Une réforme de la procédure de ruling ?
Le gouvernement souhaite pallier à ces divergences d’interprétation en réformant le statut du SDA en vue de l’intégrer au sein des Administrations générales. Selon le projet de réforme, les principes d’autonomie et d’indépendance du SDA ne seraient toutefois pas remis en cause.
Nous nous permettons d’en douter si en effet le SDA est placé sous l’autorité directe de l’Administration générale et perd de ce fait son autonomie fonctionnelle.
Fût-ce même le cas, il est indéniable que cette intégration changerait à tout le moins la perception que les contribuables pourraient avoir du SDA et rendrait très certainement la procédure d’obtention de décisions anticipées plus lourde et potentiellement moins transparente.
En ces temps incertains, nous pensons que le signal envoyé aux investisseurs par ce projet de réforme n’est à priori pas opportun en tant qu’il ne contribue pas à rassurer les différents acteurs économiques, dont le niveau de confiance sera clé pour relancer le dynamisme d’investissement.
C’est d’autant moins le cas que cette réforme, telle qu’envisagée à ce stade, se trompe selon nous de cible et ne permettra en aucune façon d’éviter le seul et véritable écueil inhérent à la procédure de ruling et sa mise en œuvre : le possible déséquilibre entre, d’une part, le souhait légitime de l’administration fiscale de vérifier que le « contrat » passé avec le contribuable via la décision prise est respecté et, d’autre part, la garantie du maintien de la sécurité juridique qui valorise cette décision au travers des tout aussi légitimes interprétations de la législation fiscale qu’elle contient.
La complexité de notre environnement fiscal, qui rend si précieuse la procédure de décision anticipée, est en effet amplifiée par l’imbrication de textes fiscaux souvent peu clairs et sujets à multiples interprétations. Les sources multiples et parfois contradictoires qui les entourent (circulaires, questions parlementaires, foires aux questions, etc.) n’apportent dès lors pas nécessairement la sécurité juridique requise.