« La technologie est une chose étonnante, mais elle doit rester consciente de la nécessité d’agir de manière responsable. Cela contribuerait largement à restaurer la confiance », a-t-elle déclaré. Et ce message concerne aussi les entreprises les mieux gérées, car sans la confiance des parties prenantes, même les produits et services les plus intelligents auront un avenir incertain.
Ce point est essentiel, car la technologie est le secteur qui provoque le plus de ruptures, mais qui reproduit aussi certaines des pires habitudes de l’ancienne génération d’entreprises.
« Les entreprises doivent faire face à certains problèmes structurels qui les freinent, comme tenir compte de la diversité hommes-femmes. Les hommes représentent en effet 95 % des ingénieurs informaticiens et 90 % des investisseurs en capital de risque dans le monde. »
Article associé
La technologie est une chose étonnante, mais elle doit rester consciente de la nécessité d’agir de manière responsable. Cela contribuerait largement à restaurer la confiance.
Un engagement ouvert
Un autre acteur du secteur technologique a repris ce thème. Lou Hughes, directeur de Nokia, a passé 24 ans au Conseil d’administration de 13 entreprises réparties dans huit pays. Cumulant plus d’années d’expérience des comités d’audit que quiconque, il a présenté les points communs des meilleurs conseils d'administration.
« Vous avez besoin de collaborateurs aux parcours et compétences différents », a-t-il déclaré. « Alors que les organismes de réglementation veulent voir des experts financiers au sein du comité d’audit, une vaste expérience est essentielle. En fait, selon ma propre expérience, bon nombre des meilleures contributions émanent des équipes de gestion opérationnelle. »
Le comité d’audit a un rôle clé à jouer dans la création et le renforcement de la confiance en l’organisation. À cet égard, Lou Hughes estime qu’un engagement ouvert de la part de tous (conseils d’administration, direction, auditeurs internes et externes) est plus essentiel que jamais. Il a notamment souligné la nécessité pour l’auditeur externe d’agir en tant que partenaire engagé.
« Il constitue la partie la plus importante de la chaîne », a-t-il expliqué. « L’auditeur doit comprendre l’activité presque aussi bien que la direction. Il s’agit d’un rôle de collaboration axé sur la résolution des problèmes, l’atténuation des risques et la mise en œuvre de mesures adaptées. »
Les entreprises doivent faire face à certains problèmes structurels qui les freinent.
Adaptation au changement
Sue Lloyd, vice-présidente d’International Accounting Standards Board (IASB), a repris l’observation de la baronne Lane-Fox selon laquelle les entreprises devaient absolument veiller à mettre en place une bonne organisation.
Elle a également souligné la détermination de l’IASB à travailler en partenariat avec les entreprises. « Nous ajustons notre travail pour nous adapter à l’évolution du reporting financier et aux retours des entreprises », explique-t-elle. « Ces dernières souhaitent bénéficier d'une période de calme et que nous arrêtions de générer de nouvelles normes pour nous concentrer sur celles qui sont déjà en place. »
À cette fin, elle a précisé que les organismes de réglementation et les entreprises devaient travailler ensemble pour faire en sorte que les normes répondent aux besoins des préparateurs et des utilisateurs de l’information comptable. « Plusieurs éléments sur lesquels nous travaillons vont au-delà de nos débits et crédits classiques », confie-t-elle, en mentionnant les efforts déployés pour examiner les mesures non conformes aux PCGR et en intégrer certaines dans le processus d’audit. Dans cette lignée, l’IASB envisage d’obliger toutes les entreprises à accompagner leurs états financiers d’une note indiquant les mesures de performance qu’elles utilisent pour communiquer avec les investisseurs.
Bien que l’IASB ait une préférence pour les mesures liées aux IFRS, Sue Lloyd a déclaré que d’autres méthodes seraient acceptées si elles permettaient de mieux comprendre l’entreprise. Encore une fois, il s’agit en définitive de trouver des moyens permettant aux entreprises d’expliquer ce qu’elles font et pourquoi, afin de regagner la confiance des parties prenantes.
Les opinions exprimées par des tiers dans le présent article ne reflètent pas nécessairement celles de l’organisation mondiale EY ou de ses entreprises membres. Elles doivent, en outre, être interprétées en tenant compte de la période où elles ont été formulées.
Ce qu'il faut retenir
La baronne Martha Lane Fox, dans son discours d’ouverture de la conférence , a souligné la nécessité pour les entreprises de rétablir une relation de confiance avec les parties prenantes. Le directeur de Nokia, Lou Hughes, et la vice-présidente de l’IASB, Sue Lloyd, ont également rappelé cet impératif au cours de leur interventions.