Risque n°2 : Risques à fort impact
Dans notre rapport de l'an dernier, nous avons noté que les risques qui anéantissent les entreprises sont, somme toute, plutôt rares et peuvent, de ce fait, être insuffisamment pris en compte. Or, ils n'en continuent pas moins de figurer au registre des risques et dans un format très similaire, année après année. Cependant, en 2020, la pandémie de Covid-19 a clairement démontré combien il est important de comprendre et d'étudier les risques à fort impact, en particulier compte tenu de l'existence d'un lien majeur entre la capacité d'une entreprise à bien les gérer et son (ses) permis d'exploitation. L'expérience de la pandémie a renforcé les attentes des parties prenantes sur la façon dont les entreprises se préparent à affronter les risques à fort impact, les prennent en charge et en assurent le suivi.
Risque n°3 : Productivité et renchérissement des coûts
Ils restent d'actualité à mesure que l'exploitation minière gagne en complexité et que les prix des matières premières sont sous pression en raison des perturbations qui secouent l'offre et des incertitudes économiques actuelles qui pèsent sur la demande. Les répercussions de la Covid-19 ont été mixtes, certaines restrictions imposant de nouveaux coûts imprévus tandis que d'autres mesures ont permis des décloisonnements qui entravaient la productivité. À plus longue échéance, pour s'atteler à ce problème, il faudra effectivement, selon nous, mettre l'accent d'un bout à l'autre sur la question des coûts et de la productivité de la chaîne de valeur.
Les collaborateurs, ainsi que le numérique et les données, nos deuxième et troisième plus grands risques en 2020, figurent toujours dans le top 10 et occupent respectivement les 7e et 9e places du classement actuel. Nous sommes d'avis que leur recul dans le classement montre que les exploitants miniers jugent ces risques comme étant aujourd'hui mieux gérés et, pour certains, c'est le statu quo.
Deux nouveaux risques ont fait leur apparition sur les radars du secteur cette année : les risques géopolitiques et la volatilité :
- Risques géopolitiques : Les principaux risques géopolitiques dont l’impact sera important sur le secteur pour les exploitants miniers sont les suivants : le changement du rôle joué par les États-Unis sur l'échiquier mondial, la stabilité de l'Union européenne (UE) et les relations sino-américaines. Cette évolution du paysage géopolitique modifie de nombreuses forces motrices, notamment la demande, pour les sociétés minières et métallurgiques. Une tendance au protectionnisme économique va émerger dans plusieurs pays. Celui-ci visera à favoriser les producteurs nationaux et à s'assurer que les pays hôtes perçoivent en toute équité leur dû de l'exploitation de leurs richesses en ressources naturelles.
- Volatilité : La Covid-19 crée d'importantes perturbations de l'offre à court terme et génère des incertitudes autour de la demande. Même si le rebond économique rapide de la Chine a soutenu le niveau de la demande en minerai de fer et que l'or et l'argent conservent leur statut de valeurs refuges, tout nouveau bouleversement pourrait conduire à un brusque revirement de situation. Les exploitants miniers doivent pouvoir prendre des décisions pérennes inscrites sur le long terme car ils doivent arbitrer avec le retour d'une volatilité importante du prix des matières premières, la menace de produits de remplacement et les évolutions de la demande côté client.
La Covid-19 a fait naître un besoin critique du secteur minier et métallurgique à se doter rapidement d'une réponse homogène. Ce faisant, la pandémie a aboli de nombreuses barrières organisationnelles qui existent de longue date, en particulier les cloisonnements inhérents aux sites miniers. Aujourd'hui, de nombreuses sociétés s'emparent de l'occasion d'en faire plus — pour en finir avec les complexités, surmonter les obstacles historiques au changement et accélérer un programme de transformation axée sur la résistance au long cours.