3 minute read 15 Jul 2020
Les investissements non cotés ont toujours la cote en période de pandémie !

Les investissements non cotés ont toujours la cote en période de pandémie !

By Laurent Capolaghi

EY Luxembourg Partner, Private Equity Leader

Entrepreneur, passionate and keen to assist our clients navigating the changing landscape of Private Equity.

3 minute read 15 Jul 2020
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Après un début d'année prometteur, la chute des marchés boursiers entraînée par les mises en confinement successives dans le monde entier a provoqué le gel des introductions en bourses à partir du mois de mars. 

L
es chiffres officiels disponibles à ce jour indiquent que l'activité économique dans certains pays s'est contractée de 20 à 30% en mars et avril par rapport au début de l'année*. Cependant, au début du mois de juin, bien que les indicateurs continuaient de prévoir un ralentissement, la confiance des entreprises et des consommateurs s'est stabilisée sur fonds d’aides publiques massives octroyées aux entreprises et aux ménages. Parallèlement, au début de la reprise économique, les introductions en bourse ont également recommencé, certaines entreprises ayant annoncé leur intention d’entrer en cotation d’ici la fin de l’année. Les candidats continuent toutefois de faire face à une longue période d'incertitude macroéconomique, couplée à un changement de sentiment sur les marchés des capitaux et à l'inquiétude persistante face aux nouvelles flambées de coronavirus dans le monde. Cette situation fait la part belle à l’investissement non coté qui reste une solution privilégiée depuis le début de la pandémie. 

La reprise des entrées en bourse attendue au deuxième semestre

Après avoir chuté de plus de 30% entre la mi-février et la fin mars, le S&P 500 est revenu près de ses niveaux records dès la première semaine de juin, grâce notamment à une liquidité mondiale stimulée par des taux d'intérêt proches de zéro ou négatifs et de nouveaux assouplissements quantitatifs. En avril, les entrées en bourse enregistraient un repli de 51% sur un an en termes de nombre de cotations et 75% en termes de produit. Compte tenu de « l'arriéré » des introductions en bourse en cours au début de l'année, les perspectives pour le deuxième semestre 2020 et pour l’année 2021 semblent bonnes. Cependant, la réalisation de ces transactions en attente dépendra de la possibilité de maintenir la récente stabilisation. Une baisse de 6% de l'indice S&P 500 dans un contexte de repli mondial des actions le 11 juin a rappelé clairement le potentiel d'une nouvelle crise des marchés financiers, ce qui pourrait entraîner une nouvelle suspension des introductions en bourse. Dans l'ensemble, les perspectives macroéconomiques restent sombres. Jusqu'à ce que des traitements plus efficaces contre les coronavirus et un vaccin soient largement disponibles, la crainte d'une deuxième vague d'infections persistera, ce qui pourrait être déclenchée par la réouverture des économies.

Une situation qui profite au Private Equity

La relation entre les marchés boursiers et le Private Equity est ambiguë. Plus que des solutions de financement concurrentes, les transactions apportées par le Private Equity et le Venture Capital représentent une proportion significative des introductions en bourse. Au premier semestre 2020 par exemple, elles représentaient 41% des opérations d'introduction en bourse américaines. Ainsi, bien que les sociétés se soient tournées davantage vers l’investissement non coté, plus stable et plus généreux pendant la crise sanitaire, ce même investissement non coté a contribué à la reprise des entrées en bourse dès début juin. La situation d’incertitude actuelle pourrait toutefois profiter davantage au Private Equity qui dispose toujours d’importants niveaux de capitaux à déployer. 

Une tendance de fonds en faveur de l’investissement non coté

Les aléas causés par la crise du Covid-19 cachent en réalité une tendance de fonds qui a commencé à se dessiner dès la fin des années 1990. Le nombre de sociétés cotées sur les bourses américaines a commencé à décroître dès 1997. Au niveau mondial, bien que les cotations aient continué à augmenter jusqu’au milieu de la décennie 2010, elles ont ensuite plafonné avant de montrer les premiers signes d’un vacillement. Alors que les marchés boursiers n’attirent plus les sociétés en mal de financement, l’investissement non coté continue son ascension. Les montants levés par les fonds de Private Equity toutes catégories confondues représentent environs trois fois les montants obtenus par les introductions en bourse dans le monde**. Aux Etats-Unis, il y aurait deux fois plus d’entreprises financées par des capitaux privés que d’entreprises cotées. Bien que l’investissement non coté ne représente que 8% des capitalisations boursières mondiales, sa croissance est fulgurante. Aujourd’hui, aucun investisseur se permet d’ignorer le Private Equity même si tous n’ont pas encore sauté le pas. 

* EY report “Is your equity story adapting to the new norm? Global IPO trends: Q2 2020”
** La lettre Vernimmen N°180 juin 2020

Summary

Bien qu’exacerbée pendant le confinement, la crise pandémique n’a fait que révéler une tendance à long terme qui a commencé à se dessiner au cours des deux dernières décennies. La montée des capitaux privés dans les structures financières des sociétés semble inéluctable. Le futur pourrait ainsi voir émerger un monde financier où le Private Equity et les marchés boursiers jouent à armes égales.

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