Communiqué de presse

11 mai 2023

Baromètre EY de l’Attractivité de la France 2023 : La France devant, malgré tout

Avec 1 259 projets annoncés en 2022, la France a conservé la 1re place européenne pour l’accueil des investissements étrangers, et ce pour la 4e année consécutive. Dans un contexte de tensions géopolitiques, économiques et sociales, l’Hexagone creuse même l’écart avec ses deux concurrents historiques, le Royaume-Uni et l’Allemagne

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Amélie Fournier

Responsable service relations médias

Amélie est responsable du service de relations médias pour la France. Elle est notamment en charge des expertises Consulting, EY Société d’Avocats et d’autres secteurs

Avec 1 259 projets annoncés en 2022, la France a conservé la 1re place européenne pour l’accueil des investissements étrangers, et ce pour la 4e année consécutive.

Dans un contexte de tensions géopolitiques, économiques et sociales, l’Hexagone creuse même l’écart avec ses deux concurrents historiques, le Royaume-Uni et l’Allemagne. Cependant, la France doit rassurer ses investisseurs dans certains domaines comme la prévisibilité normative et les prélèvements obligatoires. Focus sur les grands enseignements de l’édition 2023 du Baromètre EY de l’Attractivité de la France.

1/ La France reste le pays le plus attractif en Europe en 2022

  • La crise de 2022 a freiné le rebond de l’Europe post Covid : le nombre d’investissements étrangers annoncés en Europe en 2022 (5 962) n’est en hausse que de 1% par rapport à 2021, et il reste loin des niveaux d’avant-Covid et du record atteint en 2017 (6 653).
  • Avec 1 259 implantations ou extensions annoncées en 2022 (+3% par rapport à 2021), la France conserve la première place du classement européen pour la quatrième année consécutive. Cette performance confirme la dynamique accélérée en 2017, et ce malgré les difficultés économiques nées de la crise géopolitique.
  • Cependant, le nombre d’emplois créés en France par les investisseurs étrangers a chuté de 15% en 2022. Et en moyenne, ces investissements créent moins d’emplois en France (33 par projet) que dans le reste des principaux pays d’accueil des investissements étrangers en Europe (58 en Allemagne, 59 au Royaume-Uni).
  • La France arrive à fidéliser les entreprises déjà implantées mais a plus de difficultés que ses voisins à attirer de nouveaux projets « greenfield » : 65% des projets annoncés en France en 2022 sont des extensions de sites existants, contre 35% Outre-Rhin et 30% Outre-Manche.
  • Au classement des régions européennes les plus attractives, l’Ile-de-France passe pour la première fois devant le Grand Londres. Parallèlement, près d’un projet d’investissement étranger sur deux concerne désormais des zones rurales ou des agglomérations moyennes de moins de 200 000 habitants.

2/ Résilience à court terme, inquiétude à moyen terme

  • Selon l’enquête menée entre le 15 février et le 15 mars 2023 auprès de 204 dirigeants, la volonté d’investir en France reste robuste : 61% d’entre eux ont des projets immédiats d’investissement en France en 2023. Notre situation économique, sociale et énergétique est observée de près par tous les dirigeants, mais elle ne semble pas être de nature à remettre en cause leurs projets à court terme. La même résilience s’observe d’ailleurs au plan européen (67% d’intentions d’investir en 2023).
  • Cependant, on constate des divergences importantes selon le type d’entreprise : les PME/ETI internationales ne sont que 54% à envisager d’implanter ou développer leurs activités en France en 2023, contre 82% parmi les grandes entreprises. Et seules 30% des entreprises non présentes en France envisagent des projets à court terme alors que le taux est de 76% pour celles qui sont déjà présentes dans l’Hexagone.
  • Si les intentions d’investissement en France restent élevées à court terme, les perspectives à 3 ans marquent le pas : en 2021, 74% des investisseurs étrangers estimaient que l’attractivité de la France allait s’améliorer, ils étaient 63% en 2022 et seulement 53% début 2023. Les incertitudes nées de la guerre en Ukraine, ainsi que la capacité de réponse politique et économique en France et en Europe, atténuent la confiance à moyen terme.

3/ Une France plus industrielle et plus innovante, mais en panne d’emplois logistiques et décisionnels

  • L’industrie est redevenue un moteur de l’attractivité de la France : 4 projets sur 10 en 2022 sont une implantation ou une extension d’usine. La disponibilité d’énergie décarbonée est, malgré la crise énergétique actuelle, le principal atout de la France selon les dirigeants industriels et les projets recensés par EY en 2022 semblent davantage épouser les impératifs de transformation de notre économie (mobilité électrique ou hybride, décarbonation de l’industrie, relocalisation de capacités de production…).
  • Portée par l’image de la French Tech, le soutien public à l’innovation et le CIR, la France reste « championne d’Europe des centres de R&D » (144 accueillis en 2022).
  • À l’inverse, la France doit absolument faire mieux sur les centres de décision car elle reste distancée par le Royaume-Uni qui a su fixer 133 quartiers généraux en 2022 contre 78 pour l’Hexagone. Seule une modification substantielle de stratégie principalement fiscale, parviendra à attirer des sièges sociaux si critiques pour les 10 ans à venir.
  • Enfin, l’Hexagone subit une forte diminution des investissements dans les plateformes logistiques (-21% vs 2021). En dépit des nombreux « chocs de simplification », la France paie encore le manque de foncier et la lourdeur des procédures administratives, que relèvent beaucoup d’entreprises.

Éric Fourel - Président d’EY en France :

« Malgré l’impact des chocs géopolitiques, économiques et énergétiques qui ont frappé l’Europe, le Vieux continent résiste mais l’Europe ne sort pas indemne d’une période qui a mis à mal la reprise post-Covid. Le spectre de délocalisations notamment énergétiques n’est pas à exclure si la France et l’Europe ne parviennent pas à trouver la parade. Et face à une concurrence accrue des États-Unis ou de la part d’États moins disant en matière de protection environnementale, les prochains mois seront décisifs dans cette course à l’attractivité... »

Marc Lhermitte - Associé EY :

« En conservant une 1re place européenne convoitée, la France poursuit sa remontée (ou « remontada »). Nombreux sont les motifs de satisfaction, avec des projets industriels ou innovants qui répondent aux impératifs de transformation de notre économie. Mais il reste encore du chemin à parcourir pour créer davantage d’emplois qualifiés et adapter notre système territorial, éducatif, fiscal et réglementaire aux nouvelles réalités de projets toujours plus technologiques et décarbonés. »

Methodologie :

Le baromètre de l’Attractivité de la France repose d’une part sur l’enquête auprès de 204 décideurs internationaux, interrogés du 15 février au 15 mars 2023 (enquête en ligne sur les perceptions et les attentes en matière d’attractivité pour la France)et d’autre part sur le recensement des projets d’investissement étrangers annoncés en 2022 en France et en Europe, réalisé par l’EY European Investment Monitor.