaissent enfin une période de croissance, stimulée par l’accélération de l’innovation. Pour exploiter cette croissance et protéger l’avenir du secteur des sciences de la vie, ceux-ci doivent accroître leurs capacités manufacturières et moderniser la manière dont ils servent les Canadiens, au moyen de la technologie. Pour ce faire, il leur faut repenser les systèmes traditionnels et optimiser les activités de façon à obtenir de meilleurs résultats et à assurer une croissance à long terme.

L’innovation au premier plan

Il est essentiel de promouvoir l’innovation pour établir et mettre à l’essai des plans efficaces en vue de créer de nouvelles structures et de nouveaux processus qui tirent parti des données et de la technologie. Faire entrer le secteur des sciences de la vie dans l’avenir numérique exigera des investissements majeurs, jumelés à d’importantes transformations dans les stratégies et les modes de pensée. Pour bâtir un modèle d’excellence en médecine, il faudra d’abord conserver la propriété intellectuelle canadienne au pays.

Les entrepreneurs et les entreprises en démarrage disposent déjà des éléments nécessaires pour stimuler l’innovation, qu’il s’agisse de centres de recherche hors pair, d’établissements d’enseignement ou de l’accès aux meilleurs talents. La prochaine étape est de les aider à croître pour qu’ils puissent faire face à la concurrence et accaparer une part du marché mondial, positionnant ainsi le Canada à titre de leader dans le secteur en pleine expansion des sciences de la vie.

Lors d’une récente webémission d’EY sur les sciences de la vie, un enjeu est ressorti à plusieurs reprises : les dirigeants qui œuvrent dans ce secteur peinent à développer des stratégies, des concepts, des solutions et des technologies numériques à grande échelle en raison d’un manque de financement et de la tendance du milieu à adhérer à des modèles opérationnels traditionnels et à d’anciennes plateformes. Ainsi, l’élaboration de la réponse du Canada à la pandémie de COVID-19 et du plan de déploiement des vaccins a mis en évidence la nécessité d’être apte à développer et à adapter des produits et des stratégies plus rapidement.

Pour que cela se produise, les chaînes d’approvisionnement doivent être sûres et fiables et les équipes canadiennes de développement de produits doivent s’adapter rapidement face aux problèmes pressants. Une augmentation des investissements dans la croissance des entreprises de biotechnologies et de technologies médicales, de même que dans les projets de recherche et de développement, permettra non seulement de protéger les Canadiens, mais aussi d’offrir des avantages économiques aux entreprises – particulièrement celles du secteur manufacturier –, en plus de mettre en lien les chercheurs avec les entreprises en démarrage.

Modèles d’affaires axés sur le numérique

En réponse à la pandémie, de nombreuses solutions de soins de santé virtuels ont fait surface, illustrant ainsi que ce sont les technologies qui permettront de bâtir des systèmes de santé plus efficaces. Les Canadiens ont beaucoup appris sur leur propre système de santé et sur d’autres systèmes à l’échelle mondiale pendant cette période. Pour les modèles cliniques et opérationnels, les soins de santé virtuels et la télémédecine constituent une nouvelle façon d’aller de l’avant, qui permet d’offrir des soins de santé plus personnalisés et de meilleures expériences.

Tandis que les organisations du secteur des sciences de la vie réfléchissent à la voie qu’elles emprunteront, la création d’un environnement de données favorable à une approche davantage centrée sur l’humain deviendra cruciale. Pour effectuer la transition vers un écosystème de la santé connecté, les organisations doivent réussir leur transformation sur le plan technique, opérationnel et culturel. C’est ce qui leur permettra d’exploiter le potentiel d’énormes ensembles de données sur la santé pour guider leurs interventions et, ultimement, d’améliorer la santé des gens, les résultats cliniques et l’efficacité de la prestation de soins de santé, en plus de réduire les dépenses qui leur sont liées.

De nos jours, les modèles de données font plus que transmettre des renseignements aux fournisseurs. Ils servent à éclairer la prise de décisions cliniques, à réduire les erreurs médicales évitables et à offrir une continuité dans les soins dans de multiples établissements. À l’échelle organisationnelle, les fonctions de renseignement convertissent les données en informations exploitables sur la santé de la population, sur le soutien aux décisions cliniques et sur la rationalisation des activités pour une efficience accrue.

Bien entendu, il reste de grands défis à relever pour matérialiser cet écosystème du secteur des soins de santé personnalisés. Les organisations de soins de santé qui, en se concentrant sur la création de produits et services véritablement centrés sur le patient et axés sur les données, parviennent à transformer des interventions fondées sur les données en résultats économiques, ont de meilleures chances d’être à l’avant-garde de la transformation du secteur de la santé et du bien-être au Canada.

Une main-d’œuvre prête pour l’avenir

Les organisations du secteur des soins de santé réussiront mieux quand elles prendront conscience que la voie à suivre repose sur les données, les technologies et le capital humain. Elles assureront ainsi la croissance de demain, plutôt que de se contenter de répéter les cycles d’approvisionnement et de formation actuels. Pour éviter de perdre de la valeur dans l’avenir, elles doivent réfléchir à la manière dont leurs produits et services s’accorderont avec l’infrastructure de données émergentes. À cette fin, elles devront peut-être recruter les meilleurs talents ou faire preuve d’audace en mettant elles-mêmes en place cette infrastructure.

Lancer des produits novateurs sur le marché dans un monde numérique exige une collaboration entre diverses disciplines, notamment le développement de logiciels et de produits, la stratégie de marque, la fixation des prix, l’ingénierie des données, la recherche scientifique, les services de fiscalité et les services juridiques. Il faudra également adopter des modèles agiles pour le développement des produits, caractérisés par des phases de prototypage, d’essai et de perfectionnement rapides. Pour garder une longueur d’avance, les organisations devront mettre au point une stratégie en matière de main-d’œuvre qui tient compte des changements dans l’offre et la demande en effectifs attribuables à l’automatisation, l’évolution des compétences et la nature des emplois. Enfin, elles devront mobiliser de nouvelles compétences en leadership pour diriger les talents à l’ère numérique.

La mise en œuvre d’une infrastructure et de capacités à l’épreuve du temps sera cruciale pour établir les assises de la nouvelle génération de produits et de services centrés sur le patient et d’entreprises en démarrage dans le domaine de la santé. En favorisant l’innovation, en exploitant le numérique et en augmentant les investissements, le secteur canadien des sciences de la vie peut faire tomber les obstacles et se redéfinir pour appuyer un avenir meilleur.

Apprenez-en plus sur les conséquences de la pandémie de COVID-19 sur le secteur des sciences de la vie au Canada.

Résumé

Les secteurs canadiens des soins de santé et de la biofabrication, en évolution depuis des dizaines d’années déjà, connaissent enfin une période de croissance, stimulée par l’accélération de l’innovation. Pour exploiter cette croissance et protéger l’avenir du secteur des sciences de la vie, celui-ci doit accroître ses capacités manufacturières et moderniser la manière dont il sert les Canadiens, au moyen de la technologie. Pour ce faire, il lui faut repenser les systèmes traditionnels et optimiser les activités de façon à obtenir de meilleurs résultats et à assurer une croissance à long terme.

À propos de cet article

Par Raj Saxena

Associé et leader du groupe national Sciences de la vie, EY Canada

Professionnel chevronné spécialiste des F&A. J'adore tout ce qui concerne le design et le travail du bois. Aime voyager. Adepte de natation. Les personnes qui comptent le plus pour moi m’appellent « Papa ».