La crise sanitaire touche particulièrement certaines classes d’actifs, comme le bureau, le commerce ou l’hôtellerie. Au sein des collectivités, la digitalisation insuffisante de l’instruction des permis de construire a renforcé le retard pris dans les mises en chantier lors du 1e confinement.
Les dirigeants soulignent également le fort impact des élections municipales : la prudence des exécutifs lors des mois précédent le scrutin – voire le blocage de certains permis de construire – et l’entre-deux-tours inhabituellement long, ont ralenti l’activité de toute la filière.
Une baisse du chiffre d’affaires à fin 2020
Si 49% des dirigeants anticipent un chiffre d’affaires stable ou en croissance pour 2020, 45% envisagent le contraire.
29% des répondants s’attendent à une chute importante du chiffre d’affaires de leur entreprise (>10%). La commercialisation (58%), la construction (43%) et l’architecture (36%) sont les secteurs les plus impactés.
Les acteurs de la gestion et les investisseurs sont moins touchés, mais mettent en avant des difficultés et retards dans la collecte des loyers. Des adaptations ont d’ailleurs été accordées selon les situations individuelles.
La crise affaiblit certains secteurs dont le tissu productif est très fragile, faisant peser un risque non négligeable de faillites. Fragilisées par les précédentes crises, les entreprises de la construction dégagent structurellement de faibles marges (~2%) et disposent de peu de fonds propres.
Si les grandes entreprises semblent avoir pour l’heure écarté les crises de liquidité, d'autres acteurs sont plus menacés, avec un risque non négligeable de faillites. Seuls 22% des dirigeants des grands groupes et ETI anticipent une forte baisse de leur chiffre d’affaires en 2020, contre 38% des TPE de l’architecture et 29% des autres TPE.
Les acteurs du BTP (hors majors) ne disposent en moyenne que de 12 jours de trésorerie nette, insuffisant pour survivre à des délais de paiement allongés.
La filière s’est bien adaptée à la crise
Les professionnels estiment s’être collectivement adaptés à la situation sanitaire et à la crise, en comparaison avec les autres secteurs économiques. Seuls 12% des dirigeants estiment que la filière s’est mal adaptée à cette situation inédite.
Certains secteurs, pourtant à l’arrêt au début du confinement mi-mars, ont vu leur activité jugée « essentielle » et reprendre bien avant d’autres domaines économiques. Côté construction, 95% des chantiers avaient repris en juin 2020 dont les trois quarts à un rythme normal. Lors du 2e confinement à l’automne, la construction devrait pleinement poursuivre son activité.