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Malgré un exercice 2022 turbulent, les banques font preuve de résilience. Et se trouvent désormais à un tournant. En raison du revirement des taux d'intérêt, les banques s'attendent à des marges plus élevées à long terme - et envisagent donc l'avenir avec optimisme. C'est ce que montre le Baromètre des banques 2023.
En bref :
La guerre en Ukraine, les prix élevés de l'énergie, les problèmes dans les chaînes d'approvisionnement, la hausse de l'inflation ainsi que les augmentations des taux d'intérêt qui l'accompagnent ont fortement occupé les banques en 2022.
Malgré de nombreux défis, les banques continuent de faire preuve d'une grande résilience.
Compte tenu de la situation incertaine, l'accent sera mis en 2023 sur l'efficacité des coûts, la gestion des talents et la durabilité.
Les banques suisses connaissent une période de tournants et font face à de nouveaux défis. L’année 2022 a été marquée par des incertitudes qui ont affecté la géopolitique et l’économie mondiale. L’optimisme avec lequel les banques suisses avaient commencé l’année après un fantastique exercice 2021 a été brusquement douché par l’éclatement de la guerre en Ukraine. Les effets directs et indirects qui en découlent constituent à bien des égards des tournants qui détermineront l’évolution future. Pour les banques, le retournement des taux d’intérêt constitue un tournant d’une importance particulière.
Dans le contexte des incertitudes économiques et géopolitiques actuelles, il n'est pas vraiment surprenant que l'accent soit mis sur la discipline des coûts et l'amélioration de l'efficacité plutôt que sur la croissance.
Pour le Baromètre des banques, 100 banques ont été interrogées en Suisse en novembre 2022. Il s’agissait de banques privées, de banques étrangères, de banques régionales et de banques cantonales. Cette année, le cabinet d’audit et de conseil EY Suisse présente la 13e édition de son étude.
Les banques font preuve de résilience et se montrent optimistes
Les banques suisses ont prouvé leur résilience, c’est-à-dire leur capacité à réagir aux crises et même à les utiliser comme des opportunités. Ainsi, selon le dernier baromètre des banques d’EY, environ trois quarts des banques interrogées reconnaissent des évolutions tout à fait positives dans le résultat opérationnel pour l’exercice 2022 qui vient de s’achever.
Croissance
78%
des banques affichent une croissance de leurs activités opérationnelles.
Certes, les développements macroéconomiques actuels comportent des incertitudes quant à l’évolution de l’économie et la hausse des taux d’intérêt augmente le risque de pertes de crédit, en particulier dans le domaine des crédits hypothécaires et des crédits aux PME. Mais le retournement des taux d’intérêt permet surtout aux banques de retrouver des marges plus élevées dans les activités de marge d’intérêt, importantes pour elles, et peut être considéré à long terme comme un retour à la normale. Même si celui-ci entraîne parfois des corrections à court terme. Pratiquement toutes les banques interrogées (98 %) prévoient une évolution positive de leurs activités opérationnelles à long terme.
Perspective 2023
98%
sont optimistes quant à l'avenir à long terme.
Au cours des années précédentes, les thèmes de la croissance et de l’innovation ont clairement dominé et l’optimisation des coûts a légèrement perdu en importance. De nouveaux acteurs sur le marché, avec un modèle d’affaires décentralisé et fortement numérisé, ont poussé les établissements traditionnels à innover davantage et à adopter des stratégies de croissance. En raison du contexte actuel marqué par de nombreuses incertitudes, les banques semblent à présent vouloir de nouveau se concentrer sur les programmes de réduction des coûts et les améliorations de l’efficacité. Environ deux fois plus de participants à l’étude (36 % contre 19 % l’année précédente) ont indiqué qu’ils allaient se concentrer sur ces thèmes au cours du nouvel exercice.
Efficacité et coûts
36%
prennent un nouvel élan vers une plus grande recherche d'efficacité et une discipline des coûts.
Les changements structurels exigent un développement continu des compétences
Les attentes et les besoins des clients sont considérés comme le principal moteur du changement structurel. Le conseil doit se concentrer davantage sur la valeur ajoutée pour le client. Pourtant, seul un quart (26 %) des banques interrogées est d’avis que le passage d’un conseil centré sur les produits à un conseil axé sur les besoins constitue un levier primaire pour une croissance rentable des revenus.
Produits & services
26%
visent à renforcer les conseils axés sur les besoins et la demande.
La gestion de la durabilité et, de plus en plus, la pénurie de personnel qualifié figurent depuis quelque temps en bonne place à l’ordre du jour de la direction stratégique des banques.
Pour une amélioration durable de la création de valeur, il est indispensable de se concentrer davantage sur le client.
Ainsi, seules 5 % des banques interrogées indiquent n’avoir aucune difficulté dans le recrutement de personnel qualifié. Selon les conclusions de l’enquête, la culture d’entreprise et la qualité de la direction ont un impact particulièrement important sur l’attractivité en tant qu’employeur, et donc sur la capacité de l’entreprise à garder ses collaborateurs à long terme, bien plus que les incitations purement monétaires.
Le thème de la durabilité a encore gagné en pertinence dans le secteur financier suisse et a été accéléré par le renforcement de la réglementation.
Les critères de durabilité ont gagné en importance dans l’octroi de crédits et dans le processus d’investissement. 96 % des banques déclarent intégrer la durabilité dans le conseil en placement. Seules 4 % (contre 11 % l’année précédente) des banques indiquent encore ne pas prendre en compte les aspects de la durabilité dans le conseil en placement. Malgré la vague continue de réglementations, seuls 34 % des banques suisses, contre 40 % l’année précédente, estiment encore que le statu quo en matière de réglementations liées à la durabilité est satisfaisant. Compte tenu du manque de comparabilité et des différences d’interprétation et de mise en œuvre d’une banque à l’autre, 66% des banques souhaitent concrétiser davantage les obligations réglementaires existantes.
Résumé
Les résultats du dernier EY Baromètre des banques montrent que les banques sont confrontées à de nouveaux défis. Outre les changements de taux d'intérêt et l'inflation, la réduction des coûts, l'augmentation de l'efficacité, le conseil à la clientèle adapté aux besoins et la durabilité seront à l'avenir des thèmes importants pour les banques. A cela s'ajoute la pénurie de personnel qualifié.
À propos de cet article
Auteurs
Managing Partner, Audit in Financial Services | EY Switzerland