Comment faut-il intervenir désormais?
Chaque organisation a la possibilité de contribuer au moment où le Canada vise la carboneutralité d’ici 2050. Les investisseurs cherchent activement des placements sobres en carbone, car eux aussi souhaitent décarboniser leurs portefeuilles et évaluent les incidences réelles de leurs placements. C’est particulièrement pertinent à la lumière de l’intérêt grandissant pour les questions ESG et du besoin d’une meilleure compréhension des risques liés aux changements climatiques associés en grande partie à la mise en œuvre des recommandations du Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques. Parallèlement, les autorités en valeurs mobilières renforcent leur vigilance parce qu’elles veulent s’assurer que les risques visés par le nouveau plan ont été évalués et communiqués adéquatement dans les rapports annuels. Voilà une raison de plus en faveur de l’adoption de mesures.
Si vous agissez dès maintenant, votre entreprise deviendra un chef de file qui, en plus de se conformer au plan, façonne réellement la reprise et la nouvelle économie, tout en anticipant judicieusement les attentes en évolution des parties prenantes. Le Canada n’atteindra pas ses objectifs en matière de lutte contre les changements climatiques pendant la reprise en revenant à ses niveaux d’émissions antérieurs. Il envisage de rebâtir en mieux.
Entamez le processus. Collaborez où et comment vous le pouvez afin de favoriser la réussite sectorielle et intersectorielle. Analysez comment les crédits d’impôt axés sur la recherche scientifique et le développement expérimental du gouvernement fédéral se sont transformés en initiatives et programmes de lutte contre les changements climatiques en vue de saisir les possibilités et de susciter le changement.
Par‑dessus tout, mettez en œuvre un plan stratégique de décarbonisation assorti d’une vision claire du risque et d’une gouvernance solide. Grâce à ces cibles ambitieuses, la résilience future de votre entreprise ne dépendra pas de ce que vous ferez dans l’avenir, mais de ce que vous avez fait aujourd’hui, ce trimestre ou cette année.
Qu’est‑ce que le plan climatique canadien?
- Il s’agit d’une mise à jour du Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques de 2016.
- Il porte sur la réglementation, le financement et les programmes qui touchent tous les secteurs de l’économie.
- Il vise à s’assurer que le Canada respecte son engagement initial de réduction de 30 % sous les niveaux de 2005 des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030; la cible actuelle du Canada se situe entre 40 et 45 %.
- Il fournit une orientation sur les principaux changements que doit apporter le Canada afin de respecter son plus récent engagement pris lors du dernier Sommet des dirigeants sur le climat : la carboneutralité d’ici 2050.
- Il répond à la demande croissante du public qui veut un plan crédible de lutte contre les changements climatiques.
Que signifie un Canada carboneutre d’ici 2050 pour le secteur de l’énergie et des services publics?
La stratégie devrait‑elle porter sur le stockage d’énergie dans le réseau ou la production décentralisée afin d’intégrer la production intermittente à partir d’énergies renouvelables? Dans certaines régions, l’accumulation par pompage pourrait s’avérer une excellente solution de stockage d’énergie dans le réseau.
Quels sont les autres projets d’interconnexion nécessaires pour prendre de l’expansion? Le nouveau plan climatique canadien vise la mise en place d’un réseau carboneutre et une augmentation de l’approvisionnement en électricité pour l’électrification des principaux secteurs. Selon le plan, la production d’énergie non émettrice doublerait ou triplerait d’ici 2050. Par conséquent, un distributeur de gaz naturel voudra peut-être modifier son modèle d’affaires en fonction du nombre croissant de clients résidentiels susceptibles d’avoir accès à des sources d’énergie moins coûteuses et moins polluantes au fil du temps.
Dans quelle mesure peut‑on utiliser de l’hydrogène dans les réseaux de gaz naturel en vue de réduire l’empreinte carbone des secteurs industriels qui ont de la difficulté à réduire les émissions et dans lesquels l’électrification des processus grands consommateurs d’énergie n’est pas encore faisable? La Stratégie canadienne de l’hydrogène, publiée en même temps que le plan climatique en décembre 2020, suggère des limites de mélange d’au plus 20 %.
Pour ce faire, dans quelle dynamique de prix le recours à l’hydrogène vert produit à partir d’énergies renouvelables (l’électrolyse ou la gazéification de la biomasse) par rapport à l’hydrogène gris produit à partir de gaz naturel doit il s’inscrire? Aujourd’hui, moins de 1 % de l’hydrogène produit dans le monde est vert. Pour transformer l’hydrogène gris en hydrogène bleu – capter et séquestrer le carbone émis au cours du reformage du méthane à la vapeur habituellement utilisé pour le produire, il faudrait réaliser d’énormes progrès dans la capture et le stockage du carbone à grande échelle. Cela augmenterait les coûts et réduirait l’efficacité globale, mais améliorerait la performance environnementale. La capture et le stockage du carbone n’ont fait leurs preuves que dans le cadre de certains projets de démonstration.
Selon le plan climatique mis à jour, le Canada souhaite accroître sa production d’énergie sous forme d’hydrogène pour la faire passer de moins de 2 % à 30 % d’ici 2050.