Le coût de l’inaction sera donc, dans tous les cas, plus fort que celui de l’action
Dorothée Belle
Associée EY, Secteur Public
Il en va aussi de la question de l’attraction des talents de demain dans les métiers de la finance publique. Une récente étude de l’ADEME montre que 78% des collaborateurs choisissent, à offres équivalentes, de rejoindre une organisation engagée pour la transition écologique.
Le coût de l’inaction sera donc, dans tous les cas, plus fort que celui de l’action, et nous sommes convaincus que les Dirigeants financiers Publics ont leur mot à dire en la matière.
EY, CGI et la DFCG sont très heureux de vous donner à lire les résultats de ce baromètre inédit, et riches d’enseignements.
Ce qu’il faut retenir de ce baromètre en 7 points :
1. Les acteurs publics sont désormais sensibilisés à la RSO, qui est identifiée comme un enjeu stratégique de transformation, bien que peu mature dans sa mise en œuvre opérationnelle
85% des répondants considèrent que leur organisation est à minima « informée » de ces enjeux. Pour autant, seuls 17% du panel se reconnaissent comme mature sur ce sujet. Ce constat est illustré par le fait qu’un tiers seulement des organisations a déjà mis en place une démarche ou une stratégie RSO. Le constat est donc sans appel et largement partagé par la grande majorité des organisations interrogées : c’est un sujet d’avenir et à l’agenda. Les acteurs publics considèrent à plus de 90% qu’ils devront être plus impliqués sur ces sujets dans le futur.
2. Lorsque mise en œuvre, les démarches RSO se focalisent sur la mise en place de référents RSO et la signature d’une charte dédiée.
Parmi les répondants ayant indiqué avoir mis en place ou être en cours de mise en place d’une démarche RSO, 77% d’entre eux indiquent avoir désigné un référent RSO et 54% d’entre eux avoir mis en place une charte. En revanche, la labellisation RSO (14%) et la rédaction d’un rapport dédié (33%) ne sont pas des actions déployées par les acteurs publics qui se structurent, du moins pas à ce stade d’avancement des démarches.
3. Bien que portée et soutenue le plus souvent au niveau de la direction générale, cette thématique est perçue comme un sujet encore « annexe » parmi les priorités du moment
Alors que plus de la moitié des répondants (56%) estiment que leur organisation considère la thématique de la RSO comme « auxiliaire », celle-ci est pourtant bien portée à un haut niveau élevé. En effet, 44% des répondants affirment que la thématique RSO est portée par la direction générale ou le comité exécutif de leur structure. Ce décalage est un témoin de la difficulté du top management public à décliner la feuille de route opérationnelle de mise en œuvre.
4. Une transformation qui nécessite de l’expertise encore peu présente « in house » : afin de déployer une démarche concrète, les acteurs publics s’entourent très majoritairement d’expertises externes pour les accompagner
48% des répondants font appel à une expertise externe pour déployer leur plan d’actions RSO, et notamment d’opérateurs publics spécialisés dans la mise en œuvre des politiques de développement durable. Les répondants citent notamment les acteurs comme l’ADEME, l’ANAH ou l’ANRU qui sont les principaux aidants dans la mise en pratique. Les cabinets de conseil et les entreprises de l’ESS sont également sollicités par les organisations publiques.
5. Dans ce contexte, les dirigeants financiers publics sont perçus comme des acteurs de cette transformation qui participent aux démarches RSO de leur organisation
73% des répondants estiment que leur direction administrative et financière est impliquée sur les thématiques RSO. Le baromètre a permis d’identifier une corrélation entre la taille des directions administratives et financières et son implication sur ces sujets : plus l’équipe financière est réduite, moins la RSO est présente à l’agenda de la Direction financière.
6. L’achat et l’investissement responsables en tête du palmarès des DAF publics, suivis par la mise en place de budgets verts
60% du panel considère l’achat et l’investissement responsable comme les actions prioritaires déployées par les DAF, suivis par la budgétisation verte (51%) et les subventions responsables. Notons que l’immobilier, avec des préoccupations en matière de rénovation énergétique des bâtiments, le numérique responsable et enfin les enjeux d’égalité femme/homme sont également largement cités comme des chantiers conduits et pilotés par les dirigeants financiers.
7. Les directions financières ne sont pas encore suffisamment équipées et dotées pour couvrir leurs besoins en compétences et en systèmes d’information afin de nourrir les réflexions en matière de RSO
21% seulement des répondants estiment que leur système d’information financier est en mesure de fournir des données de pilotage sur les enjeux de développement durable. Ils sont 12% à affirmer avoir mis en place un système de reporting intégré permettant de combiner les indicateurs financiers et les indicateurs extra financiers.
Ce qu'il faut retenir
Si le sujet commence à apparaître à l’agenda des Directions financières, rares sont encore celles qui, de manière active et volontariste ont placé la RSO au cœur de leur stratégie.