2 min de temps de lecture 11 juin 2020

Innovation et transformation : quand l’étincelle devient feu de camp

Par Alexandra Loran-Wisznievski

Avocat Associée, International Tax & Transaction Services – EMEIA Tax Deputy Leader, Europe Middle East India & Africa, France

Optimiste et créative, je connecte les individus, les métiers et les géographies pour coconstruire des solutions répondant aux enjeux business et fiscaux actuels.

2 min de temps de lecture 11 juin 2020

L’ère numérique ne fait qu’accélérer le rythme du changement et accroître la nécessité de nous réinventer.

Innover et se transformer sont deux exigences complémentaires se nourrissant l’une et l’autre. Elles peuvent nous apparaître nouvelles tant elles nous sont martelées avec force ces dernières années.

Pourtant, nous innovons et nous nous transformons depuis la nuit des temps. L’ère numérique ne fait qu’accélérer le rythme du changement et accroître la nécessité de nous réinventer. Bien que souvent interchangées, il existe une différence majeure entre l’innovation et la transformation : le temps.

L’innovation est une étincelle qui jaillit de l’imagination alors que la transformation est un feu qui brûle lentement et qu’il faut apprivoiser.

L’innovation est un catalyseur du changement

L’innovation est un processus créatif d’expérimentation et de découverte de produits ou d’approches uniques afin d’identifier de nouveaux territoires de croissance. Il s’agit de la recherche du nouveau, de la refonte ou la réinvention de l’existant. L’innovation est un catalyseur de changement car elle transforme les idées en réalité. Pour autant, toute innovation n’a pas vocation à être transformatrice et, quand bien même elle le serait, son sort est incertain : elle peut ou non trouver son chemin dans la stratégie d’entreprise ; telle une flamme, elle peut s’éteindre ou n’être au mieux qu’un feu de paille.

La transformation doit rassembler

 

La transformation est l’adaptation de la stratégie et de la structure d’une organisation pour saisir les opportunités qu’offre l’innovation. Elle ne saurait être le synonyme d’une disruption totale, en vertu de laquelle l’ancien serait entièrement balayé par le nouveau. Si des changements peuvent être parfois profonds dans l’entreprise, la transformation vise avant tout à mieux délivrer la proposition de valeur fondamentale.

Certes, pour que l’innovation joue véritablement son rôle de carburant de la prochaine (r)évolution, les entreprises doivent être prêtes à s’éloigner de la pensée et du comportement routiniers. Mais dans un monde fait de changements constants et rapides, le véritable défi est la synchronisation avec son environnement, la diffusion, l’accélération de l’adoption et du passage à l'échelle : en somme le passage de l’étincelle au feu de camp autour duquel tout un chacun souhaite venir s’asseoir pour se retrouver.

Réinventer la culture d’entreprise

Pour relever ce défi, la culture d’entreprise doit changer en profondeur autour de trois axes :

  • La collaboration : il faut non seulement rassembler les parties prenantes autour de la mise en œuvre d'une solution nouvelle, mais plus encore autour de l'identification du problème en premier lieu et de la création de la meilleure façon d’y répondre. Les entreprises gagnantes seront celles qui briseront véritablement les silos, ouvriront de nouvelles voies, prioriseront et récompenseront ouvertement la collaboration.
  • L’agilité : la recherche des solutions à des problèmes inédits dans un temps court requiert l’acceptation du risque et de l'échec.  Aujourd’hui, le rythme du changement est tel qu'une entreprise qui cherche à perfectionner son produit avant de le mettre sur le marché risque fort d’être dépassée par des disrupteurs qui n'ont pas peur d'expérimenter et de délivrer sur la base d’un produit minimum viable. Les principes fondamentaux du design thinking, du prototypage et du sandboxing – consistant à tester des idées innovantes dans un environnement fermé, contrôlé - jouent un rôle fondamental dans la construction de l'agilité et de la capacité à amener des solutions sur le marché plus rapidement que la concurrence.
  • La formation : il faut continuer à investir lourdement dans la formation. Il est vital d’encourager ses équipes à ne pas se cantonner aux apprentissages basés sur des tâches afin de les aider à développer des compétences nouvelles telles que la collaboration, l'écoute et l'observation, ainsi qu’une vision holistique de l'organisation.

Il faut aussi sortir de l’impasse de la destruction créatrice théorisée par l’économiste autrichien Schumpeter et de la lutte fratricide entre l’ancien et le nouveau. Il n’est pas toujours nécessaire de détruire pour construire. Revenir à ses fondamentaux et à sa raison d’être est souvent la clé pour accueillir le changement avec confiance et passion, autour d’un bon feu qui réchauffe et éclaire.

Ce qu'il faut retenir

L’ère numérique ne fait qu’accélérer le rythme du changement et accroître la nécessité de nous réinventer. Bien que souvent interchangées, il existe une différence majeure entre l’innovation et la transformation : le temps.

A propos de cet article

Par Alexandra Loran-Wisznievski

Avocat Associée, International Tax & Transaction Services – EMEIA Tax Deputy Leader, Europe Middle East India & Africa, France

Optimiste et créative, je connecte les individus, les métiers et les géographies pour coconstruire des solutions répondant aux enjeux business et fiscaux actuels.