Communiqué de presse

7 juin 2021 Zurich, CH

Net recul des investissements en Europe – la Suisse progresse de 25%

Zurich, le 7 Juin 2021 . En 2020, 5’578 projets d’investissement d’investisseurs étrangers ont été annoncés au total, dans toute l’Europe, ce qui correspond à 13% de moins qu’en 2019. Même en 2009, après la crise financière, on n’a pas connu de tel effondrement. Dans un contexte de fortes restrictions de la vie sociale et économique causées par la pandémie de Covid-19, on s’attendait toutefois à un recul encore plus marqué de l’activité d’investissement.

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  • Dans toute l’Europe, le nombre de projets d’investissement d’investisseurs étrangers a baissé en 2020 de 13%, restant cependant, si on compare sur le long terme, à un niveau relativement élevé.
  • Tendance inverse en Suisse: le nombre de projets d’investissement a augmenté de 25%, atteignant un niveau inégalé depuis 2011.
  • Grâce à ses relations stables et une bonne infrastructure, l’Europe continue à être considérée par les investisseurs comme l’une des régions les plus attractives.

En 2020, 5’578 projets d’investissement d’investisseurs étrangers ont été annoncés au total, dans toute l’Europe, ce qui correspond à 13% de moins qu’en 2019. Même en 2009, après la crise financière, on n’a pas connu de tel effondrement. Dans un contexte de fortes restrictions de la vie sociale et économique causées par la pandémie de Covid-19, on s’attendait toutefois à un recul encore plus marqué de l’activité d’investissement.

Certains pays de taille moyenne –  tels que la Pologne, la Turquie et l’Autriche – ont même pu attirer l’an passé plus de projets d’investissement de sociétés étrangères qu’en 2019. Cette tendance à contre-courant a été observée en Suisse également: En 2020, le nombre de projets d’investissement en Suisse a augmenté de 25%, atteignant même, avec 91 projets recensés, un niveau inégalé depuis 2011. Par conséquent, la Suisse arrive en 14e place au classement des états européens (2019 : 17e place).

«Cette évolution réjouissante est due en grande partie à un engagement accru des entreprises allemandes dans notre pays, le nombre de projets d’investissement d’entreprises allemandes ayant presque doublé en 2020», explique Michael Messerli, Partner et Head of Strategy & Transaction chez EY Suisse. Les entreprises américaines conservent leur seconde place. L’intérêt des investisseurs britanniques a quant à lui visiblement baissé. «Comme on peut une fois de plus le constater, les investissements de notre voisin italien en Suisse restent faibles.»

Les Suisses investissent de préférence en Allemagne

Avec 256 projets d’investissement recensés, l’engagement des entreprises suisses en Europe reste en 2020 au niveau de l’an passé (258). On notera toutefois quelques évolutions: l’Allemagne à attiré de plus en plus d’investisseurs, tandis que le nombre de projets en France a nettement reculé – l’Allemagne a ainsi dérobé l’an passé à la France son titre de destination d’investissement préférée des entreprises suisses. Viennent ensuite l’Espagne et la Grande-Bretagne, qui enregistrent chacune environ un tiers des projets d’investissement.

La récente étude de l’entreprise d’audit et de conseil EY sur les investissements directs étrangers en Suisse et en Europe en 2020 montre que le recul des investissements étrangers s’avère globalement bien moins marqué que ce qui avait été craint initialement. «Certes, la pandémie a provoqué une sorte d’onde de choc à travers l’Europe au début de 2020, accompagnée de mesures d’austérité et d’un arrêt momentané de nombreux projets d’investissement», résume Michael Messerli. «Mais dès le second semestre, l’économie est repartie un peu partout – parfois même, étonnamment vite – et le contexte d’investissement s’est rétabli.»

De belles perspectives pour la Suisse et l’Europe

De manière générale, les entreprises étrangères considèrent toujours l’Europe comme une des régions les plus attractives au monde pour leurs investissements long terme – grâce notamment à un cadre politique et réglementaire stable, une main-d’œuvre hautement qualifiée ainsi que des infrastructures de transport, d’énergie et de télécommunications particulièrement solides. Le plan de relance (temporaire) «NextGenerationEU» qui dispose d’un budget de 750 milliards d’euros pour rendre l’Europe plus verte, plus numérique et plus résiliente, devrait également avoir un impact positif. Les récentes mesures de relance économique prises par les États-Unis devraient toutefois occasionner un glissement de certains investissements de l’Europe vers les États-Unis.

La nécessité de repenser les chaînes d’approvisionnement

Avant la pandémie de Covid-19 déjà, certains événements tels que le Brexit, encore imminent à l’époque, l’augmentation des entraves au commerce et des tensions géopolitiques avaient mis à rude épreuve des chaînes d’approvisionnement mondiales toujours plus complexes. La pandémie a ensuite rapidement mis en évidence l’existence d’une dépendance à l’égard de quelques pays fournisseurs, notamment pour la fourniture de médicaments.

André Bieri, Partner et Market Leader Suisse & Liechtenstein apporte son éclairage: «La production en flux tendu, qui est aujourd’hui la norme dans de nombreux secteurs d’activité, est dépendante d’un approvisionnement régulier et fiable. Les fermetures temporaires de frontières dues à la pandémie de Covid-19 ont montré que ce modèle de chaînes d’approvisionnement pouvait ne pas toujours fonctionner. La pénurie actuelle de puces semi-conductrices montre également que le renforcement des chaînes d’approvisionnement est désormais une priorité pour de nombreuses entreprises afin de réduire leur dépendance de produits finis et intermédiaires en provenance de certains pays.»

Seuls les investissements durables resteront rentables

«La pandémie a entraîné le développement de ce qu’on appelle le nearshoring dans divers secteurs d’activité», précise André Bieri. La restructuration des chaînes d’approvisionnement devient une priorité dans de nombreuses entreprises, que ce soit en réduisant la dépendance des chaînes d’approvisionnement à l’égard d’un certain nombre de pays de provenance dominants, de modèles d’approvisionnement au niveau régional, de la proximité des clients ou encore d’une relocalisation des activités dans le pays d’origine ainsi que, plus généralement, d’une augmentation de la production en Europe.

Ce que les entreprises recherchent désormais plus, selon lui, ce sont des approvisionnements fiables et panifiables – et surtout durables. Une fois la pandémie résorbée, les aspects de durabilité en matière d’investissements joueront selon lui un rôle encore plus important qu’avant : les investissements devront désormais – ne serait-ce que pour répondre aux exigences réglementaires et décisions politiques futures attendues – être réalisés dans une perspective de neutralité climatique, au risque de ne pas être rentables. A cet effet, la Suisse devra se positionner en pôle économique et lieu d’investissements durables et régulièrement contrôler et adapter le cadre réglementaire y afférent.

 

Informations concernant l'étude

Dans le cadre de l’étude «EY Europe Attractiveness Survey», nous avons considéré des projets d’investissement d’investisseurs étrangers en Europe qui ont conduit à la création de nouveaux sites et de nouveaux emplois; en revanche, les investissements de portefeuille et de F&A n’ont pas été pris en compte. Nous avons par ailleurs mené, sur les mois de mars et avril 2021, une enquête qualitative auprès de 550 décisionnaires au sein d’entreprises actives à l’international. Cette étude est réalisée et publiée tous les ans.

 

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