Communiqué de presse
16 mai 2025  | Diegem, BE

Investissements étrangers : la Belgique consolide sa 8e place en Europe et renoue avec la croissance de l’emploi

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  • Dans un contexte européen marqué par une baisse des investissements directs étrangers (IDE), la Belgique a attiré 210 investissements en 2024, soit un léger recul de 2 % par rapport à l’année précédente.
  • Cette performance permet à notre pays de conserver sa 8e place au classement européen des investissements étrangers.
  • Ces investissements ont généré 5 392 emplois, en hausse de 10 % par rapport à l’année passée, après une chute marquée de 39 % en 2023.
  • Les États-Unis reprennent leur position de premier investisseur en Belgique.

Ces constats sont issus de l’édition 2025 du Baromètre de l’Attractivité belge, une étude annuelle menée par EY qui mesure l’attractivité de notre pays en tant que lieu d’investissement.

Depuis la sortie de la pandémie, l’Europe est à la recherche d’une nouvelle dynamique en matière d’investissements directs étrangers (IDE). Cette relance est freinée par plusieurs facteurs persistants en 2024 : montée des tensions géopolitiques, croissance économique décevante, inflation élevée et prix de l’énergie toujours sous pression.

Ces tensions affectent l’ensemble du continent, y compris les pays traditionnellement les plus attractifs. La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne — les trois principales destinations d’IDE en Europe — ont toutes enregistré une baisse à deux chiffres. Bien qu’ils conservent leur place dans le trio de tête, ils n’ont, pour la première fois depuis 2018, attiré ensemble que moins de la moitié des projets d’IDE en Europe.

Au niveau européen, le nombre total de projets d’IDE a reculé de 5 % par rapport à 2023. Le nombre d’emplois créés a lui aussi chuté de 16 % (la baisse de l’année précédente était de 7 %).
 

L’industrie manufacturière et la logistique stimulent l’IDE en Belgique, les services aux entreprises sont en perte de vitesse

L’industrie manufacturière et la logistique sont les moteurs de l’IDE en Belgique, avec respectivement 55 et 53 projets. Les services aux entreprises, qui avaient dépassé la logistique l’an dernier, sont aujourd’hui relégués à la troisième place avec 35 projets.

Comme les années précédentes, la Flandre reste la région la plus attractive, avec 137 projets enregistrés (contre 44 à Bruxelles et 29 en Wallonie). Cependant, la Flandre a connu une légère baisse du nombre d’investissements par rapport à l’an dernier. À l’inverse, Bruxelles est la seule région à progresser avec une augmentation d’investissements. La Wallonie, de son côté, reste stable.
 

Les États-Unis reviennent sur le devant de la scène en tant que premier investisseur en Belgique

L’origine des investissements directs étrangers en Belgique évolue constamment. En 2023, la France avait temporairement détrôné les États-Unis en tant que principale source d’IDE en Belgique. Cette position s’est toutefois avérée de courte durée : les investissements américains repartent à la hausse avec 43 projets, après une forte baisse l’an dernier — probablement liée à l’impact de la loi américaine sur la réduction de l’inflation. La France, en tête en 2023, enregistre pour sa part un recul à 28 projets (contre 38 l’année précédente). Les Pays-Bas affichent une stabilité relative avec 18 projets contre 21 l’année dernière. L’Allemagne, partenaire commercial majeur de la Belgique au sein de l’UE, enregistre une progression encourageante : 13 projets cette année, contre 9 l’an dernier.

D’autres tendances notables se dessinent : le déclin des investissements britanniques en Belgique se poursuit avec une nouvelle baisse de 28 % par rapport à 2023. Quant à l’Inde, elle fait une percée remarquée dans le classement des pays investisseurs. Mais la forte hausse du nombre de projets (+300 %) ne s’accompagne pas, pour l’instant, d’un impact significatif sur l’emploi.

« La Belgique continue d’être une plaque tournante florissante pour les investissements directs étrangers, grâce à sa position stratégique et à son infrastructure robuste. Cette étude met en évidence la résilience et le potentiel de croissance de notre marché, même dans un climat économique mondial incertain. », déclare Marie-Laure Moreau, Associée chez EY Belgique.
 

Le sentiment envers l’Europe reste positif, mais les tensions commerciales inquiètent

Comme chaque année, EY a également interrogé les décideurs internationaux sur leurs intentions d’investissement pour l’année à venir. L’étude de perception révèle que, si une majorité des dirigeants reste optimiste quant aux perspectives de l’Europe, la confiance s’érode. Parmi les décideurs interrogés, 61 % estiment que l’attractivité du continent va croître dans les trois prochaines années — un recul notable par rapport aux 75 % enregistrés en 2023. La Belgique se démarque : 70 % des décideurs interrogés anticipent une progression de son attractivité au cours des trois prochaines années, contre 66 % l’an dernier.

La perspective de droits de douane sur les importations aux États-Unis et les niveaux records d’incertitude économique nourrissent les inquiétudes des entreprises sur la compétitivité de l’Europe, alimentant l’hésitation des investisseurs. L’impact des nouvelles politiques de l’administration Trump est jugé préoccupant, mais ne doit pas être surestimé : 42 % des entreprises interrogées pensent qu’elles vont nuire à l’attractivité européenne, tandis que seules 27 % sont optimistes quant au fait qu’elles amélioreront l’attrait de l’Europe.

L’enquête a été réalisée dans un contexte où l’administration américaine avait laissé entendre qu’elle imposerait des droits de douane sur certaines importations. Toutefois, elle s’est achevée avant l’annonce officielle, début avril, de mesures de rétorsion plus sévères que prévu, ciblant un plus grand nombre de pays.

Si l’étude était menée aujourd’hui — même en tenant compte du report de 90 jours récemment annoncé — les intentions d’investir à court terme en Europe seraient probablement encore plus faibles.

« Les troubles actuels du commerce mondial auront un impact sur le paysage de l’IDE. Toutefois, la résurgence des États-Unis en tant qu’investisseur clé dans notre pays et le rôle croissant de l’Allemagne en tant que partenaire commercial sont porteurs d’espoir. Alors que les tarifs douaniers américains menacent les exportations pharmaceutiques de la Belgique, les entreprises de (tech)défense de notre pays sont prêtes à bénéficier de l’expansion du secteur européen de la défense, ce qui pourrait attirer davantage d’IDE », commente Tristan Dhondt, Associé chez EY Belgique.
 

Recommandations pour renforcer l’attractivité de la Belgique pour les investisseurs étrangers

EY Belgium identifie plusieurs axes d’action prioritaires pour garantir l’attractivité de la Belgique pour les investisseurs étrangers à long terme :

  • Renforcer les PME et les start-ups
  • Promouvoir l’innovation et la R&D
  • Rationaliser les cadres réglementaires
  • Stimuler des partenariats public-privé
  • Investir dans les énergies renouvelables

« Malgré les défis mondiaux actuels, la Belgique conserve sa place dans le top 10 européen en matière d’IDE. Ce maintien reflète la confiance des investisseurs dans les atouts structurels de notre pays. Avec des mesures politiques ciblées, nous sommes convaincus que la Belgique peut poursuivre sur cette lancée et attirer les investissements nécessaires à une croissance durable. À l’avenir, encourager l’innovation et renforcer la collaboration entre tous les acteurs économiques sera essentiel pour préserver notre avantage compétitif. » – Steven Claes, CEO élu d’EY Belgique.


-Fin du communiqué de presse-

À propos du Baromètre de l’Attractivité belge 2025

Les études d'attractivité menées par EY analysent l'attractivité de régions ou de pays spécifiques en tant que destinations d'investissement. Une double méthodologie analyse à la fois la réalité et la perception des investissements étrangers directs par pays ou par région.

  1. Notre évaluation des investissements directs étrangers (IDE) en Europe repose sur l'EY European Investment Monitor (EIM). Cette base de données propre à EY nous permet de suivre les projets annoncés en 2024 dans 45 pays. La base de données suit les projets d'IDE qui ont conduit à l'expansion des installations et des emplois.

  2. Nous analysons l'attractivité de la Belgique et de l'Europe (perception) sur la base d’une enquête en ligne auprès de décideurs internationaux. Pour la Belgique, l'enquête de terrain a été menée entre le 5 février et le 28 février 2025 par Longitude via des interviews en ligne, sur la base d'un panel représentatif de 200 décideurs internationaux. Pour l'Europe, l'enquête de terrain a été menée entre le 31 janvier et le 3 mars 2025 par Longitude via des interviews en ligne, sur la base d'un panel représentatif de 500 décideurs internationaux.