- Apple est l'entreprise la plus valorisée au monde, suivie de près par Saudi Aramco et Microsoft
- Neuf des dix premières capitalisations mondiales sont des groupes états-uniens; l’Europe perd encore du terrain.
- En 2022, la valeur de marché cumulée des 100 premières capitalisations mondiales a chuté de 20% pour atteindre 28 600 milliards de dollars.
- Avec les trois entreprises Nestlé, Roche et Novartis, la Suisse occupe une fois de plus la cinquième place dans le classement par pays des 100 plus grandes entreprises.
ZURICH, LE 29 DÉCEMBRE 2022 – Les évènements de l’année 2022 ont eu des répercussions sur les marchés de capitaux mondiaux. La valorisation des entreprises cotées a diminué dans l’ensemble. En 2022, les 100 premières entreprises mondiales ont vu leur capitalisation boursière chuter de 7 200 milliards de dollars: leur valeur cumulée a diminué de 20% pour atteindre quelque 28 600 milliards de dollars. Il est intéressant de noter que les secteurs des biens de consommation et de la technologie ont perdu beaucoup de leur substance. La valeur boursière des fabricants de biens de consommation et des entreprises technologiques a chuté respectivement de 29 et 27%.
En revanche, les entreprises des secteurs "énergie" et "industrie" ont connu la plus forte progression vers la fin de l'année. Désormais, respectivement huit et neuf entreprises de ces deux secteurs figurent dans le top 100, alors qu'elles n'étaient que cinq l'année dernière.
C’est ce que révèle une analyse effectuée par le cabinet d’audit et de conseil EY, qui examine tous les six mois la capitalisation boursière des 100 premières valeurs mondiales. La présente analyse repose sur les données de clôture disponibles le 27 décembre 2022.
Les entreprises états-uniennes maintiennent leur position dominante
Cette année encore, les entreprises états-uniennes ont réaffirmé leur suprématie sur les bourses internationales. 61 groupes états-uniens figurent parmi les 100 premières capitalisations boursières mondiales à la fin de 2022 (année précédente : 62). Mais cette domination états-unienne apparaît encore plus clairement dans le top 10: neuf des dix premières capitalisations mondiales sont établies aux États-Unis. La première capitalisation mondiale est Apple, avec une valeur boursière de 2 100 milliards de dollars. Saudi Aramco arrive en deuxième position et est la seule entreprise du top 10 à ne pas avoir son siège aux Etats-Unis. Le groupe pétrolier d'Arabie Saoudite est valorisé à 1 900 milliards de dollars, reléguant ainsi Microsoft (1 800 milliards de dollars) et Alphabet, la société mère de Google (1 100 milliards de dollars), aux troisième et quatrième rangs. Les entreprises américaines Amazon (847 milliards de dollars), Berkshire Hathaway (674 milliards de dollars) et UnitedHealth (497 milliards de dollars) occupent les autres places.
Les entreprises technologiques malmenées
Les entreprises technologiques ont cédé du terrain dans l’ensemble. En effet, fin 2022, on ne compte plus que 21 sociétés technologiques dans le top 100, contre 28 un an auparavant; et parmi elles, certaines ont perdu beaucoup de valeur, et donc dégringolé au classement. Rien que pour Tesla, Apple, Meta, Microsoft, Alphabet et Amazon, les fers de lance états-uniens, qui font tous partie du top 10, la perte de valeur se monte à près de 4 600 milliards de dollars au total.
«La forte hausse des taux, l’inflation, la guerre en Ukraine, les ruptures d’approvisionnement, l’augmentation des prix de l’énergie dans le monde... tous ces facteurs ont laissé des traces profondes sur les bourses mondiales. Nombre de sociétés technologiques avaient pris énormément de valeur pendant la pandémie, et celles-ci sont aujourd’hui confrontées à un environnement économique nettement plus difficile», observe Stefan Rösch-Rütsche, Country Managing Partner chez EY Suisse. Par conséquent, les entreprises qui affichaient une forte croissance et étaient les plus valorisées sont particulièrement malmenées.
La Suisse occupe la cinquième place dans le monde; 12 groupes suisses figurent dans le top 500
La Suisse est toujours représentée dans le top 100 grâce à ses fleurons Nestlé (23e; 321,2 milliards de dollars), Roche (32e; 261,6 milliards de dollars) et Novartis (45e, 196,3 milliards de dollars). La Suisse occupe la cinquième place mondiale.
«Sa présence dans le top 100, à une place stable depuis des années, témoigne une fois de plus de la bonne performance de la Suisse dans le contexte international, et du rôle important que ce pays relativement petit joue dans l’économie européenne et l’économie mondiale», déclare Stefan Rösch-Rütsche.
Au total, neuf entreprises suisses figurent dans le top 300. Outre Nestlé, Roche et Novartis, on retrouve Chubb Limited (144e), Glencore (153e), Richemont (182e), Zurich Insurance (190e), UBS (238e) et ABB (246e). Et 12 entreprises suisses font partie des 500 premières entreprises cotées dans le monde: celles précitées, auxquelles s’ajoutent Sika (445e), TE Connectivity (461e) et Lonza (462e).
L’Europe reste en perte de vitesse sur les marchés de capitaux
Cette année, aucune entreprise européenne ne fait partie du top 10. Et dans le top 100, seules 15 entreprises ont leur siège en Europe, contre 19 qui sont établies en Asie. Le poids de l’Europe sur les bourses mondiales diminue depuis des années, et 2022 n’a pas inversé cette tendance. Avant la crise financière (fin 2007), 46 des 100 premières capitalisations mondiales étaient européennes.
Actuellement, la première capitalisation boursière européenne est le groupe de luxe français LVMH, à la 15e place. Outre LVMH, quatre autres entreprises françaises figurent dans le top 100: L’Oréal (49e), Hermès (58e), TotalEnergies (62e) et Christian Dior (84e). L'Allemagne ne figure pas dans le classement des 100 premiers pays à la fin de l'année 2022. Il s’agit de l’éditeur de logiciels SAP, valorisé à 121 milliards de dollars, qui s’est tout juste frayé une place dans ce classement, dont il occupe la 106e place. La Grande-Bretagne compte quatre entreprises dans le top 100 mondial: AstraZeneca (41e), Shell (44e), Linde (59e) et Unilever (91e).
Selon Stefan Rösch-Rütsche, le faible nombre de jeunes entreprises européennes réussissant à se hisser parmi les leaders mondiaux tient au fait que de nombreuses sociétés européennes sont en train de transformer en profondeur leurs modèles d’affaires. «La situation est complètement différente aux États-Unis, y compris parce que les jeunes entreprises bénéficient de bien meilleures conditions de financement», explique Stefan Rösch-Rütsche. Les marchés de capitaux européens seraient encore très fragmentés, tandis qu’aux États-Unis, il y aurait une offre plus large de sources de financement flexibles et avantageuses.
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