Le regain d’optimisme a vu le jour en 2021, alors que les marchés intérieurs se sont rouverts, les réseaux de chaînes d’approvisionnement ont commencé à se redresser et les restrictions qui avaient auparavant interrompu les activités sur le terrain ont été graduellement levées. Les dépenses d’exploration du Canada ont enregistré la plus forte croissance et ont attiré la plus grande part des budgets mondiaux, soit 62 % d’augmentation, devant l’Australie et les États‑Unis. L’augmentation des dépenses dans tous les territoires à l’exception d’un nous donne de nombreuses raisons de célébrer. Mais une région en particulier retient l’attention.
Malgré des difficultés à l’échelle locale sous la forme de feux de forêt et de disruptions dans les infrastructures en raison d’inondations, le secteur de l’exploration en Colombie‑Britannique a connu une année record, entamant 2022 en plein essor. Le sondage annuel sur l’exploration minière et houillère en Colombie‑Britannique a enregistré une augmentation de 56 % des dépenses dans la province d’une année à l’autre. De même, le nombre total de projets et de forages a augmenté respectivement de 16 % et de 45 %. Alors que l’exploration atteint un sommet en presque dix ans depuis que les dépenses ont culminé en 2012, nous avons pour objectif d’analyser les facteurs de croissance contributifs et les principales tendances pour l’année à venir.
Maintien des tendances dominantes relatives aux dépenses
La région du Nord‑Ouest a continué d’être la destination de choix en matière de dépenses d’exploration dans la province, comme en atteste l’intérêt des entreprises locales et des producteurs importants à l’échelle internationale, notamment l’acquisition de GT Gold par Newmont et les investissements de Newcrest Mining dans la région. De plus, Ascot Resources, située à Vancouver, développe actuellement le projet aurifère Premier dans la région, tandis que Skeena Resources continue son investissement dans le projet Eskay Creek.
En partie, cette activité a amené la région du Nord‑Ouest à constituer 55 % des dépenses d’exploration en 2021, enregistrant une hausse de 62 % en dépenses par rapport à l’année précédente. Le plus grand bond de dépenses s’est produit dans la région du Centre‑Sud, qui a observé une augmentation de 113 % par rapport aux niveaux de 2020. Ensemble, les régions du Nord‑Ouest et du Centre‑Sud représentaient les trois quarts des dépenses d’exploration dans la province.
Comme prévu, l’exploration aurifère était également un contributeur important aux dépenses d’exploration, bénéficiant d’une hausse encore plus marquée que celle en 2020, du fait que les investisseurs ont afflué vers le métal comme valeur refuge. Les dépenses d’exploration ont continué d’augmenter alors que la variabilité du marché a stimulé la demande pour les métaux et que les prix ont atteint plus de 1 800 $ par once pendant l’année.
Renforcement de la sécurisation de l’approvisionnement en minéraux critiques dans l’ère numérique
Dans le contexte des turbulences géopolitiques et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement découlant de la pandémie, la priorité à l’échelle nationale a été mise sur la solidification de la chaîne d’approvisionnement en minéraux critiques en Amérique du Nord. Cela comprend le plan d’action conjoint Canada‑États‑Unis pour encourager la collaboration dans le domaine des minéraux critiques. Le plan met en évidence une liste de minéraux considérés comme essentiels pour les technologies qui favoriseront une transition vers une économie plus verte. Comme bon nombre de ces métaux se trouvent en Colombie‑Britannique (le cuivre, le molybdène, le zinc et le nickel), la province a l’occasion d’être un principal acteur dans la transition énergétique mondiale, appuyant le développement des énergies renouvelables et de la technologie propre allant des batteries destinées aux véhicules électriques aux aimants permanents et aux éoliennes.
Cette opinion avait été exprimée l’année passée, alors que les dépenses de métaux critiques ont augmenté. L’exploration du cuivre a connu la hausse la plus importante, les prix atteignant de nouveaux sommets vers la fin de 2021. De même, le nickel et le zinc ont rebondi des chutes de dépenses précédentes.
Progression de l’exploration à un stade avancé afin de maximiser des actifs reconnus
Bien que l’année 2021 soit caractérisée par un niveau élevé sans précédent de dépenses, l’exploration a poursuivi sa tendance vers les stades avancés et l’évaluation des mines, améliorant la rentabilité des gisements existants plutôt que d'en trouver de nouveaux. L’exploration de base et au stade de démarrage a représenté 24 % du total des explorations, par rapport à 76 % de l’exploration au stade avancé ou de l’exploration de concessions minières.
Cela peut être attribué soit aux projets dont les travaux importants effectués progressent naturellement au cours du cycle de vie de l’exploration, soit aux conditions de marché favorables qui permettent la continuité d’une liste de projets en raison d’un accès plus facile aux capitaux.
Néanmoins, il est encourageant de constater une telle croissance positive dans tous les aspects du secteur. Cette croissance devrait se poursuivre en 2022 alors que la reprise postpandémique, la réouverture des économies mondiales et les prix des marchandises records devraient favoriser la demande pour les métaux critiques. En sécurisant et en optimisant l’approvisionnement en minéraux, le Canada sera en mesure de favoriser la croissance économique durable à long terme, et la Colombie‑Britannique a l’occasion d’être à l’avant‑plan de ces efforts, non seulement pour fournir des matériaux pour de nouvelles technologies, mais pour favoriser la création d’emploi, le développement économique et l’investissement qui positionnera la province en tant que leader mondial en matière d’exploration et d’exploitation minière.
