Le retour de l’érosion des marges
Après un bref répit, le secteur bancaire suisse est de nouveau confronté à une baisse des marges d’intérêt. La majorité (74 %) des banques s’attend à une réduction des marges au cours des deux prochaines années, principalement en raison de l’augmentation des coûts de refinancement. Toutefois, seules 10 % d’entre elles prévoient un retour aux faibles marges observées à l’époque des taux d’intérêt négatifs.
Les conséquences de la chute de Credit Suisse ont fondamentalement changé le paysage, en particulier dans le domaine des prêts aux entreprises. Alors que deux tiers des banques font état d’une hausse de la demande de financement des entreprises, seules 49 % d’entre elles la convertissent en marges plus élevées. Pour contrer l’érosion continue des marges, les banques se concentrent sur l’amélioration de l’expérience client et sur la systématisation de l’acquisition des clients.
Prévisions de correctifs de valeur à un niveau historiquement bas
La stabilisation du marché immobilier est l’une des conséquences positives de la baisse des taux d’intérêt. L’évaluation des biens immobiliers, dont le financement représente 77 % du portefeuille de prêts des banques suisses, continue d’augmenter, ce qui réduit l’exposition au risque. Par conséquent, seules 7 % des banques s’attendent à une augmentation des correctifs de valeur sur les portefeuilles hypothécaires, soit le niveau le plus bas depuis la création du Baromètre des banques en 2010.
Les perspectives concernant les prêts aux PME sont légèrement moins optimistes : seules 33 % des banques tablent sur une augmentation des provisions à court terme. Les vents contraires macroéconomiques, notamment liés aux coûts de l’énergie et aux droits de douane américains potentiels, pourraient remettre en cause ce sentiment positif. Les banques régionales, en particulier les institutions cantonales, sont plus prudentes : 65 % d’entre elles prévoient une augmentation des provisions pour les prêts aux PME à moyen terme.