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Enseignements majeurs du Baromètre de l’Attractivité belge 2025


Investissements étrangers : la Belgique consolide sa 8e place en Europe et renoue avec la croissance de l’emploi en 2024.


En bref : 

  • La Belgique a attiré 210 projets d'investissement direct étranger (IDE) en 2024, en légère baisse de 2 % par rapport à 2023. Cela a entraîné la création de 5.392 emplois.
  • Parmi les principaux investisseurs, la Belgique a constaté une augmentation des projets d'IDE en provenance des États-Unis, d'Allemagne et d'Inde.
  • Les investisseurs font part de leur optimisme sur le long terme, 70 % s'attendant à ce que l'attractivité de la Belgique s'améliore au cours des trois prochaines années.

Depuis la sortie de la pandémie, l’Europe est à la recherche d’une nouvelle dynamique en matière d’investissements directs étrangers (IDE). Cette relance est freinée par plusieurs facteurs persistants en 2024 : montée des tensions géopolitiques, croissance économique décevante, inflation élevée et prix de l’énergie toujours sous pression. C'est ce qui ressort de l’édition 2025 du Baromètre de l’Attractivité belge, une étude annuelle menée par EY pour mesurer l’attractivité de la Belgique en tant que terre d’investissement.

Ces tensions affectent l’ensemble du continent, y compris les pays traditionnellement les plus attractifs. La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne — les trois principales destinations d’IDE en Europe — ont toutes enregistré une baisse à deux chiffres. Bien qu’ils conservent leur place dans le trio de tête, ils n’ont, pour la première fois depuis 2018, attiré ensemble que moins de la moitié des projets d’IDE en Europe.

Au niveau européen, le nombre total de projets d’IDE a reculé de 5 % par rapport à 2023. Le nombre d’emplois créés a lui aussi chuté de 16 % (la baisse de l’année précédente était de 7 %).



La Belgique affiche sa résilience dans les tendances des investissements étrangers

Dans le contexte européen marqué par une baisse des investissements directs étrangers (IDE), la Belgique a attiré 210 investissements en 2024, soit un léger recul de 2 % par rapport à l’année précédente. Cette performance permet à notre pays de conserver sa 8e place au classement européen des investissements étrangers.

Création d’emploi
Nombre d’emplois créés par les IDE en Belgique en 2024

Ces investissements ont généré 5.392 emplois, en hausse de 10 % par rapport à l’année passée, après une chute marquée de 39 % en 2023.
 

L’industrie manufacturière et la logistique stimulent l’IDE en Belgique, les services aux entreprises sont en perte de vitesse

L’industrie manufacturière et la logistique sont les moteurs de l’IDE en Belgique, avec respectivement 55 et 53 projets. Les services aux entreprises, qui avaient dépassé la logistique l’an dernier, sont aujourd’hui relégués à la troisième place avec 35 projets.



Comme les années précédentes, la Flandre reste la région la plus attractive, avec 137 projets enregistrés (contre 44 à Bruxelles et 29 en Wallonie). Cependant, la Flandre a connu une légère baisse du nombre d’investissements par rapport à l’an dernier. À l’inverse, Bruxelles est la seule région à progresser avec une augmentation d’investissements. La Wallonie, de son côté, reste stable.



Les États-Unis reviennent sur le devant de la scène en tant que premier investisseur en Belgique

L’origine des investissements directs étrangers en Belgique évolue constamment. En 2023, la France avait temporairement détrôné les États-Unis en tant que principale source d’IDE en Belgique. Cette position s’est toutefois avérée de courte durée : les investissements américains repartent à la hausse avec 43 projets, après une forte baisse l’an dernier — probablement liée à l’impact de la loi américaine sur la réduction de l’inflation. La France, en tête en 2023, enregistre pour sa part un recul à 28 projets (contre 38 l’année précédente). Les Pays-Bas affichent une stabilité relative avec 18 projets contre 21 l’année dernière. L’Allemagne, partenaire commercial majeur de la Belgique au sein de l’UE, enregistre une progression encourageante : 13 projets cette année, contre 9 l’an dernier.



D’autres tendances notables se dessinent : le déclin des investissements britanniques en Belgique se poursuit avec une nouvelle baisse de 28 % par rapport à 2023. Quant à l’Inde, elle fait une percée remarquée dans le classement des pays investisseurs. Mais la forte hausse du nombre de projets (+300 %) ne s’accompagne pas, pour l’instant, d’un impact significatif sur l’emploi.

La Belgique continue d’être une plaque tournante florissante pour l’IDE, grâce à sa position stratégique et à son infrastructure robuste. L’ étude met en évidence la résilience et le potentiel de croissance de la Belgique, même dans un climat économique mondial incertain.

Le sentiment envers l’Europe reste positif, mais les tensions commerciales inquiètent

Comme chaque année, EY a également interrogé les décideurs internationaux sur leurs intentions d’investissement pour l’année à venir. L’étude de perception révèle que, si une majorité des dirigeants reste optimiste quant aux perspectives de l’Europe, la confiance s’érode. Parmi les décideurs interrogés, 61 % estiment que l’attractivité du continent va croître dans les trois prochaines années — un recul notable par rapport aux 75 % enregistrés en 2023. La Belgique se démarque : 70 % des décideurs interrogés anticipent une progression de son attractivité au cours des trois prochaines années, contre 66 % l’an dernier.

L’attractivité belge
des répondants s'attendent à ce que l'attractivité de la Belgique augmente au cours des trois prochaines années.

La perspective de droits de douane sur les importations aux États-Unis et les niveaux records d’incertitude économique nourrissent les inquiétudes des entreprises sur la compétitivité de l’Europe, alimentant l’hésitation des investisseurs. L’impact des nouvelles politiques de l’administration Trump est jugé préoccupant, mais ne doit pas être surestimé : 42 % des entreprises interrogées pensent qu’elles vont nuire à l’attractivité européenne, tandis que seules 27 % sont optimistes quant au fait qu’elles amélioreront l’attrait de l’Europe.

L’enquête a été réalisée dans un contexte où l’administration américaine avait laissé entendre qu’elle imposerait des droits de douane sur certaines importations. Toutefois, elle s’est achevée avant l’annonce officielle, début avril, de mesures de rétorsion plus sévères que prévu, ciblant un plus grand nombre de pays.

Si l’étude était menée aujourd’hui — même en tenant compte du report de 90 jours récemment annoncé — les intentions d’investir à court terme en Europe seraient probablement encore plus faibles.


Baromètre de l’Attractivité belge 2025

Le rapport complet, avec plus d’analyses, de résultats et de recommandations, sera disponible en juin.



Résumé

Malgré un déclin plus large des investissements directs étrangers (IDE) à travers l'Europe, la Belgique a attiré 210 investissements en 2024, en légère baisse de 2 % par rapport à l'année précédente. Avec ce résultat, la Belgique a maintenu sa 8e position dans le classement européen. Les projets d'IDE en Belgique ont entraîné la création de 5.392 emplois, soit une augmentation de 10 %, bien qu'il soit important de noter que cette reprise fait suite à une chute significative de 39 % en 2023. Malgré le climat d'investissement actuel, les investisseurs restent optimistes, 70 % s'attendant à ce que l'attractivité de la Belgique s'améliore au cours des trois prochaines années.


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