2. Conserver un mix électrique décarboné
Parallèlement, la part d’électricité dans la consommation devra augmenter. Le récent rapport de RTE (Réseau de Transport d’Electricité) est clair : de 25% en 2022, l’électricité doit passer à 55% de l’énergie consommée en 2050.
Tout l’enjeu de la France est donc d’accompagner cette hausse de demande en électricité et garantir la qualité de sa fourniture dans la durée.
Or l’Europe n’est plus en situation de surcapacité de production : de nombreuses centrales à charbon vont fermer, tout comme les centrales nucléaires allemandes et belges, qui contribuaient largement à l’équilibre du réseau au niveau européen.
Par ailleurs, les risques avérés qui pèsent désormais sur l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe à la suite de l’invasion de l’Ukraine, rendent encore plus prégnante l’atteinte d’une souveraineté énergétique aux bornes de l’Europe.
Cette situation, peu anticipée, doit conduire à court, moyen et long terme à :
- l’accélération du développement des énergies renouvelables, en privilégiant celles qui disposent du meilleur facteur de charge et d’une moindre intermittence (éolien off-shore),
- la prolongation des centrales nucléaires existantes au-delà de 50 ans de fonctionnement,
- le lancement de la construction de nouvelles centrales EPR, voire de SMR (petits réacteurs modulaires),
- le maintien de l’effort de recherche sur le réacteur du futur.
3. Le nouvel enjeu des politiques : réguler les prix de l’électricité
La hausse récente des prix de l’électricité nous a fait entrer dans un nouveau monde, probablement parti pour durer. En effet, le prix de l’électricité dépend du coût de la dernière centrale appelée sur le réseau, qui sera souvent une centrale à gaz. Le gaz : énergie de substitution préférée au niveau mondial pour remplacer le charbon et pallier l’intermittence des renouvelables car moins émettrice de CO2. La demande de gaz va donc s’intensifier, et maintenir les prix à un niveau élevé, sans compter les incertitudes liées à la guerre actuelle en Ukraine et les pressions géopolitiques imposées par la Russie.
Cette hausse a un impact direct sur les ménages, mais aussi sur les industries dont le modèle économique est extrêmement sensible aux soubresauts des prix de l’électricité.
Une politique énergétique de qualité devra donc anticiper les conséquences de cette hausse :
Comment réguler les prix de l’électricité pour qu’ils soient davantage dépendants des coûts réels de production et d’investissement ? Comment éviter une forte volatilité des prix aux industriels ? Et comment protéger les ménages les plus fragiles ?