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A la rencontre de ces entrepreneurs qui font le Luxembourg

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Yves Even, Partner et responsable des services aux entreprises commerciales et industrielles chez EY Luxembourg, sillonne le pays à la rencontre des dirigeants d’entreprises internationales implantées au Luxembourg. Après une première entrevue avec Marc Giorgetti, c’est Patrick Hansen, l’un des leaders mondiaux de l’aviation d’affaires qui a accepté de se confier sur ses défis du moment.

Yves Even : Quel est le dernier challenge personnel que vous ayez relevé ?

Patrick Hansen : Difficile de trouver un challenge « personnel » : mes entreprises m’occupent jour et nuit. Si cette interview avait eu lieu il y a quelques semaines, je vous aurais répondu que notre dernier grand défi était celui de la pandémie. Elle nous a amenés à adapter radicalement notre modèle d’affaires et nous a occupés pendant les deux dernières années.

Aujourd’hui, ce sont les nouvelles fermetures de l’espace aérien liées à la situation géopolitique qui nous occupent. Même si nous sommes sortis de la crise du Covid avec succès, un nouveau défi est donc déjà devant nous.

YE : Vous avez récemment fait l’acquisition de plusieurs sociétés. Comment êtes-vous parvenu à les fusionner efficacement pour devenir le leader de l’aviation d’affaires ?

A chaque achat de société, le défi est de savoir comment l’intégrer à l’ensemble du groupe, et faire en sorte d’en retirer les synergies que l’on ambitionne. Comment on y est arrivés ? La réponse peut paraître étonnante et peu en parlent ouvertement, mais c’est en ayant fait beaucoup d’erreurs. Je vous assure que les premières acquisitions que nous avons faites étaient parfaites en théorie et sur Excel, mais la réalité nous a donné quelques leçons. C’est comme ça que nous avons pu nous perfectionner, grâce à des équipes et des plateformes informatiques très performantes.

YE : En quoi le Luxembourg et son écosystème financier et industriel vous ont-ils aidé (ou freiné) dans ce succès ?

PH : En ce qui concerne l’export de produits et services luxembourgeois, les acteurs de l’économie luxembourgeoise sont très actifs.

Pour nous qui n’exportons pas de produits ni de services, mais qui sommes à l’affût de sociétés au niveau mondial que nous pourrions acheter puis consolider, il y a peu de support. Personnellement, je serais ravi de voir la création d’offres comme une « House of Mergers and Acquisitions », qui mettrait en relation les investisseurs et des banques avec des entrepreneurs internationaux implantés au Luxembourg, afin d’échanger à plus grande échelle sur leurs expériences de financements à travers le monde et permettre de créer des relations.

Il n’y a pas, ou du moins je n’en ai pas encore trouvé, un acteur financier luxembourgeois qui soit prêt à supporter les acquisitions de sociétés luxembourgeoises à l’étranger, sauf bien sûr en échange de garanties personnelles, ce qui pour moi n’a pas de sens. Je suis persuadé que si nous avions été une société à la base parisienne, berlinoise ou londonienne par exemple, on aurait trouvé un écosystème financier plus approprié à développer notre activité.

La bonne chose, est que le marché luxembourgeois est assez petit et impose presque d’en sortir pour atteindre des objectifs de croissance. Grâce à cela, il y a un nombre de sociétés luxembourgeoises qui ont eu le même parcours d’internationalisation que nous. C’est très pratique de pouvoir téléphoner à des pairs qui ont vécu la même chose dans tel ou tel pays.

YE : Comment voyez-vous le futur de votre société et plus généralement de l’aviation d’affaires ?

PH : Nous sommes extrêmement enthousiastes. Les plus grandes critiques de la business aviation sont aussi les plus grandes opportunités pour nous. Les jets privés sont beaucoup critiqués par rapport à leur impact sur l’environnement, ce qui nous amène sans cesse à repenser la compensation du CO2 émis, les carburants utilisés, ainsi que l’électrification de l’aviation qui passera probablement en premier par les jets privés.

Un autre projet qui nous tient à cœur est le développement des « flying cars ». Dans le futur, le transport des personnes et de cargo se fera de façon verticalisée et électrique. Les engins existent déjà, la question est : quand pourront-ils être commercialisés ? Notre objectif est de préparer l’infrastructure et le réseau pour leur permettre de voler au moment où ils le pourront. Nous sommes d’ailleurs très fiers d’avoir pour partenaire industriel Rolls Royce dans le développement de « vertiports ». C’est un partenariat extrêmement prometteur pour l’avenir.

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Yves Even, Partner et responsable des services aux entreprises commerciales et industrielles chez EY Luxembourg, sillonne le pays à la rencontre des dirigeants d’entreprises internationales implantées au Luxembourg. Après une première entrevue avec Marc Giorgetti, c’est Patrick Hansen, l’un des leaders mondiaux de l’aviation d’affaires qui a accepté de se confier sur ses défis du moment.

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