Maintenir en vie l’objectif de 1,5°C ; C’est autour de cet enjeu que se sont réunis les dirigeants de 196 pays à la COP26 de Glasgow. Les participants devaient y réaffirmer leurs ambitions pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris signés en 2015, et limiter le réchauffement climatique en dessous de 2°C d’ici 2050.
Depuis 2015 et la COP21, les entreprises s’impliquent fortement dans les COP, dans le cadre de coalitions et d’initiatives collectives, telles que la Glasgow Financial Alliance for Net-Zero (GFANZ), qui regroupe 450 acteurs de l’investissement représentant plus de $130 000 milliards d’actifs s’engageant à atteindre la neutralité carbone en 2050.
Sur des sujets tels que la mobilisation des financements, l’innovation technologique ou le déploiement de solutions bas carbone, le rôle des acteurs privés sera indispensable pour parvenir à atteindre l’objectif de neutralité carbone. Plus encore que les précédentes éditions, la COP26 a été le point de convergence de nombreux leaders du secteur privé, reflétant la prise en compte grandissante des enjeux du climat au cœur des stratégies d’entreprises. Une délégation EY était présente au sommet, emmenée par Carmine Di Sibio, le CEO d’EY. A cette occasion, EY a réaffirmé son engagement climat vers le « net zero » en 2025 et sa volonté de fortement renforcer ses activités d’accompagnement à la transition bas-carbone des entreprises et des territoires. Les collaborateurs EY impliqués ont pris la parole dans le cadre de 17 événements organisés lors de la COP, tel que le Green Horizon Summit.
Entre avancées et déceptions, quelles sont les annonces à retenir de cette conférence, celles qui impacteront réellement l’action climatique dans les années à venir ?
Un bilan mitigé pour les contributions nationales
Si la majorité des Etats ont bien mis à jour leur contributions nationales ou « NDC », le rehaussement des engagements reste encore trop faible pour être en ligne avec la limite de 1,5°C ou même de 2°C. Le « Pacte de Glasgow » mentionne un objectif mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 45% d’ici à 2030, avec une révision à la hausse des contributions nationales dès fin 2022, lors de la COP27 en Egypte.
Un renouvellement des engagements de financement climat
En 2009, à Copenhague, les pays développés s’étaient engagés à verser d’ici 2020 $100 milliards par an aux pays en développement au titre de l’atténuation et de l’adaptation aux conséquences du changement climatique. En 2021, les montants transférés s’approchent de $80 milliards. A Glasgow, les Etats ont renouvelé cet engagement avec un nouveau délai fixé à 2025. Les Nations Unies feront tous les ans un bilan de l’atteinte de cet objectif.
Biodiversité et agriculture : les oubliés du Sommet
Malgré leur impact important sur le changement climatique, et leur dépendance aux effets de ce dernier, l’agriculture et la biodiversité ont fait l’objet de peu de discussions. Si plusieurs initiatives pour protéger les forêts, enrayer la déforestation ou protéger les glaciers ont été annoncées, des mesures visant à accroitre la résilience des systèmes agricole face au changement climatique, ou protéger les milieux naturels manquent toujours à l’appel.
Un accord sur les principes de fonctionnement des marchés du carbone
C’était l’un des points de tensions depuis la COP21. Lors du dernier sommet, les négociateurs se sont accordés sur un système d’échange de droit d’émissions de gaz à effet de serre entre les Etats, prévu à l’article 6 de l’accord de Paris. Les principaux points de blocages, comme le risque du double comptage ont pu être levés. Cela facilitera l’émergence d’un marché progressivement globalisé du carbone, bien que de nombreux points de détails restent à clarifier.
Un engagement sur le méthane
Une centaine de pays se sont engagés à réduire d’au moins 30% leurs émissions de méthane d’ici 2030. Le méthane est le deuxième gaz à effet de serre en importance après le dioxyde de carbone (CO2), et les émissions de méthane représentent 14 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. C’est une avancée importante, en dépit de l’absence parmi les signataires de certains de plus gros émetteurs de méthane, la Chine et l’Inde.
La sortie des énergies fossiles : discutée mais pas actée
Pour la première fois dans l’histoire de la COP, la sortie des énergies fossiles s’est invitée dans les débats. La coalition souhaitant mettre un terme au financement de projets d’énergies fossiles d’ici fin 2022 n’a pas abouti du fait d’une intervention de plusieurs Etats (Chine, Inde, Arabie Saoudite) qui ont préféré la notion de réduction progressive à l’arrêt définitif. Ce sujet constituera l’un des points à suivre lors des prochaines conférences climat à venir.
Une reprise du dialogue Sino-Américain
Enfin, le Sommet a été marqué par une reprise du dialogue entre la Chine et les Etats-Unis, qui représentent à eux deux 40% des émissions mondiales. Dans un communiqué commun, ils ont promis une accélération des actions dirigées vers la réduction du méthane et le retrait des énergies fossiles dès 2022.