Les conseils du président
Chaque membre dispose au préalable de dossiers bien étoffés. Une préparation minutieuse accompagnée par EY. Le temps est alors venu pour chaque candidat de tenter de convaincre le jury en 15 minutes chrono.
En tant que président, Pierre Rion a aussi la casquette de timekeeper : « Inutile de nous répéter ce qui se trouve déjà dans le dossier. Le candidat doit mettre son temps à profit afin de faire ressortir des éléments qu’on ne pouvait peut-être pas vraiment déceler à la lecture de son dossier. Des éléments qui feront la différence. Bref, venez avec vos tripes, car en face de vous se trouve un jury de professionnels mais aussi d’humains. Jouez cette carte-là. »
Pierre Rion rappelle également que rien n’est jamais acquis. « Je peux vous assurer qu’une fois sur deux, l’opinion qu’un membre du jury a pu se forger sur papier peut complètement virer lors de l’oral. Ici aussi, le pitch est donc essentiel, et je ne le répèterai jamais assez, veillez à répondre à trois éléments : le potentiel de votre produit ou service, le caractère unique de la solution et l’existence d’un management à haut potentiel. »
Dans les coulisses du jury
Mais que se passe-t-il lorsque la porte se referme après l’audition de tous les candidats et que le moment suprême est venu pour le jury de faire son choix, et le bon. « Un consensus est plutôt rare au début. Pourtant, deux candidats sur quatre vont généralement se détacher rapidement. Ensuite, le débat pourra commencer. Et je veille au grain », explique Pierre Rion amusé.
Chaque année est source d’anecdotes. Pierre Rion se souvient : « Cette année-là, nous disposions d’une très belle fourchette d’entreprises. Mais impossible de nous convaincre qu’elles pourraient rapidement multiplier leur chiffre d’affaires par cinq, au regard de leur business model.
Un potentiel assuré, mais pas une croissance à deux chiffres. Des éléments qui ne facilitent pas le choix. Ou encore, l’année où le jury avait des doutes quant au bien-fondé du produit d’un candidat ; et celle où nous nous sommes carrément accordé quelques jours de réflexion avant de nous entendre pour opérer le bon choix final. »
Scale-up vs. Entreprise de l’Année
Quand on demande à Pierre Rion sa vision sur les deux fabuleuses récompenses que sont ‘l’Entreprise de l’Année’ et la ‘Scale-up de l’Année’, le « business angel » wallon est très clair : « On ne joue pas dans la même cour. Remporter le prix de l’Entreprise de l’Année vous offrira une très belle vitrine internationale grâce au réseau d’EY, et vous deviendrez en plus un pôle d’attraction dans la guerre des talents que nous connaissons.
De son côté, la scale-up obtiendra une nouvelle arme, une sorte de pouvoir de séduction auquel ses prospects pourront difficilement résister. La jeune entreprise va pouvoir ratisser large en termes d’exploration du marché. Un joli titre qui est donc un argument en béton pour convaincre ».