Comme dans tout séisme, il est nécessaire d’être attentif aux répliques. Cependant, j’ai l’intime conviction que ces temps troublés sont aussi autant d’occasions pour faire émerger de nouvelles entreprises leaders.
Franck Sebag,
Associé, Fast Growing Companies leader Western Europe.
Investissements par secteur
Sur le plan sectoriel, les sociétés de logiciels et de services internet continuent de concentrer plus de 50 % des fonds levés en valeur. Toutefois la période a été propice aux secteurs des Life Sciences qui croit de 46 % (449 M€ contre 308 M€) ainsi que celui des Fintech qui, au fil des semestres, devient de plus en plus prépondérant en France (304 M€ contre 207 M€, +45 %).
Investissements par stade de maturité
Investissements par région
Au niveau géographique, l’Ile-de-France reste incontestablement la région leader de cet écosystème, ses start-up ayant capté 73 % des montants levés et 57 % des opérations. La région Auvergne-Rhône-Alpes conserve sa 2e place (avec 9 % des investissements en valeur et 14 % en nombre), suivie par la région Occitanie qui arrive à la 3e place (avec 5 % des investissements en valeur et 6 % en nombre), devançant les régions Hauts-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur, pourtant habituées au podium lors de nos précédentes éditions.
Comparatif des investissements au Royaume-Uni, Allemagne et France
Sur le plan européen, la France retrouve sa 2e position derrière le Royaume-Uni et devant l’Allemagne. Dans ces deux pays, les baisses ont été beaucoup plus fortes, respectivement de 9 % et 20 % (en valeur). Les raisons sont à chercher du côté des opérations de Growth Capital (levées supérieures à 100 M€) qui accusent une baisse de 80 % en Allemagne et 54 % au Royaume-Uni alors qu’en France, elles affichent une progression de 19 % (toujours en valeur). Signalons que dans le même temps sur le segment Venture Capital (levées <100 M€), alors que la France voit ses investissements baisser de 9 %, ceux du Royaume-Uni et de l’Allemagne progressent respectivement de 28 % et 30 %.
Quelles conclusions tirer de ce premier semestre 2020 ?
La #FrenchTech a encaissé ce premier choc d’une violence extrême. Une partie de la résilience de l’écosystème est liée à la qualité des fondateurs de ces entreprises qui vivent au quotidien une volatilité extrême qui leur impose une agilité de tous les instants. Elle provient aussi des fonds d’investissement et du gouvernement qui ont pleinement joué leurs rôles afin de soutenir ces sociétés pendant cette période.
Comme dans tout séisme, il est nécessaire d’être attentif aux répliques. Cependant nous avons l’intime conviction que ces temps troublés sont aussi autant d’occasions pour faire émerger de nouvelles entreprises leaders. Il est probable que les prochains mois soient placés sous le signe des build-up et que les levées de fonds ne se tarissent pas encore sur le prochain semestre !
Ce qu'il faut retenir
La FrenchTech a encaissé ce premier choc d’une violence extrême. La crise a testé et testera encore dans les prochains mois l’équilibre et la résilience de l’écosystème français, et au-delà, son « antifragilité », c’est-à-dire sa capacité à réagir positivement à l’accroissement de la volatilité, de l’incertitude.