Passer à un monde décarboné créera d’importantes opportunités qui permettront de générer de la valeur. Dans les discussions liées au changement climatique, ces opportunités ne sont que très rarement prises en compte. Ce n’est pas surprenant, étant donné l’urgence de la crise à laquelle nous sommes confrontés. Dans le contexte professionnel, il existe un autre facteur de démotivation. En effet, les individus voient généralement le climat et les émissions de carbone comme des problèmes causant des risques, et non pas des opportunités de générer de la valeur.
Cela doit changer. Notre étude montre que 29 % des entreprises Pacesetters n’ont lancé aucun nouveau produit ou service présentant des émissions faibles, voire inexistantes. Même parmi ces acteurs clés, seules 60 % des entreprises ont développé de nouvelles branches d’activité dans le but de saisir ces opportunités commerciales. Quelques Observers doivent aussi se rattraper dans ce domaine. Qu’est-ce qui les en empêche ?
Un préjugé favorable à l’égard de la valeur financière et un a priori défavorable envers la valeur sur le long terme peuvent involontairement être intégrés aux outils et aux modèles utilisés par les individus pour prendre des décisions, faussant ainsi les résultats.
Pour les entreprises, il est souvent difficile d’estimer le retour sur investissement (Return On Investment, ROI) des opportunités de transition avec le degré de certitude qu’exigent leurs processus de décision traditionnels. Vous pourriez avoir l’impression de stagner et perdre du temps à chercher des preuves qui n’existent pas. Cela s’explique par les variables prises en compte, qui sont très souvent entièrement nouvelles, telles que la réduction mesurable des émissions de carbone. Bien qu’elles soient comprises par les spécialistes des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (Environmental, social and governance, ESG), ces variables ne sont pas toujours claires pour les experts du département financier ni pour les modèles de ROI qu’ils utilisent.
Néanmoins, notre étude montre qu’en moyenne, 37 % des initiatives auront un retour positif pendant leur application, contre seulement 19 % de retour négatif. Ces chiffres devraient motiver les entreprises à investir davantage dans les initiatives liées au climat.
Pour surmonter cet obstacle, nous pouvons également considérer le problème sous un autre angle : justifier la valeur de l’action en prouvant les conséquences de l’inaction. Après avoir présenté le véritable coût des émissions de carbone pour votre entreprise, et non pas seulement une mesure générique ou une référence visant à contredire vos collègues, les activités et les ressources à faible émission de carbone deviennent par défaut plutôt attrayantes.
En intégrant le coût réel des émissions de carbone à votre processus de prise de décision, vous pouvez également débloquer des fonds internes pour l’investissement. Comme évoqué plus tôt, le fait de fixer une date pour mettre fin aux activités professionnelles basées sur des niveaux non viables de carbone oblige aussi l’entreprise à imaginer de nouvelles manières de déployer son capital.