3 minutes de lecture 23 févr. 2022

Scale-up de l’Année : le jury à l’honneur

Par EY Belgique

Organisation de services professionnels et multidisciplinaires

3 minutes de lecture 23 févr. 2022

Découvrez l’interview de Pierre Rion, Président du jury de la Scale-up de l'Année.

Il y a quelque temps, Pierre Rion faisait encore les gros titres pour son rôle à la tête du fonds d’investissement W.IN.G (La Libre Belgique, 22.1.2022), qui se focalise sur le soutien de start-ups numériques et entreprises ‘deeptech’, actives dans l’Internet des objets ou la technologie de blockchain. Une fonction que Pierre Rion, Président du Fonds depuis sa création en 2016, incarne à la perfection. S’il ne voit (naturellement) aucun inconvénient à être décrit comme un ‘business angel’, il nuance tout de suite ce propos. « Je ne suis pas un ‘business angel’ typique », souligne‑t‑il. « Mon implication dans la gestion des entreprises dans lesquelles j’investis est généralement plus forte que celle de la plupart des business angels. »

Avant d’aborder le rôle du jury de cette élection, nous aimerions que vous nous expliquiez brièvement quelles entreprises peuvent prétendre au titre de Scale-up de l’Année.

Pierre Rion : « Nous avons pour commencer un certain nombre de critères formels. Il doit ainsi s’agir d’une entreprise établie en Wallonie ou à Bruxelles, au même titre qu’une entreprise concourant pour le titre de 'Scale-up van het Jaar’ doit l’être en Flandre ou à Bruxelles. Ce doit être une entreprise assez jeune et en pleine croissance : plus concrètement, une belle croissance du chiffre d’affaires, des effectifs et de la valeur ajoutée doit être visible pour les cinq dernières années. Elle doit employer au moins 30 personnes et disposer d’une direction solide et étroitement impliquée dans son capital. On note également que sa viabilité au fil des années est un aspect qui pèse de plus en plus lourd dans la balance. Si ce n’est pas un élément essentiel en soi, nous constatons néanmoins que les membres du jury y accordent de plus en plus d’importance. À tel point que les entreprises qui ne sont pas en mesure de présenter de bonnes références en ce sens ne pourront pas obtenir le prix. Enfin, le gagnant doit avoir le potentiel nécessaire pour remporter également, à terme, le prix d’Entreprise de l’Année. C’est une chose sur laquelle j’insiste beaucoup auprès des autres membres du jury. »

Vous n’êtes pas novice dans le rôle de Président du jury. Quand et comment tout cela a-t-il commencé ?

Pierre Rion : « Sans refaire le compte, je pense en être à la huitième édition. La spécificité de ce titre m’a tout de suite plu. Nous appliquons significativement moins de critères que pour l’Entreprise de l’Année, et c’est précisément cette délimitation plus vague qui renforce le rôle du jury. La question essentielle que nous nous posons est : que va faire l’entreprise à court et moyen terme ? Chaque membre du jury suit sa propre impression à cet égard, en s’appuyant sur sa propre histoire et expérience. »

Quelle est la composition du jury ?

Pierre Rion : « Il est hétérogène et indépendant. Nous avons des personnes issues de divers horizons et fortes de divers parcours professionnels. Nous veillons en outre à ce que sa composition ne soit pas trop unilatérale en termes de genre. Celle-ci peut du reste être consultée en toute transparence sur le site web d’EY. Nous avons également rédigé notre propre règlement. EY a beau être l’organisateur de cette élection (et d’autres), l’entreprise n’intervient en aucune manière dans notre fonctionnement. Une seule personne d’EY est présente pendant les réunions, et plutôt pour des raisons logistiques. Cette personne n’a pas voix au chapitre, elle n’a même pas de rôle consultatif et est naturellement tenue à une stricte confidentialité (sourit). En principe, chaque entreprise qui remplit les conditions requises peut participer. Cela n’a rien à voir avec la clientèle d’EY. »

Il ne peut y avoir qu’un seul gagnant, or ce concours est assez chronophage pour les entreprises. Quel argument avanceriez-vous pour convaincre un chef d’entreprise qui hésite à s’inscrire ?

Pierre Rion : « J’en ai même deux (rit). Pour commencer, il doit avoir pleine conscience du sérieux avec lequel sa candidature sera traitée par le jury. Un dossier volumineux sera constitué et étudié par tout le monde avant les entretiens avec l’entreprise concernée. Le respect envers le candidat et la déontologie sont essentiels pour nous. La grande valeur ajoutée pour lui réside dans l’effet bénéfique qu’aura sa participation sur son propre réseau. Il fera la connaissance des membres du jury, mais aussi des autres participants. Nous pouvons nous targuer d’organiser chaque année un débriefing avec tous les nominés. C’est l’occasion d’un échange d’idées constructif et très enrichissant pour tout le monde. Pour l’anecdote, une précédente édition a même conduit à ce qu’un membre du jury coache un candidat qui, pour information, n’a même pas remporté le prix. Ainsi, l’élection permet souvent de lier des contacts et partenariats intéressants. »

Comment voyez-vous cette compétition évoluer dans le futur ?

Pierre Rion : « Nous veillons à un certain nombre de choses, qui demeurent donc des axes prioritaires. À vrai dire, le jury fonctionne lui aussi comme une scale-up. Nous évoluons et n’hésitons pas à nous imposer de nouvelles règles et de nouveaux critères. Une rotation régulière a également lieu. Il ne serait pas sain de fonctionner trop longtemps avec la même composition. Moi non plus, d’ailleurs, je ne resterai pas éternellement (sourit). Nous parlions justement de viabilité. À l’instar du fait qu’il s’agisse d’une thématique sociale de plus en plus importante – elle l’est déjà ! –, l’importance que nous y accordons en tant que jury s’accroît elle aussi. »

Résumé

Pierre Rion est depuis plusieurs années le visage de l’élection de la Scale-up de l'Année. Il est donc la personne toute indiquée pour répondre à quelques questions brûlantes. Quel type d’entreprise entre en ligne de compte pour cette compétition ? Sur la base de quels critères le jury prend-il ses décisions ? Et quel est le principal argument pour inciter une entreprise à s’inscrire ? La parole est au président du jury.

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