- 43 % des salariés en Suisse s’inquiètent des répercussions négatives de l’IA sur leur emploi.
- Plus de sept salariés sur dix s’attendent à des suppressions d’emplois en Suisse en raison de la concurrence de l’IA.
- En Suisse, près de neuf personnes interrogées sur dix utilisent désormais des outils d’IA, soit 4 points de pourcentage de plus qu’en 2024.
- Près des deux tiers des salariés en Suisse se forment eux-mêmes à l’utilisation de l’IA.
Zurich, le 8 juillet 2025 - Du point de vue des employés en Suisse, l’intelligence artificielle est-elle une aide ou un défi, voire une source de suppression d’emplois ? De plus en plus de salariés ont recours à l’intelligence artificielle dans leur quotidien ; en Suisse, ils sont 86 %. À titre de comparaison : il y a douze mois, ils étaient encore 82 %. Avec une progression de 4 points de pourcentage, la part d’utilisateurs de l’IA en Suisse a ainsi connu une hausse similaire à la moyenne européenne (78 % au total, plus 6 points de pourcentage).
Plus les personnes utilisant les outils d’IA et s’intéressant aux possibilités qui en découlent sont nombreuses, plus leur attitude vis-à-vis de la technologie est positive : en moyenne européenne, plus de sept personnes interrogées sur dix (70 %) se disent ouvertes à l’intelligence artificielle, ce qui correspond à une augmentation de 7 % par rapport à 2024.
Tels sont les résultats de la deuxième édition du « European AI Barometer » d’EY. Dans le cadre de l’enquête, 4 942 salariés, dont 500 en Suisse, ont été interrogés de manière représentative dans neuf pays européens et 21 branches au total.
Adrian Ott, Partner et Chief Artificial Intelligence Officer chez EY Suisse, déclare à propos de l’étude : « Les personnes qui utilisent activement l’IA développent une attitude plus positive à son égard. Avec un taux d’utilisation de 86 %, les Suisses sont des pionniers européens ; l’expérience pratique atténue les craintes. »
Forte crainte de perdre son emploi à cause de l’IA
Avec la diffusion croissante et les possibilités d’utilisation toujours plus nombreuses de l’IA, de plus en plus d’employés semblent réaliser qu’elle pourrait réduire les besoins des entreprises en personnel : plus de sept personnes interrogées sur dix (76 %) en Suisse pensent que l’utilisation de l’intelligence artificielle entraînera des suppressions d’emplois, et près de la moitié des salariés (43 %) s’inquiètent des répercussions de l’IA sur leur emploi. En Europe, 42 % des salariés craignent que leur emploi ne soit menacé par l’IA.
Seul un tiers peut utiliser librement l’IA dans le cadre de son travail
Les personnes qui ont recours à l’IA en Suisse l’utilisent le plus souvent pour la rédaction de textes (58 %), les chatbots (39 %), les programmes de traduction (35 %) et les assistants linguistiques (29 %). Pour les personnes interrogées, les principaux potentiels des applications d’IA sont : le gain de temps (56 %), la prévention des erreurs (38 %) et la réduction des coûts (36 %). Toutefois, un peu moins d’un employé suisse sur
trois (32 %) est autorisé à utiliser sans restriction des applications d’IA dans le cadre de son travail, et la part de ceux qui n’y ont droit qu’avec restriction (45 %) est nettement plus élevée. Près d’une personne interrogée sur six (15%) pour l’étude actuelle d’EY a interdiction de recourir à l’intelligence artificielle dans son travail quotidien.
Améliorer les compétences en matière d’IA est décisif pour l’avenir
Les formations récurrentes, mais aussi les systèmes d’IA internes, qui permettent d’acquérir une expérience pratique dans un cadre sécurisé, constituent le facteur le plus important pour apprendre à utiliser l’IA de manière sûre et efficace. Adrian Ott d’EY Suisse le confirme : « La crainte de perdre son emploi est compréhensible. Cependant, une communication claire de la part de la direction concernant le plan technologique ainsi que des possibilités pour les collaborateurs d’acquérir ou d’approfondir leurs connaissances en matière d’IA peuvent aider à répondre aux préoccupations du personnel. »
La majorité des salariés ont désormais accepté des offres dans le domaine de l’IA. La part de ceux qui recourent à des mesures de formation continue se situe toujours à un niveau élevé en Suisse (61 % contre 60 % en 2024).
En comparaison européenne, les employés suisses se placent ainsi dans le peloton de tête, derrière l’Italie et l’Espagne (64 % chacune) et l’Allemagne (63 %). En revanche, parmi les personnes interrogées au Portugal (47 %), en Autriche (48 %) et en France (50 %), la volonté de se former est beaucoup moins présente.
La part des Suisses satisfaits des possibilités de formation continue dans le domaine de l’IA a diminué par rapport à l’année précédente. Elle est passée de 36 % à 28 %, se rapprochant ainsi de la moyenne européenne (25 %).
Obligations des employeurs en matière d’offres de formation continue
« Avec 61 %, la Suisse affiche une volonté exemplaire de se former dans le domaine de l’IA. Mais la faible satisfaction à l’égard des offres est un signal d’alarme : les entreprises doivent concevoir leurs programmes de formation en les axant davantage sur la pratique et sur les systèmes mis à disposition en interne. Elles doivent aussi les adapter régulièrement aux évolutions rapides », déclare Adrian Ott.
En effet, à l’heure actuelle, il existe encore un écart important entre la satisfaction des employés et l’évaluation du management concernant les formations à l’IA : la majorité des décideurs en Suisse (54 %) estiment que leurs collaborateurs disposent de possibilités de formation continue adéquates et qu’ils sont bien préparés au processus de transformation lié à la révolution de l’IA. Un fossé significatif est perceptible lorsqu’il s’agit d’évaluer l’augmentation de la productivité grâce à l’intelligence artificielle : seul un peu plus d’un tiers des employés non cadres (36 %) affirment que l’IA a amélioré la productivité du management contre plus de la moitié (52 %) des managers.