3 minutes de lecture 12 nov. 2021

Tour d’horizon des objectifs et des plans d’actions des différents gouvernements au sujet de la réduction des déchets.

Réemploi et réutilisation : le défi de la réduction de nos déchets !

Auteurs
Sophie Chirez

EY Belgique Climate Change and Sustainability Executive Director

Le changement climatique est une réalité : nous devons agir maintenant pour nous adapter et atténuer les effets. La passion, la confiance et le travail d'équipe nous permettront d'y parvenir !

Samuel Racanelli

EY Belgique CFO Services Public Sector Manager

Orienté vers le secteur public et les questions européennes. Communicateur. Fan de sport.

3 minutes de lecture 12 nov. 2021

Tour d’horizon des objectifs et des plans d’actions des différents gouvernements au sujet de la réduction des déchets.

Depuis plusieurs législatures, les différents gouvernements en Belgique se sont engagés dans une série d’objectifs ambitieux en termes de climat et d’environnement.

Un des pans important de ces engagements est celui relatif à l’économie circulaire et régénératrice et, à travers lui, la réduction et la réutilisation des déchets. Ainsi, la Belgique s’est dotée, au fur et à mesure, d’une série de moyens afin de doper la réutilisation et s’inscrire dans une logique « circulaire » et « zéro déchet ». Ensemble, ces dispositifs participent à rendre la Belgique plus innovante, plus durable et plus verte.

Au niveau de l’Union européenne (UE), les enjeux environnementaux, sociaux et économiques liés à la réduction et à la réutilisation des déchets se retrouvent dans diverses législations comme le pacte vert pour l’Europe (A European Green Deal), qui constitue le nouveau plan d’action pour une économie circulaire, et la directive européenne relative aux déchets. Selon les chiffres européens, la production annuelle de déchets devrait augmenter de 70% d’ici à 20501. En élargissant l’économie circulaire à l’ensemble des acteurs économiques traditionnels, l’UE entend réaliser l’objectif de neutralité climatique en 2050. Le plan d’action pour une économie circulaire vise à faire des produits durables la norme, responsabiliser les consommateurs et les acheteurs publics, se concentrer sur des chaînes de valeur où le potentiel de circularité est élevé et assurer moins de déchets. La réutilisation, notamment au travers de centres et ateliers actifs dans l’économie sociale, contribue à la transition verte et au renforcement de l’inclusion sociale. L’UE a pour objectif d’améliorer la réutilisabilité des produits pour une série de chaînes de valeur comme le matériel électronique, les batteries et les véhicules, les emballages, les textiles et les denrées alimentaires, eau et nutriments. D’ici 2025, la préparation en vue du réemploi et le recyclage des déchets municipaux passera à un minimum de 55% en poids (60% en 2030, 65% en 2035).2

En Flandre, l’économie circulaire s’intègre dans la stratégie de transition, Vision 20503, comme l’une des sept priorités d’action. L’économie circulaire est considérée comme une opportunité pour repenser les systèmes de production en y intégrant les enjeux d’éco-design, de durée de vie et notamment la réutilisation des produits. Pour pousser la transition vers l’économie circulaire, la Flandre a créé, en 2017, une plateforme, Circular Flanders, réunissant les agences gouvernementales, les entreprises, la société civile ainsi que les chercheurs autour des enjeux liés à l’économie circulaire.

En Région Bruxelles-Capitale, les logiques « circulaire » et « zéro déchet » font aussi parties du paysage légistique en matière (de prévention) de déchets. Le plan de Gestion des Ressources et des Déchets 2018-2023 adopte le point de vue « cradle-to-cradle » en y intégrant des éléments-clés liés à l’économie circulaire et à la prévention. Ce plan s’articule également avec le Programme Régional en Economie Circulaire, basé sur trois objectifs généraux dont la transformation des enjeux environnementaux en opportunités économiques, la relocalisation de l’économie à Bruxelles et la création d’emplois4. Ce paquet législatif s’accompagne de nombreuses initiatives locales qui ont vu le jour dont notamment 21 repair cafés, 140 espaces dédiés au don et au prêt, au moins 23 magasins vendant en vrac et 7 marchés communaux où les sacs à usage unique sont bannis. En 2019, selon les chiffres de la Fédération RESSOURCES, 8.140 tonnes ont été collectées parmi lesquelles 3.517 tonnes ont été réutilisé localement. Cela équivaut à 2,92 kg/an/habitant  de biens réutilisés5.

En Région Wallonne, les inondations qui ont frappé le territoire en juillet dernier met au défi le secteur de la valorisation des déchets puisque plus de 160.000 tonnes de déchets ont été déversés sur les routes wallonnes ce qui représente 8% de la production annuelle totale de déchets en Wallonie (près de 2.000.000 tonnes de déchets ménagers)6. Si ces déchets ne sont pas tous recyclables, certains pourront être revalorisés suite à leur réparation. Selon certaines estimations, les taux de récupération des sites de l’A601 et du Wéhiret devraient atteindre les 60% tandis que le taux de récupération du site d’Engis devrait atteindre les 30%7 (Actuellement, trois sites stockent temporairement ces déchets : l’autoroute A601, le site du Wéhiret, et le site Engis).

Avant ce drame, la gestion des déchets figurait déjà en haut lieu des priorités et se développe dans plusieurs documents stratégiques comme la Déclaration de politique régionale 2019-2024 et le Plan de relance (184 millions € alloués à des projets destinés à favoriser l’économie circulaire), Circular Wallonia (adoptée en Février 2021, la stratégie de déploiement de l’économie circulaire a pour but principal de réduire les déchets, les coûts liés à ceux-ci et de créer de l’emploi et de l’activité innovante en comprenant 10 ambitions traduites en 60 mesures8) et le Plan Wallon des Déchets-Ressources (qui tend à développer le réemploi et consacrer le principe de l’économie circulaire dans les choix des actions9).

En 2019, selon les chiffres de la Fédération RESSOURCES, 328 tonnes de biens ont été réparés et 10.910 tonnes ont été réutilisés localement en Wallonie. Cela équivaut à 3,04 kg/an/habitant ; l’objectif régional étant de 8kg/an/habitant à l’horizon 2025. Le secteur représente un potentiel pour la création d’emploi en raison de la forte industrialisation et mécanisation de la préparation au réemploi. En 2019, les entreprises sociales et circulaires occupaient 7.803 personnes. Parmi celles-ci, un peu plus de 4.800 personnes sont volontaires et les emplois rémunérés représentent plus de 2.300 équivalents temps plein10.

Le développement de la circularité des déchets connaissant une véritable accélération, il est primordial que les instruments des Régions, au service des citoyens, des pouvoirs locaux ou des entreprises, soient en phase avec la réalité.

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Résumé

Depuis plusieurs législatures, les différents Gouvernements en Belgique se sont engagés dans une série d’objectifs ambitieux en termes de climat et d’environnement. Un des pans important de ces engagements est celui relatif à l’économie circulaire et régénératrice et, à travers lui, la réduction et la réutilisation des déchets. Ainsi, la Belgique s’est dotée, au fur et à mesure, d’une série de moyens afin de doper la réutilisation et s’inscrire dans une logique « circulaire » et « zéro déchet ». Ensemble, ces dispositifs participent à rendre la Belgique plus innovante, plus durable et plus verte.

À propos de cet article

Auteurs
Sophie Chirez

EY Belgique Climate Change and Sustainability Executive Director

Le changement climatique est une réalité : nous devons agir maintenant pour nous adapter et atténuer les effets. La passion, la confiance et le travail d'équipe nous permettront d'y parvenir !

Samuel Racanelli

EY Belgique CFO Services Public Sector Manager

Orienté vers le secteur public et les questions européennes. Communicateur. Fan de sport.