Communiqué de presse

10 oct. 2022 Zurich, CH

Enquête : les entreprises suisses s’attendent à une nette hausse des coûts de l’énergie ainsi qu’à une baisse de leurs marges l’année prochaine

Zurich, le 11 octobre 2022 – Les dernières évolutions du marché de l’énergie, telles que la raréfaction des ressources énergétiques et l’augmentation des prix de l’énergie, ont des répercussions sur les entreprises suisses.

  • Près de 90% des entreprises suisses sondées anticipent l’an prochain une nette hausse des coûts de l’énergie et 60% pensent qu’il ne sera pas possible de les répercuter à leurs clients.
  • Un tiers des entreprises sondées prévoit d’accroitre sa propre efficacité énergétique et un cinquième souhaite remplacer les sources d’énergie fossiles par des alternatives durables.
  • Presque toutes les entreprises ayant participé à l’enquête se disent en mesure de poursuivre leur activité en réduisant leur consommation d’énergie et un quart ont déjà trouvé des ressources alternatives au gaz naturel.
  • En dépit de la crise énergétique actuelle, quasiment aucune entreprise suisse n’entend revoir ses objectifs de durabilité à la baisse.
  • Les entreprises suisses restent, à court terme, dépendantes des approvisionnements en énergie venant de l’étranger.

Zurich, le 11 octobre 2022 – Les dernières évolutions du marché de l’énergie, telles que la raréfaction des ressources énergétiques et l’augmentation des prix de l’énergie, ont des répercussions sur les entreprises suisses. C’est ce que montre une enquête menée en septembre 2022 par le cabinet d’audit et de conseil EY. Plus d’un tiers des entreprises suisses sondées s’attendent, au cours des prochains mois, à des « marges fluctuantes » et un quart à des « problèmes de production » suite à la hausse des prix de l’énergie et à la raréfaction des ressources en énergie. En outre : près de 60% des entreprises suisses sondées déclarent qu’il ne leur sera pas possible de répercuter à leurs clients cette hausse des coûts de l’électricité et du gaz.

L’enquête montre clairement les mesures que veulent prendre les entreprises suisses pour faire face à cette situation tendue : près d’un tiers des entreprises déclare vouloir se concentrer sur l’augmentation de leur efficacité énergétique. Et un cinquième des entreprises souhaite remplacer par des alternatives durables les énergies fossiles consommées jusque-là.

Les répercussions négatives de la situation actuelle sur les objectifs climatiques des entreprises restent limitées. Deux tiers des entreprises déclarent que l’atteinte de ces objectifs reste de mise et devient même une priorité dans ce contexte actuel particulier.

Près de 100 entreprises suisses ont répondu à l’enquête lancée par le cabinet d’audit et de conseil EY. Une moitié des réponses a été donnée par des membres de la direction (C-Level), l’autre moitié par des collaborateurs occupant des fonctions cadres (Manager / Team Lead).

L’enquête couvre un large panel d’entreprises actives dans les secteurs suivants : Technologie, Production, Finance et Banque, Santé, Services, Assurances, Médias et divertissements, Mobilité et transport, Industrie minière et métallurgie, Immobilier et Hôtellerie et restauration, Agriculture, Private Equity, Biens de consommation, Pétrole et gaz, Life Sciences, entreprises de production et d’approvisionnement en électricité.
 

Les entreprises suisses s’attendent à une poursuite de la hausse des coûts de l’énergie
Près d’un tiers des entreprises (31%) anticipe une augmentation des coûts de 11 à 30%. « Cette hausse relativement faible des coûts de l’énergie attendue par les entreprises s’explique par le fait que 57% des entreprises sondées sont des PME », précise Benjamin Teufel, Head of EY Sustainability et Sector Leader Energy & Resources chez EY Suisse. « Beaucoup de PME suisses achètent leur énergie dans le cadre de l’approvisionnement de base et sont ainsi bien moins exposées à la hausse des prix de l’énergie que les entreprises qui couvrent leurs besoins en choisissant ellesmêmes leurs fournisseurs. »

Seules 16% des entreprises s’attendent à une hausse de moins de 10%. 14% des entreprises déclarent anticiper une augmentation des coûts de 31 à 50%, 8% d’entre elles entre 51 et 100% et 9% entre 101 et 200%. 3% des entreprises pensent quant à elles devoir faire face à une hausse des coûts de l’énergie de plus de 500%.
 
Quant à la possibilité de répercuter cette hausse à leurs clients, la position des entreprises suisses est claire : 57% déclarent que cela ne leur est pas possible. Un cinquième des personnes interrogées pense pouvoir répercuter une part de ces coûts supplémentaires allant de 1 à 10%. Et 13% des entreprises estiment, quant à elles, pouvoir refacturer plus de 50% de cette hausse à leurs clients.


Hausse des prix et raréfaction des ressources – des défis de taille à relever

Toujours estil qu’un quart des entreprises sondées dit clairement que l’augmentation des coûts de l’énergie et un accès plus limité aux ressources énergétiques ne met pas en péril leur activité opérationnelle. Les entreprises anticipant des répercussions négatives avaient la possibilité de choisir plusieurs réponses dans le cadre de l’enquête. La réponse « marges fluctuantes » ressort en première position à la question des conséquences de la hausse tarifaire et de la raréfaction des ressources énergétiques. Les « problèmes de production » arrivent en deuxième position, témoignant du fait que le secteur de la production est tout particulièrement dépendant de l’énergie. Viennent ensuite les réponses « problèmes de liquidité » ainsi que la crainte que les « clients se tournent vers d’autres fournisseurs à l’étranger ».
 

Diminution de l’approvisionnement en gaz, énergies alternatives et plans d’urgence
Près de la moitié (52%) des entreprises suisses sondées n’ont pas besoin de gaz pour leur activité commerciale. Interrogés sur leur capacité à maintenir leur activité opérationnelle avec, par exemple, 20% de gaz en moins, un cinquième (22%) des entreprises a répondu pouvoir continuer à tourner avec nettement moins de gaz. Un quart des entreprises pense pouvoir maintenir leur activité avec jusqu’à 20% de gaz en moins. Seulement 1% des entreprises devraient se mettre complètement à l’arrêt en cas de réduction du gaz d’environ 20%.

Parmi les entreprises dépendantes au gaz, près de deux tiers déclarent ne pas avoir encore trouvé de sources d’énergie alternatives, tandis que près d’un tiers ont en déjà trouvé. Les alternatives au gaz les plus souvent citées sont le pétrole, le bois, les sondes géothermiques et les générateurs Diesel.

Si l’approvisionnement en gaz venait à être limité en Suisse ou des coupures de courant temporaires mises en place, 64% des entreprises déclarent avoir mis en place des plans d’urgence. 36% des entreprises ne disposent d’aucun plan d’urgence en cas de pénurie de gaz ou de panne d’électricité.

Principales mesures des mois à venir et répercussions sur les objectifs de durabilité 
A la question de quelles mesures prendre en priorité dans les 12 mois à venir, les réponses sont édifiantes : près d’un tiers (31%) des entreprises suisses déclare vouloir se concentrer sur les mesures visant à augmenter l’efficacité énergétique. Les 20% suivants entendent remplacer 100% des énergies fossiles qu’ils utilisaient jusqu’à présent par des alternatives durables. D’autres mesures arrivent plus loin dans la liste des priorités, telles que revoir son modèle économique (7%), adopter une nouvelle stratégie tarifaire (7%) ou encore ajuster sa stratégie d’approvisionnement en ressources énergétiques (7%). « la crise actuelle aura ainsi un impact positif en termes de durabilité sur l’économie suisse » ajoute B. Teufel.

Les entreprises étaient ensuite interrogées sur leurs objectifs climatiques, notamment s’ils étaient impactés et, le cas échéant, de quelle manière, par les récentes évolutions sur le marché de l’énergie. 42% des entreprises déclarent poursuivre sans aucun changement leur stratégie pour atteindre les objectifs climatiques fixés. 21% considèrent même l’atteinte de leurs objectifs climatiques d’autant plus prioritaire dans le contexte actuel. Seuls 10% pensent quant à eux « poursuivre en partie » seulement l’atteinte de leurs objectifs climatiques. 4% des entreprises ont déclaré avoir « temporairement suspendu » l’atteinte de leurs objectifs climatiques. « Ces résultats sont surprenants mais plutôt réjouissants » confie B. Teufel, qui s’explique : « Les entreprises sont de plus en plus en mesure de dissocier, dans leurs activités, les défis à relever à court et moyen terme des objectifs plus long terme. »

Téléchargez les résultats de l'étude d'EY sur la crise énérgetique (en anglais)

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La crise énergétique en Europe et ses conséquences pour la Suisse

EY a publié un rapport sur les conséquences de la situation énergétique tendue, montrant l’impact des dernières évolutions sur les projets en matière de décarbonisation et évalue la situation de l’Europe et donc de la Suisse. La situation actuelle a incité les gouvernements des pays européens et la Commission européenne à rechercher des alternatives à l’approvisionnement en gaz russe. Le plan REPowerEU, ratifié par les pays européens, et la déclaration de Versailles, adoptée en mars de cette année, ont précisément pour objectif de réduire la dépendance énergétique d’une part et d’atteindre les objectifs « Ajustement à l’objectif 55 » et « Neutralité climatique d’ici 2050 ».

Il s’agit là d’un projet ambitieux. En effet, la crise énergétique a des répercussions différentes sur chaque pays d’Europe occidentale, dépendant du niveau actuel de leurs importations de gaz russe et de leur capacité à trouver des alternatives. Le Danemark, la Grande-Bretagne, la Belgique, l’Espagne et le Portugal ne sont que peu – voire pas du tout – impactés par le renoncement au gaz russe. La France, qui a toujours mis l’accent sur le nucléaire dans sa stratégie de production d’électricité, est relativement peu dépendante du gaz russe (à hauteur de 24% des importations totales du pays). C’est l’Allemagne qui, avec 49% des importations totales de gaz du pays venant de Russie, devra payer le plus cher tribut. L’Italie, avec 46%, arrive en deuxième position.

Comme le souligne le rapport d’EY, le mix énergétique restera encore de nombreuses années un réel défi pour les pays européens. L’Union européenne restant inflexible quant à son objectif d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, les investissements dans les énergies renouvelables devraient augmenter en Europe, équilibrant ainsi les investissements à court terme dans les combustibles fossiles. « Si la Suisse veut réduire à moyen et long terme sa dépendance à l’import et atteindre ses propres objectifs climatiques, elle devra faire de même », complète B. Teufel.

Les équipes d’EY aident les entreprises à élaborer des stratégies à long terme pour s’adapter à la hausse des prix de l’énergie et à la raréfaction des sources d’énergie et réussir ainsi leur transition vers des énergies renouvelables.

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