Un déploiement hétérogène et encore prudent de l’IA dans l’industrie
Si en moyenne les industriels (tous secteurs confondus) investissent entre 0,4 % et 1 % de leur chiffre d’affaires (avec en tête les acteurs des Technologies, de la Banque, de la Santé / Sciences de la vie et de l’industrie Automobile) dans des projets impliquant de l’Intelligence Artificielle, l’industrie reste prudente (ou peu dotée) pour intégrer à plus large échelle des composants IA dans des processus, produits ou services industriels.
- Seuls 10 à 15 % des entreprises ont réussi à industrialiser des solutions à base d’IA ;
- 30 à 40 % se limitent à des expérimentations sur des périmètres ou processus bornés.
Ceci peut s'expliquer pour diverses raisons:
- Des difficultés dans l'obtention de données de qualité pour entrainer, maintenir les algorithmes et être en mesure de déployer les applicatifs à l'échelle ;
- Une incertitude des dirigeants à pouvoir capturer le ROI, freinant la prise de décision ;
- Un cadre juridique ne répondant pas à la question de la responsabilité, limitant la confiance dans les systèmes à base d'IA.
Que dire en effet d’un algorithme d’IA octroyant des crédits à des particuliers, reposant sur des bases de données biaisées et discriminantes ? D’une caméra embarquée impactant la direction d’un véhicule et le dirigeant vers un piéton ? Dans ce contexte réglementaire en construction, développer des produits et services répondant aux exigences sociétales, éthiques ou techniques, constitue un enjeu socio-économique majeur, tout comme garantir le juste équilibre entre règlementation et innovation en tenant compte des spécifications et de l'existant de chaque filière industrielle.
L’appel des entreprises pour un cadre normatif illustre la nécessité de cartographier les cas d’usage de l’IA « à risques » dans l’industrie, de définir des modes de développement, de déploiement et de maintien en condition responsables permettant de maximiser et de garantir un niveau de confiance suffisant pour déployer de manière saine et raisonnée des composants d’IA.
Un cadre réglementaire naissant pour l’IA
La Commission européenne a publié le 21 avril 2021 sont projet « AI Act », visant à faire de l’Europe le pôle mondial d’une IA digne de confiance.
L’objectif principal est de promouvoir le développement de l’IA dans l’ensemble de l’Union européenne, tout en faisant face aux risques potentiels pour la sécurité et les droits fondamentaux des citoyens dans certaines de ses applications.
Etude du marché de l’IA de confiance dans l'industrie
Fort de ces enseignements, et partant du principe qu’il n’existe pas aujourd’hui d’IA digne de confiance (au sens réglementaire), nous nous sommes intéressés au poids des investissements relatifs à des cas d’usage d’IA jugés critiques, nécessitant un fort niveau de confiance préalable à tout déploiement.
Neuf secteurs industriels jugés prioritaires ont été étudiés : Aéronautique, Assurance, Automobile, Banque, Electricité et Réseaux, Ferroviaire, Minerais et Métaux, Pétrole et Gaz, Pharmaceutique.