18 minutes de lecture 10 nov. 2020
Course à bord d’un yacht classique

Quatre façons de mettre votre raison d’être en action en 2021

Par EY Canada

Organisation de services professionnels multidisciplinaires

18 minutes de lecture 10 nov. 2020

Tandis que nous tournons la page sur l’une des années les plus difficiles de l’histoire récente, le moment est venu pour votre entreprise de traduire en actions ses aspirations en lien avec sa raison d’être. Voici comment.

En bref
  • Les grandes entreprises donnent corps à leur raison d’être en favorisant la concertation au sein de leur équipe de direction et en offrant à leurs employés des occasions de s’engager.
  • Elles placent aussi leur raison d’être au cœur de leur approche de promotion de l’engagement de leur clientèle, tout en en tirant parti de façon à bien asseoir leur stratégie et à prendre en toute connaissance de cause des décisions opérationnelles revêtant une importance critique.

Après une année qui ne ressemble à aucune autre, les chefs d’entreprise se demandent ce que leur réserve la nouvelle année. Malgré les raisons de faire preuve d’optimisme, les effets de la pandémie de COVID‑19 feront émerger un ensemble inédit de défis pour les administrations publiques, les entreprises et les collectivités du monde entier. De plus en plus, la population s’attend à ce que les entreprises fassent partie de la solution. Dans le contexte de la juxtaposition des crises sanitaire et économique et du rehaussement des attentes sociétales, il appert que c’est en 2021 que les entreprises devront passer de la discussion sur leur raison d’être à la mise en œuvre de celle-ci au moyen d’actions significatives. Au cours de l’année à venir, les leaders axés sur la raison d’être auront l’occasion de la mettre en action pour construire un monde meilleur en 2021 et au‑delà.

Bien que la nécessité de passer à l’action n’ait rien de nouveau, elle se fait plus pressante et gagne en importance. Il ressort de l’étude sur les priorités des chefs de la direction qu’EY a réalisée en septembre dernier que « 67 % des chefs de la direction ressentent des pressions de modérées à extrêmes de la part des parties prenantes les invitant à s’attaquer aux grands défis mondiaux », ce qui représente une augmentation de 10 points de pourcentage dans le cas des leaders des plus grandes entreprises. Selon la même étude, quatre chefs de la direction sur cinq « sont d’avis que les administrations publiques, les milieux d’affaires et la population en général récompenseront les entreprises qui prendront des mesures significatives face aux grands défis mondiaux ».

Rapport d’EY sur les priorités des chefs de la direction

67 %

des chefs de la direction ressentent des pressions de modérées à extrêmes de la part des parties prenantes les invitant à s’attaquer aux grands défis mondiaux.

La pandémie de COVID‑19 a accentué ces pressions. Selon un rapport produit en juin par la maison de sondages Edelman, 80 % de la population s’attend à ce que les entreprises « règlent les problèmes de la société ». Parallèlement, aux États‑Unis, JUST Capital a constaté que 89 % des Américains conviennent que la crise de la pandémie de COVID‑19 « donne l’occasion aux grandes entreprises de s’engager dans un processus de "réinitialisation", tout en se concentrant sur l’adoption de mesures favorables pour leurs travailleurs, leurs clients, les collectivités et l’environnement ». Les entreprises dont l’orientation ne porte que sur les revenus ne seront pas à même de répondre à ces attentes ni de composer avec cet épisode historique d’instabilité et d’incertitude. Elles ne pourront pas non plus contribuer à surmonter les défis actuels, qu’il s’agisse d’une pandémie mondiale, des changements climatiques ou de la création d’emplois.

Quel est donc le problème? Bien que de nombreuses entreprises aient défini leur raison d’être, elles sont peu nombreuses à avoir adopté des mesures concrètes en vue de son intégration et de son activation à l’échelle organisationnelle. Pour agir comme leaders et réussir malgré l’incertitude qui persistera sans doute tout au long de 2021, les entreprises doivent démontrer en mots et en actions que les méthodes opérationnelles traditionnelles ne suffisent plus.

La raison d’être n’est pas une dimension superflue. Ce n’est pas un cadre d’aménagement des temps morts. La raison d’être de votre entreprise doit figurer au cœur de son modèle d’affaires et de sa stratégie à long terme.
Carmine Di Sibio
Président et chef de la direction mondial d’EY

De nos jours, on attend des entreprises qu’elles se mettent au service d’un large éventail de parties prenantes comprenant aussi bien leurs employés et leurs clients que les collectivités, la population planétaire et la société en général. Pour ce faire, elles doivent pouvoir s’appuyer sur une raison d’être inspirante qui ne repose pas que sur la recherche de bénéfices à court terme et l’offre de rendements aux actionnaires. « C’est une période charnière pour les entreprises, affirme M. Di Sibio. Plus que jamais, il est évident que le succès ne repose plus seulement sur le chiffre d’affaires, mais également sur l’aide à apporter à notre entourage pour qu’il prospère à long terme. Les chefs de la direction n’ont pas à choisir entre ce qui est bon pour leur entreprise et ce qui l’est pour leurs parties prenantes. Ils peuvent – et doivent – opter pour les deux. »

Le processus d’évolution de la raison d’être d’EY a atteint son paroxysme en 2013, lorsque nous avons lancé notre slogan Travailler ensemble pour un monde meilleur. Nous voulions que les gens et les clients d’EY connaissent non seulement nos activités, mais également les motivations qui les sous‑tendent. Après nous être engagés dans des échanges sur notre raison d’être avec nos parties prenantes internes et externes, nous nous sommes vite rendu compte que les gens d’EY souhaitaient pouvoir constater que nous traduisions celle‑ci en des actions plus visibles et significatives.

Dans notre démarche qui nous a permis de réfléchir sur notre travail auprès des clients et d’être à l’écoute du point de vue des employés d’EY, nous avons relevé quatre grands axes d’activation de la raison d’être organisationnelle :

  1. Alignement de l’équipe de direction sur votre raison d’être
  2. Mobilisation des employés dans le processus évolutif de votre raison d’être
  3. Intégration de votre raison d’être à l’expérience offerte aux clients
  4. Arrimage de votre stratégie avec votre raison d’être 
Membres d’équipage féminins aux manœuvres d’un bateau
(Chapter breaker)
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Chapitre 1

Alignement de l’équipe de direction sur votre raison d’être

La raison d’être d’une entreprise doit d’abord être incarnée par ses dirigeants.

La raison d’être d’une entreprise doit d’abord être incarnée par ses dirigeants. Sans l’engagement et la participation de son conseil d’administration et de son équipe de haute direction, une entreprise n’est pas habilitée à aller de l’avant avec la mise en œuvre de sa raison d’être. Et même si elle y est habilitée, il est presque impossible qu’elle puisse intégrer véritablement cette raison d’être si sa haute direction ne partage pas une vision commune de la nature et de la signification de celle‑ci, tout en faisant preuve du même niveau d’engagement dans le cadre de sa mise en œuvre. L’adoption d’une orientation vers la raison d’être requiert des compromis difficiles que seule l’équipe de direction est en mesure de faire, surtout lorsqu’il s’agit d’accorder la priorité à des investissements à long terme, plutôt qu’à des cibles de rendements à court terme. Il s’agit de décisions stratégiques qui ne relèvent pas de la fonction marketing ou du siège social.

J’ai travaillé avec d’innombrables organisations, grandes et petites, cherchant à se doter d’une raison d’être attrayante et authentique. Les entreprises qui réussissent ont une chose en commun : leurs leaders participent activement au processus dans sa globalité. Ils en font une priorité. Ils sont prêts à consacrer la majeure partie de leur ressource la plus précieuse – à savoir leur temps –, à la réalisation de leurs objectifs.
Jennie McLaughlin
Leader, Raison d’être – EY Océanie

En 2018 et 2019, nous avons travaillé étroitement avec une entreprise mondiale du secteur des produits de consommation dont le chef de la direction a pu bénéficier de notre soutien lors de sa période de transition. Le chef de la direction sortant avait fait en sorte que la génération de valeur à long terme figure au cœur de la raison d’être de l’entreprise, qui a pu ainsi bénéficier d’une croissance constante, fournir d’excellents rendements à ses actionnaires, et renforcer la confiance de ses clients et de ses employés. Malgré cette orientation positive, il n’était pas assuré que l’entreprise puisse maintenir son engagement à réaliser sa raison d’être au‑delà de cette période de transition.

Ce n’est qu’après la tenue d’ateliers axés sur la collaboration et d’activités d’encadrement qui se sont échelonnés sur une période de neuf mois que la nouvelle équipe de direction a pu réitérer l’engagement collectif de l’entreprise à l’égard de sa raison d’être. Dans le cadre de ce processus, il a fallu surmonter le défi embarrassant consistant à repérer, à reconnaître et à combler un « fossé entre les intentions et la réalité » dans le portefeuille de l’entreprise. Plus exactement, diverses marques de l’entreprise s’avéraient incompatibles avec son engagement public en matière de durabilité, lequel figurait pourtant au cœur de sa raison d’être.

Les entreprises qui se montrent à la hauteur de leur raison d’être sont parfois amenées à prendre des décisions difficiles et à en assumer la responsabilité. « Le fait que l’équipe de direction et le nouveau chef de la direction réitèrent leur engagement à réaliser la raison d’être de l’entreprise ne constitue pas en soi une garantie que celle‑ci saura donner corps à cette raison d’être », allègue Anna Kahn, leader mondiale de l’équipe Perfectionnement des talents et membre de l’équipe de direction mondiale des Services consultatifs, Gens d’EY. « Il reste néanmoins que la réussite du processus serait presque impossible sans l’adhésion de l’équipe de direction. »

Qu’il s’agisse d’une société mondiale éminemment complexe ou d’une petite entreprise locale, une organisation ne peut se doter d’une raison d’être reposant sur un engagement authentique que dans la mesure où ses leaders y croient sincèrement. Ces derniers doivent alors s’appuyer sur leur propre expérience personnelle et prendre le temps d’explorer en profondeur les convictions de portée universelle qu’ils sont disposés à défendre et, par extension, celles de l’entreprise dans son ensemble.

Il s’agit des constatations que nous avons tirées chez EY. Bien qu’EY ait été le premier des Quatre Grands cabinets de services professionnels à se doter d’une raison d’être, qui s’articule autour du slogan Travailler ensemble pour un monde meilleur, nous nous sommes vite rendu compte que cela était loin d’être suffisant. Nous devions encore amener les gens et les clients d’EY à prendre des engagements significatifs à la hauteur d’une telle ambition, et ce processus a d’abord reposé sur nos leaders.

L’année dernière, nous avons réalisé un sondage auprès d’associés au service de sociétés EY des quatre coins du monde. Ils ont confié se passionner pour notre raison d’être, tout en souhaitant qu’elle devienne plus profondément intégrée à l’échelle organisationnelle. « Nous avons une raison d’être formidable qui conserve toute sa pertinence, explique Demet Ozdemir, associée du groupe Stratégie et transactions d’EY en Turquie. Il est toutefois tellement essentiel d’agir selon ses convictions. Quelles mesures particulières prenons‑nous à cette fin? » Stuart Chalcraft, associé de fiscalité d’EY au Royaume‑Uni, abonde dans le même sens : « Nous devons intégrer notre raison d’être à tout ce que nous faisons. »

En août dernier, Carmine Di Sibio a compté parmi les 180 chefs de la direction d’entreprises établies aux États‑Unis qui ont signé une déclaration d’intention de la Business Rountable précisant que « la raison d’être d’une entreprise » doit être au service de toutes ses parties prenantes, et non pas seulement au service de ses actionnaires. Deux mois plus tard, souhaitant traduire cette déclaration en actions, EY a dévoilé que sa stratégie s’appuierait sur sa raison d’être et qu’elle consisterait fondamentalement à favoriser la création de valeur à long terme pour ses clients, ses gens et la société en général. Dans le cadre de cette initiative, nous cherchons activement à établir des corrélations concrètes entre notre raison d’être et nos actions.

Même actuellement, plus de sept ans après avoir formulé notre engagement de Travailler ensemble pour un monde meilleur, nous revoyons et adaptons continuellement notre approche d’activation de notre raison d’être. Ce n’est que lorsque celle‑ci reste une priorité pour les membres de notre équipe de direction qu’elle peut donner lieu à une expérience significative pour nos gens, nos clients et nos collaborateurs. 

Vernissage d’un canot
(Chapter breaker)
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Chapitre 2

Mobilisation des employés dans le processus évolutif de votre raison d’être

L’engagement à l’égard de la raison d’être de l’entreprise doit être manifeste à tous les paliers organisationnels.

L’engagement de la direction est essentiel, mais il ne suffit pas. L’engagement à l’égard de la raison d’être de l’entreprise doit être manifeste à tous les paliers organisationnels. Cela requiert du soutien et des ressources sur lesquels les gens peuvent s’appuyer pour réaliser deux étapes importantes : aider chaque employé à cerner ce qui est le plus porteur de sens à ses yeux, et lui donner les moyens de s’en servir comme filtre dans la prise de décisions, en démontrant comment sa raison d’être personnelle est en lien avec la raison d’être organisationnelle.

Il y a quelques années, l’un des clients de notre équipe mondiale spécialisée dans le secteur des services financiers s’est trouvé à un point de bascule, reconnaissant que l’évolution des tendances mondiales en termes de technologies numériques, de renouvellement générationnel et de bouleversements géopolitiques l’obligeait à penser, à agir et à fonctionner différemment. Le nouveau chef de la direction de cette entreprise cliente souhaitait que la raison d’être organisationnelle serve de fondement et de boussole dans le cadre d’une refonte de l’organisation. La raison d’être de l’entreprise devait faire corps avec toutes ses activités.

L’élaboration d’un énoncé de raison d’être et d’une vision authentiques a amené l’entreprise à organiser des entrevues structurées, des groupes de discussion et des rencontres avec des groupes de cadres, de sorte que toutes les parties prenantes, dont les administrateurs, puissent faire valoir leurs points de vue. L’entreprise s’est ensuite dotée d’une feuille de route axée sur la mise en œuvre de cette culture fondée sur la raison d’être à l’échelle organisationnelle, en s’attaquant non seulement à de « grandes » questions telles que les objectifs stratégiques et opérationnels, mais également à de « petites » questions, à savoir notamment la mesure dans laquelle cette raison d’être faisait écho auprès de chaque employé. Après avoir intégré ses employés au processus, l’entreprise a pu observer un rehaussement de leur niveau d’engagement à l’issue de son sondage annuel auprès du personnel, les résultats ayant progressé d’au moins 10 % sur certains marchés, tandis que des améliorations ont été constatées pour les réponses à presque toutes les questions concernant la reconnaissance de la raison d’être organisationnelle par les employés et leur adhésion à celle‑ci.

L’expérience de cette entreprise démontre les possibilités qui sont offertes sur le plan individuel – et pour l’ensemble d’une organisation – lorsque les employés peuvent cerner leur raison d’être et la traduire en actions, tout en l’intégrant à leurs activités professionnelles. Comme êtres humains, nous traitons parfois la notion de raison d’être individuelle de différentes manières. Pour certaines personnes, il s’agit d’une source de motivation et d’un vecteur de sens dans leur existence individuelle. Pour d’autres, il s’agit d’objectifs à réaliser. Quelle que soit la définition que vous privilégiiez, vous pouvez plus facilement cerner ce qui a le plus d’importance pour vous si vous savez exactement à quoi vous en tenir quant à votre raison d’être personnelle. Vous pouvez ainsi exceller davantage, en vous donnant les moyens d’harmoniser vos priorités avec celles de votre entreprise.

D’ailleurs, une raison d’être bien définie permet de disposer d’une base sur laquelle on peut s’appuyer pour accroître son niveau de satisfaction au travail, générer davantage de retombées positives et amener les autres à donner le meilleur d’eux‑mêmes. Pourtant, nous sommes nombreux à nous sentir beaucoup plus à l’aise de parler de la raison d’être dans le contexte de notre travail que de formuler ce qui nous tient véritablement à cœur sur le plan individuel. Ce manque d’aisance et de clarté dans le traitement de ce sujet explique que nous ayons du mal à harmoniser notre raison d’être personnelle avec celle de notre employeur.

Pourquoi cela revêt‑il une telle importance? Les entreprises très performantes offrent à leurs employés un environnement où ils peuvent facilement jeter des ponts entre leur raison d’être personnelle et la raison d’être organisationnelle. Selon les recherches menées sous l’égide de la Harvard Business Review, les personnes qui insufflent un sens à leur travail voient leur performance s’améliorer. Elles se trouvent dans un meilleur état de santé et de bien‑être, sont de meilleurs coéquipiers et peuvent se relever plus rapidement de leurs échecs. Il n’est pas surprenant qu’une raison d’être organisationnelle forte influe positivement sur le niveau d’engagement du personnel, ce qui se traduit par un niveau de dynamisme des employés beaucoup plus élevé et par un recul de l’attrition.

Chez EY, nous tâchons de traduire en actions notre raison d’être de Travailler ensemble pour un monde meilleur, en accompagnant nos gens dans le processus évolutif de leur raison d’être personnelle dès qu’ils rejoignent nos rangs. Ce processus évolutif se poursuit même pour ceux qui quittent notre organisation et intègrent notre bassin mondial d’anciens, qui compte plus d’un million de personnes. Un tel effort repose notamment sur le déploiement d’une série d’activités d’apprentissage axées sur la raison d’être, qui peuvent se présenter sous la forme aussi bien de modules d’apprentissage de base en ligne que d’échanges trimestriels au sein de nos familles d’encadrement bien établies, ou encore sous la forme d’un programme spécialisé visant à permettre aux gens d’EY de cerner leur raison d’être personnelle et d’établir un lien direct entre celle‑ci et la raison d’être organisationnelle.

Ces activités d’apprentissage sont intégrées tout au long du parcours professionnel des employés, dès leur entrée en fonction jusqu’à leur promotion aux échelons organisationnels les plus élevés, de sorte que chacun puisse prendre conscience de sa contribution à notre raison d’être organisationnelle et s’en inspirer. D’expérience, nous savons qu’il n’y a rien de plus efficace que des histoires authentiques pour donner corps à une raison d’être. C’est pourquoi la présentation de récits constitue le fondement de toutes nos initiatives d’activation de la raison d’être, en illustrant comment les gens d’EY s’appuient sur leur raison d’être personnelle pour faire figure de leader au travail chaque jour, que ce soit en réalisant un travail exceptionnel pour des clients exceptionnels dans le but de servir la société en général ou simplement en faisant en sorte que ceux‑ci puissent prendre des décisions opérationnelles plus éclairées s’avérant avantageuses pour leurs parties prenantes. 

  • Une histoire donnant corps à la raison d’être

    Chez EY, bien que notre raison d’être de Travailler ensemble pour un monde meilleur sous‑tende toutes les activités que nous réalisons pour les clients, nous savons d’expérience à quel point des récits mettant en valeur l’engagement personnel peuvent faire écho auprès des gens et les encourager à s’approprier la raison d’être de leur entreprise.

    • Le Syrien Mohammad Basel Alyounes, détenteur d’un diplôme en comptabilité, immigré depuis peu en Allemagne, s’est fait demander par une équipe de télévision allemande ce à quoi il aspirait dans son pays d’accueil. « Je souhaite travailler chez EY », a‑t‑il répondu.  Après avoir vu cette entrevue télévisée, motivé par notre raison d’être de Travailler ensemble pour un monde meilleur, Robert Jung, au service d’EY en Allemagne, a décidé de passer immédiatement à l’action. Moins d’une semaine plus tard, Mohammad était entré au service d’EY en tant que stagiaire. Il a maintenant intégré notre personnel à temps plein. En tant que bénévole, il travaille aussi au sein du groupe de soutien aux réfugiés qu’EY a mis sur pied en Allemagne et que préside Robert Jung. Aux quatre coins du monde, ses collègues d’EY ont vite entendu parler de cette histoire qui les a captivés, du fait qu’un simple cadre d’EY de niveau intermédiaire ait pu faire en sorte qu’une telle chose se réalise.
    • L’histoire de Philippa Bridger, membre du personnel d’EY en Afrique du Sud qui a su intégrer sa raison d’être personnelle à la raison d’être organisationnelle pour mettre en œuvre un programme de soutien et d’habilitation à l’intention de la nouvelle génération de leaders africaines, est une source d’inspiration pour toute l’organisation EY.
    • Récemment, nous avons mis en lumière le travail de bénévolat que deux conseillers d’EY en Belgique ont effectué auprès d’entreprises en démarrage, en mettant à leur disposition leurs temps libres et leurs compétences, ainsi que les ressources d’EY, de sorte qu’elles puissent prendre de l’expansion. 
Vernissage d’un canot
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Chapitre 3

Intégration de votre raison d’être à l’expérience offerte aux clients

La raison d’être d’une entreprise doit figurer au cœur et à l’avant‑plan de son service à la clientèle.

Les grandes entreprises orientées vers leur raison d’être communiquent celle‑ci à leur clientèle de façon claire, franche et cohérente, tout en en faisant une composante centrale de l’expérience qu’elles offrent à leurs clients.

Nous avons travaillé récemment auprès d’une entreprise technologique en démarrage réputée mondialement pour la convivialité et l’accessibilité de ses solutions de conception graphique de grande qualité. De prime abord, il n’est peut‑être pas évident de savoir comment un exploitant de plateforme de conception graphique peut s’appuyer sur sa raison d’être pour susciter l’engagement de sa clientèle, tout en répondant à des aspirations sociétales plus globales. Cette entreprise s’est pourtant acquittée de la promesse intégrée à son énoncé de raison d’être, en mettant au point un outil grâce auquel une grande diversité d’utilisateurs peuvent réaliser leurs projets plus efficacement. 

La réussite précoce de l’entreprise repose sur la découverte d’une lacune sur le marché de la conception en ligne, ainsi que sur sa capacité de se tenir continuellement à l’écoute de la rétroaction de sa clientèle au fil du développement de ses produits et services. Elle doit cependant sa croissance rapide à l’intégration constante de sa raison d’être organisationnelle à sa capacité de mobiliser efficacement sa clientèle, à son orientation vers l’expérience employé et à son aptitude à mettre en place un écosystème s’articulant autour d’un programme d’apprentissage en ligne, de gammes de produits largement accessibles et de partenariats avec des organisations aux vues similaires.

L’orientation de l’entreprise vers sa raison d’être a également influé considérablement sur nos actions lorsque nous étions à son service. Dans un contexte où l’entreprise affichait une attitude claire et directe quant à ses principes directeurs et à ses attentes, nous avons été forcément amenés à modifier notre approche pour qu’elle cadre avec ses intentions. Dans la mise en œuvre des travaux que nous avons réalisés pour l’entreprise, nous nous sommes efforcés d’harmoniser notre raison d’être organisationnelle avec la sienne, de façon à favoriser sa croissance et sa transformation en une organisation multimilliardaire. « Je ne saurais attribuer une valeur précise à la puissance qu’a permis de dégager la combinaison de nos raisons d’être », affirme l’un des leaders de l’équipe d’EY. Les interactions humaines entre nos organisations ont constitué le fondement grâce auquel l’entreprise a su gagner la confiance de ses clients, tout en établissant avec eux des relations plus étroites et plus significatives, même dans le contexte de sa prise d’expansion rapide.

Il existe une foule d’exemples d’entreprises qui ont fait valoir leur raison d’être auprès de leur clientèle, parfois même au détriment de leurs bénéfices. Il y a notamment le cas d’une entreprise de confection de vêtements qui offre à ses clients de réparer gratuitement ses produits, de sorte qu’ils n’aient pas à les remplacer aussi souvent. On peut aussi citer un conglomérat du secteur des produits de consommation qui met ses valeurs de l’avant dans la promotion de ses marques, donnant ainsi l’occasion à ses clients de se porter à la défense d’une cause dans leurs achats quotidiens. Il y a aussi une entreprise du secteur du pétrole et du gaz dont les bénéfices restent stables après qu’elle a décidé de se doter d’un nouveau modèle d’affaires reposant entièrement sur la production d’énergie éolienne. Il faut aussi citer en exemple une entreprise mondiale évoluant dans les secteurs des soins de santé et des produits pharmaceutiques qui fait la promotion de son énoncé de raison d’être dans toutes ses sphères d’activité, qu’il s’agisse de la communication de sa stratégie ou de ses activités de R&D.

Qu’importent leurs différences, ces entreprises ont un dénominateur commun important : elles placent leur raison d’être au cœur et à l’avant‑plan de leurs interactions avec la clientèle. À mesure de l’évolution des circonstances et des besoins de la clientèle, les entreprises axées sur leur raison d’être s’adaptent en conséquence. Elles tirent parti de leur raison d’être pour surmonter les défis qui se présentent, tout en innovant de façon à répondre efficacement à ces besoins. 

Embarcation à moteur tirant un skieur nautique
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Chapitre 4

Arrimage de votre stratégie avec votre raison d’être

La raison d’être des entreprises qui s’efforcent d’être au service de leurs nombreuses parties prenantes n’est pas assimilable à un type de responsabilité sociale organisationnelle, elle s’insère plutôt dans une démarche stratégique.

Au début de 2019, un client d’envergure mondiale du secteur pharmaceutique a pris conscience qu’il ne lui suffisait plus de s’appuyer sur ses pratiques opérationnelles pour répondre aux attentes de ses parties prenantes, surtout en ce qui a trait à ses engagements en matière d’environnement et de développement durable. Cette entreprise avait de nombreuses raisons d’améliorer sa performance en matière de développement durable : attirer et fidéliser des employés, répondre aux exigences de la clientèle, maintenir une marque authentique reposant sur sa raison d’être et mieux servir les collectivités où elle mène ses activités.

Avec le soutien d’EY, l’entreprise a pu se doter d’un cadre de travail faisant en sorte que la durabilité fasse partie intégrante de sa stratégie opérationnelle. L’unification de ce cadre de travail et de nouveaux paramètres d’évaluation lui ont permis d’évaluer ses initiatives de développement durable, de les remodeler en fonction des besoins, de faire le suivi des progrès accomplis dans le cadre de celles‑ci et d’intégrer sa stratégie de développement durable à son rapport annuel à l’intention des actionnaires. L’entreprise a également renforcé son processus de prise de décisions relatif aux nouveaux investissements, en veillant à ce que les critères de durabilité y soient intégrés. C’est grâce à de telles mesures intégrant le développement durable aux fonctions opérationnelles de base qu’elle en viendra à inscrire la durabilité dans son ADN.

Il y a quelques mois à peine, le conseil d’administration a approuvé la nouvelle stratégie de développement durable de l’entreprise, confiant à l’équipe de direction le mandat d’en assurer le déploiement. Bien qu’il incombe maintenant à des douzaines de bureaux nationaux d’emboîter le pas aux paliers de direction supérieurs ayant donné cette impulsion, à de nombreux égards, l’organisation s’est déjà acquittée du plus difficile, à savoir transformer sa vision du développement durable axée sur les dons en argent (mécénat d’entreprise), le bénévolat (responsabilité sociale organisationnelle) ou la conformité environnementale, en des initiatives entièrement intégrées à ses activités essentielles et exécutées dans le cadre de celles‑ci.

De telles initiatives peuvent être améliorées et renforcées lorsque des entreprises aux vues similaires se projettent au‑delà de leurs propres limites pour faire progresser dans une plus large mesure leurs activités axées sur leur raison d’être, particulièrement en ce qui a trait au suivi et à la communication des mesures non financières permettant de déterminer si une organisation se montre véritablement à la hauteur de ses engagements. C’est l’idée qui sous‑tend l’orientation d’EY vers la prestation de services de soutien aux entreprises qui entendent définir et mettre en œuvre leur stratégie de création de valeur à long terme.

Par exemple, les Quatre Grands cabinets de services professionnels, Bank of America et le Conseil international des affaires du Forum économique mondial (WEF‑IBC) collaborent de façon soutenue à l’établissement d’un ensemble commun de paramètres d’évaluation harmonisés avec le cadre de la présentation de l’information non financière en lien avec la performance des entreprises – y compris la définition d’une raison d’être qui favorise la création de valeur pour toutes les parties prenantes, la santé et la sécurité des employés, l’équité salariale et la limitation des émissions de gaz à effet de serre –, de même que d’autres indicateurs de performance ESG.

En septembre, au terme d’un processus de consultation approfondie mené auprès de 120 membres du WEF‑IBC et de plusieurs autres entreprises, investisseurs et organisations externes, le lancement officiel de l’initiative a eu lieu dans le cadre du Sommet sur le développement durable. Ce partenariat pourrait aboutir à une amélioration considérable de la façon dont les entreprises mesurent leur performance, tout en faisant en sorte que celles‑ci servent les intérêts de toutes leurs parties prenantes, s’agissant aussi bien de leurs employés et de leurs clients que de leur chaîne d’approvisionnement, des collectivités où elles mènent leurs activités, de la population planétaire et de la société dans son ensemble.

L’histoire de l’un de nos clients d’envergure mondiale du secteur des produits de consommation met en évidence le potentiel associé à de telles initiatives. Cette entreprise faisait face à un dilemme commun aux organisations qui sont pétries de bonnes intentions, mais qui ont du mal à savoir comment traduire celles‑ci en actions. Elle disposait déjà d’un excellent énoncé de raison d’être, mais sa direction souhaitait aller au‑delà d’une simple déclaration de bonnes intentions, de façon à cerner véritablement les retombées non financières de ses produits et services sur ses parties prenantes. En mettant au point un cadre d’évaluation d’un large éventail de retombées, nous avons aidé cette entreprise non seulement à mieux comprendre celles‑ci, mais également à exploiter ses données de manière à prendre des décisions opérationnelles éclairées.

Grâce à la mise en place d’un ensemble commun de paramètres d’évaluation fiables, de grande qualité, largement utilisés et exploitables dans la production de rapports, les entreprises peuvent consacrer moins de temps à essayer de déterminer comment évaluer le service rendu à leurs différentes parties prenantes, et plus de temps à les servir réellement. À leur tour, en communiquant en toute franchise et transparence leurs progrès par rapport aux paramètres d’évaluation non financiers, même lorsqu’elles n’ont pas atteint leurs objectifs, elles peuvent mesurer et communiquer leurs progrès dans la réalisation de leur raison d’être. C’est ainsi qu’elles inspirent confiance, qu’elles amènent leurs clients à s’engager, qu’elles suscitent de nouveaux partenariats et qu’elles démontrent l’authenticité de leurs engagements.

De nos jours, la population s’attend à ce que les entreprises produisent davantage qu’une simple valeur financière. Les entreprises qui sont véritablement axées sur leur raison d’être sont au service de toutes leurs parties prenantes, en leur fournissant une valeur commerciale, sociétale et humaine. En s’appuyant sur notre approche axée sur la création de valeur à long terme, elles peuvent appliquer des paramètres d’évaluation permettant de démontrer la mesure dans laquelle leur stratégie génère de la valeur pour les investisseurs et les autres parties prenantes.
Barend van Bergen
Leader mondial, Méthode de création de valeur à long terme – EY

Chez EY, nous faisons le suivi de nos progrès dans la réalisation de notre raison d’être de Travailler ensemble pour un monde meilleur en fonction de quatre axes de création de valeur à long terme. De fait, pour la première fois en 2019, nous avons articulé notre examen mondial annuel autour de nos modalités de création de valeur à long terme pour les clients et les gens d’EY, ainsi que pour la société dans son ensemble. Dans le cadre de notre examen mondial de cette année, nous poursuivons cette orientation en présentant nos progrès dans la réalisation de nos engagements de création de valeur à long terme pour l’ensemble de nos parties prenantes.

Il ne s’agit pas là que d’engagements abstraits. En intégrant nos engagements au cœur de notre stratégie, nous tâchons d’en tirer parti pour éclairer nos décisions opérationnelles à court et à long terme les plus importantes.

Conclusion

De nombreuses entreprises se concentrent sur la définition ou la redéfinition de leur raison d’être. Le fait que des entreprises de toutes tailles et de tous les horizons géographiques reconnaissent la nécessité de se mettre au service de l’ensemble de leurs parties prenantes est en soi un signe de progrès. Mais la formulation d’une raison d’être n’est qu’un point de départ. Ce qui importe véritablement pour une entreprise – ce qui lui permet d’engendrer des changements significatifs –, c’est la mise en place d’une approche claire et intégrée lui permettant d’incorporer sa raison d’être à l’échelle organisationnelle, en interne et en externe.

Tous les stades du processus évolutif de la raison d’être sont essentiels et doivent se dérouler en continu, qu’il s’agisse d’harmoniser les efforts de l’équipe de direction, de mobiliser des ressources humaines, de promouvoir l’engagement de la clientèle ou de mettre en œuvre la stratégie organisationnelle. Une entreprise ne peut pas se contenter de définir sa raison d’être, puis considérer être arrivée à ses fins. Sa raison d’être doit être activée chaque jour, par chaque employé, dans le cadre de chaque interaction avec la clientèle, dans chaque déclaration de la direction, au moment de prendre chaque décision à court et à long terme, et pour chaque composante de sa stratégie. Au fil de l’évolution de la conjoncture environnante, nous nous appuyons sur notre raison d’être pour nous orienter constamment et y insuffler un sens nouveau.

Les organisations sont la somme des personnes qui y travaillent, et notre capacité de traduire notre raison d’être en actions est seulement aussi forte que notre capacité à faire figure de source d’inspiration et de mobilisation auprès de tous les membres d’EY. Bien que nous ne disposions pas encore de toutes les solutions, nous faisons des efforts réels pour réorienter nos pratiques opérationnelles et progresser dans la réalisation de notre engagement de fournir une valeur à long terme fondée sur notre raison d’être.

Résumé

Les grandes entreprises axées sur leur raison d’être parviennent à donner corps à celle‑ci, en favorisant la concertation des efforts au sein de leur direction, en offrant à leurs employés des possibilités de s’engager dans le processus évolutif de leur raison d’être et en faisant en sorte que cette dernière figure au cœur de leur stratégie de promotion de l’engagement de la clientèle. Toutes ces mesures reposent sur leur engagement à arrimer leur stratégie avec leur raison d’être et à utiliser celle‑ci de façon à permettre la prise de véritables décisions opérationnelles éclairées.

À propos de cet article

Par EY Canada

Organisation de services professionnels multidisciplinaires