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Analyse des modèles d’exploitation hôtelière : enjeux stratégiques pour les investisseurs suisses


L'augmentation des nuitées en Suisse favorise les investissements hôteliers, la sélection du bon modèle d’exploitation et de l’opérateur s’avère essentielle pour un rendement durable.

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En bref

  • En 2024, le secteur hôtelier suisse a atteint un nombre record de nuitées (42,8 millions), ce qui attire les investisseurs malgré des risques opérationnels supplémentaires.
  • Les baux hybrides (à loyer variable) offrent à la fois flexibilité et rentabilité, mais une bonne collaboration entre les parties reste essentielles pour minimiser les risques.
  • Le choix stratégique du modèle d’exploitation et de l'opérateur est la clé du succès à long terme et de la création de valeur dans le secteur hôtelier.

L'hôtellerie suisse a atteint un nouveau record de 42.8 millions de nuitées en 2024, soit une augmentation de 2.4% par rapport à l'année précédente. Pour la première fois depuis la pandémie de coronavirus, le nombre total de nuitées et le nombre d'hôtes étrangers ont dépassé le niveau de 2019, avec une augmentation remarquable de 1.6%. Les zones urbaines, en particulier, ont enregistré une augmentation de 4.7% par rapport à 2023.

Cette évolution positive rend les hôtels à nouveau plus attrayants pour les investisseurs, ce qui se reflète dans le nombre croissant de transactions. Néanmoins, les projets hôteliers comportent souvent des risques opérationnels plus élevés, car les rendements dépendent fortement du succès de l’établissement. Par conséquent, il est crucial de choisir soigneusement le bon modèle d'exploitation hôtelière. Les investisseurs doivent peser le pour et le contre entre les différentes possibilités et négocier stratégiquement avec les opérateurs pour assurer le succès à long terme de leur investissement. Dans cet article, nous analyserons les différents modèles d'exploitation hôtelière et fournirons un aperçu destiné à faciliter la prise de décisions d'investissement. En raison du public cible de cette publication, nous avons délibérément renoncé à intégrer le modèle propriétaire-exploitant.


Modern hotel corridor with wooden accents
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Chapitre 1

Aperçu des modèles d'exploitation hôtelière

Le choix du modèle d’exploitation constitue un facteur clé du succès d’un établissement hôtelier, car il en conditionne la structure, l’efficacité et l’adaptabilité.

Les modèles d'exploitation hôtelière constituent le cadre structurel dans lequel les hôtels sont exploités et définissent les relations entre propriétaires, exploitants et autres parties prenantes. Ces modèles sont au cœur de l'industrie hôtelière, car ils ont un impact significatif sur l'efficacité, la rentabilité et la compétitivité des opérations hôtelières. Au cours des dernières décennies, les modèles d'exploitation ont évolué pour répondre aux demandes changeantes du marché et aux préférences des consommateurs. Les modèles traditionnels ont été reconsidérés et des approches innovantes, telles que les modèles hybrides, ont été développées pour répondre aux exigences dynamiques du marché.

Contrat de bail fixe

Dans le modèle de bail fixe (bail traditionnel ou bail à ferme), les propriétaires louent la propriété sur le long terme (généralement sur 20 ans) à un locataire/fermier qui exploite l'hôtel. Par le biais de ce contrat, le propriétaire transfère donc le droit d'usage du bien au locataire/fermier qui s’oblige essentiellement à verser régulièrement des loyers. Ce modèle garantit des flux de trésorerie stables sous la forme de loyers ou de redevances, indépendamment des performances opérationnelles de l'hôtel. De plus, il ne requiert que peu de connaissances du secteur pour le propriétaire. Une augmentation de la valeur du bien immobilier grâce à des revenus locatifs garantis à long terme est probable, tandis que les risques immédiats restent limités en contrepartie d'un rendement plus faible. Les investissements en FF&E (Furniture, Fixtures & Equipment) sont généralement à la charge de l'exploitant. Selon les dispositions légales applicables en Suisse, le propriétaire reste responsable de l’entretien et des réparations du bien immobilier, en fonction de la qualification du contrat (contrat de bail traditionnel ou bail à ferme). Afin d'éviter les discussions sur la nature et l'étendue de cette obligation, il est conseillé de définir explicitement et précisément l'étendue de l'obligation d'entretien du locataire/fermier avant de conclure le contrat.

D'un point de vue juridique, ce modèle « classique » présente l'avantage d’une réglementation clairement définie et étayée par la jurisprudence, de sorte que les risques potentiels sont généralement prévisibles. Chaque partie dispose également de droits (notamment de résiliation) en cas de violation du contrat, ce qui offre une sécurité accrue pour les deux parties.

Bail hybride/variable

En raison des fermetures ordonnées par les autorités et de la paralysie du tourisme international, l'industrie hôtelière a été particulièrement touchée par la pandémie liée au COVID-19. De nombreux exploitants ayant conclu un bail fixe ont vu leur chiffre d'affaires diminuer rapidement, tandis qu'ils devaient continuer à payer des loyers fixes élevés. Alors que certains hôtels ont été contraints de cesser leurs activités, d'autres ont pu, d’entente avec leurs bailleurs, transformer leurs baux fixes en modèles hybrides plus flexibles. Ces baux hybrides, qui avaient déjà pris de l'ampleur avant la pandémie, combinent un loyer de base fixe - souvent un loyer minimum - et une composante de loyer variable liée à la performance. Ce loyer variable représente généralement un pourcentage des revenus dépassant un montant minimum fixé.

Dans le cadre de cet arrangement contractuel, les propriétaires partagent le risque opérationnel et le bénéfice d'exploitation avec les exploitants hôteliers, tout en réduisant leur risque en fixant un loyer minimum, lequel est généralement inférieur à celui d'un contrat de bail traditionnel. En cas de développement commercial réussi, le potentiel de rendement du bien s’avérera plus élevé que dans le cadre d'un contrat de bail fixe. Nous constatons que les hôteliers ayant pu renégocier leurs contrats pendant la pandémie bénéficient aujourd'hui souvent d'une forte performance opérationnelle, optimisant ainsi le rendement pour le propriétaire.

Une prudence particulière s'impose toutefois lors de la négociation des clauses de calcul de la part de loyer variable. Les désaccords sur les modèles de partage des revenus, les principes comptables et les rapports financiers peuvent entraîner des conflits, surtout si les performances opérationnelles ne répondent pas aux attentes. Simultanément, la divulgation de ces informations peut s'avérer délicate pour le locataire qui souhaite préserver la confidentialité de certaines données opérationnelles ou financières sensibles. Par conséquent, le bail doit prévoir des règles claires sur le calcul, la divulgation et la composition du chiffre d'affaires, y compris le niveau de transparence des transactions financières, afin d'éviter les litiges.

Contrat de gestion hôtelière (CGH)

Dans un contrat de gestion hôtelière (CGH), aussi appelé Hotel Management Agreement, le propriétaire (ou le locataire) confie la gestion de l'hôtel à un exploitant externe et le rémunère en lui versant une part des recettes. La rémunération se compose typiquement d'une commission de base (basic fee) de 2 à 4% du chiffre d'affaires de l'hôtel, d'une commission d'incitation (incentive fee) de 8 à 15% du résultat brut et d'une commission de marketing (marketing fee) de 1 à 2% du chiffre d'affaires.

L'exploitant prend en charge l'ensemble de la gestion de l’établissement, le contrat définissant, outre la rémunération, les normes d'exploitation, les stratégies de marketing et les objectifs financiers de l'hôtel. Une garantie de résultat minimum à charge de l’exploitant est souvent convenue, afin de minimiser le risque pour le propriétaire. Alors que l'exploitant est responsable de la gestion courante, y compris la gestion des ressources humaines, la comptabilité, le marketing et le service à la clientèle, le propriétaire demeure responsable de l'entretien de l'immeuble et du financement de l'exploitation. Les investissements en mobilier, installations et aménagements (FF&E) sont à la charge du propriétaire, respectivement du locataire, en fonction des termes du contrat.

Cette structure permet aux propriétaires d'hôtels de bénéficier de l'expertise de l'exploitant tout en gardant le contrôle de l'établissement. Cependant, une coopération étroite et un suivi régulier de l'exploitation par le propriétaire sont nécessaires, car une gestion peu optimale pourrait affecter la valeur de l’immeuble sur le long terme. Les différends concernant l'atteinte de ldu niveau de performance attendue peuvent également donner lieu à des discussions complexes. Contrairement aux deux modèles précédents, un CGH n'est pas un contrat expressément régi par le Code suisse des obligations, mais un contrat innommé qui contient notamment des éléments du mandat. Par conséquent, un soin particulier doit être apporté à la réglementation des droits et obligations de chaque partie et des conséquences d'éventuels manquements, afin d'éviter des difficultés en lien avec l'exécution ou la résiliation du contrat.

Contrat de franchise

Dans un contrat de franchise hôtelière, le propriétaire de l'hôtel (le franchisé) acquiert le droit d'utiliser une marque établie et son concept commercial dans le cadre de l’exploitation de son hôtel. En vertu de cet accord, le franchisé paie généralement d’une part une redevance unique et d’autre part des redevances continues, qui sont souvent calculées en pourcentage des ventes.

Le donneur de franchise fournit au franchisé un soutien complet, y compris des formations, des stratégies marketing, des normes opérationnelles, un accès aux bonnes pratiques et aux recommandations liées à la marque. Cela permet au franchisé de bénéficier de la notoriété et de la réputation de la marque, tout en ayant la flexibilité de gérer l'hôtel dans le respect de critères prédéfinis Le franchisé reste responsable de la gestion quotidienne de l'hôtel, y compris la gestion des ressources humaines, la comptabilité et le service à la clientèle, tandis que le donneur de franchise supervise l’utilisation de la marque et le concept global.

Il est important de noter que non seulement le propriétaire, mais aussi le locataire ou l'exploitant ont la possibilité de conclure un contrat de franchise pour exploiter l'hôtel sous une marque donnée (voir Opérateurs en marque blanche ou White Label Operators). Dans ce cas, il faut d'abord s'assurer que le contrat de base ne contient aucune restriction à cet égard, respectivement n’interdit pas un changement de concept ou de marque pour le complexe hôtelier. De plus, les questions contractuelles liées à l'utilisation de la marque, de l'image de marque et de la propriété intellectuelle doivent être soigneusement négociées à l'avance, notamment en ce qui concerne les conséquences de la fin du contrat, car le « rebranding » d'un hôtel implique souvent des coûts importants.

Opérateurs en marque blanche (White Label Operators)

Les opérateurs en marque blanche ou White Label Operators (WLO) sont devenus de plus en plus importants ces dernières années. Cette évolution est due à la demande croissante de modèles d'exploitation flexibles, ainsi qu'à la nécessité d'optimiser les coûts d'exploitation et d'augmenter la rentabilité dans un marché concurrentiel, tout en minimisant les risques. Les opérateurs en marque blanche agissent en tant qu'opérateurs indépendants (sur le modèle CGH ou en tant que locataires/fermiers classiques) et gèrent des hôtels pour le compte de propriétaires ou de locataires sans utiliser leur propre marque. Ils utilisent plutôt la marque existante ou celle d'un donneur de franchise pour offrir des services complets et des solutions de gestion.

Les contrats White Label se caractérisent par un alignement étroit avec les objectifs des propriétaires. Lors du choix d'une soft brand, la flexibilité est généralement plus élevée qu'avec une hard brand. De plus, le modèle permet d'accéder à des marques internationales - qui souvent ne signent pas de bail elles-mêmes - via un tiers agissant en tant que locataire exploitant. Les marques hôtelières investissent de plus en plus dans de tels arrangements et, dans certains cas, offrent des avantages tels que des contrats flexibles et une participation dans l'entreprise pour une période déterminée. Par rapport aux contrats de gestion traditionnels avec des marques internationales, qui ont des durées allant jusqu'à 20 ans, les contrats White Label sont souvent conclus pour 5 à 10 ans et incluent des clauses de résiliation favorables au propriétaire. Cela facilite le changement d'opérateur en cas de vente de l’immeuble et ouvre un plus large vivier d'investisseurs potentiels, ce qui augmente l'attractivité du bien dans une transaction. Dans le cas d'un opérateur en marque blanche qui s’engage dans le cadre d’un contrat de bail fixe, la durée du contrat de bail et de franchise sont en principe liées.

À notre avis, le principal avantage de la diversification des modèles d’exploitation hôtelière réside dans la répartition des risques au sein d'un marché potentiellement en évolution rapide. Du point de vue de l’investisseur, cela implique cependant de gérer plusieurs types de contrats différents, dont les droits et obligations peuvent varier considérablement d'une entreprise à l'autre, et nécessite donc davantage de ressources internes.

Breakfast Tray on Bed with Elegant Setup in Hotel Room
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Chapitre 2

Situation sur le marché suisse

Depuis la pandémie, les investissements hôteliers en Suisse évoluent vers des modèles flexibles, axés sur la stabilité et la rentabilité.

En Suisse, le paysage de l'immobilier commercial a considérablement changé depuis la pandémie liée au COVID-19. Le taux de vacance des bureaux parfois élevé, lié à l'emplacement et/ou à l’essor du télétravail, pose des défis aux investisseurs. À la recherche de revenus stables et de rendements attractifs, les acteurs du marché, existants comme nouveaux, se tournent une fois de plus vers les propriétés hôtelières, qui se sont remises relativement rapidement de la pandémie et profitent actuellement de l'évolution positive du secteur touristique.

Historiquement, en Suisse et en Europe, et plus particulièrement dans le secteur institutionnel, les contrats de bail sont largement répandus. Cette structure minimise l'exposition des propriétaires au résultat opérationnel et remplit ainsi les exigences réglementaires. Cependant, l'évolution du marché et la pandémie liée au COVID-19 ont sans aucun doute entraîné des changements. De nombreux exploitants ont subi des pertes importantes sur des baux fixes, tandis que les propriétaires étaient exposés à un risque accru d'insolvabilité de locataires. Cette situation, conjuguée à l'émergence accrue de nouveaux types d’investisseurs, a entraîné une augmentation de la demande de baux hybrides et d'autres modèles flexibles. Les exploitants et les propriétaires s'efforcent de trouver des modèles qui minimisent le risque d’investissement grâce à des loyers minimums, tout en augmentant le potentiel de rendement. De plus, le thème de la stabilité du partenaire contractuel est devenu de plus en plus important. Dans un environnement de marché en constante évolution, les opérateurs expérimentés ayant une longue expérience sont recherchés par les propriétaires, car ils sont capables de rassurer en offrant des garanties de stabilité et de fiabilité. A l’inverse toutefois, de nombreux nouveaux acteurs entrent sur le marché avec des offres parfois agressives, qui peuvent être intéressantes du point de vue du rendement, mais qui comportent des risques accrus.

Un exemple de la façon dont les relations contractuelles entre le propriétaire et l'exploitant ont changé est fourni par SV Hotel, l'un des plus grands opérateurs de marques blanches et de marques privées en Suisse.

Stylish hotel lobby in Geojedo with contemporary furniture.
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Chapitre 3

Étude de cas

SV Hotel en tant qu'opérateur en marque blanche (White Label Operator)


SV Hotel fait partie du groupe SV, un groupe suisse de gastronomie et de gestion hôtelière de premier plan basé à Dübendorf, près de Zurich. SV Hotel exploite des hôtels en Suisse et en Allemagne en tant que franchisé des marques Marriott Moxy, Courtyard, Residence Inn et Renaissance, des hôtels portant sa propre marque de séjours prolongés, Stay KooooK, ainsi que deux hôtels indépendants. À partir de 2026, Hyatt Centric s'ajoutera également au portefeuille avec un premier établissement à Hambourg. Le portefeuille comprend un total de 30 hôtels en Allemagne et en Suisse, dont la plupart sont situés dans des zones urbaines et présentent différents modèles d'exploitation. Ursula Kriegl, directrice du développement commercial chez SV Hotel, donne son point de vue sur l'un des plus grands opérateurs hôteliers de Suisse.

Quelles tendances observez-vous actuellement sur le marché hôtelier suisse en termes de modèles d'exploitation chez les investisseurs institutionnels ? Voyez-vous des changements depuis la pandémie de COVID-19 ?

La pandémie a été un immense test de résistance pour l'industrie hôtelière, tant sur le plan économique qu'émotionnel. Les propriétaires et les exploitants ont pris conscience de l'importance d'un partenariat durable et d’une communication transparente et constructive. Le niveau des loyers est un aspect central de la relation, mais à juste titre, une attention beaucoup plus grande est accordée à un bail stable et équilibré et à un locataire solidement positionné. Un investissement résilient est particulièrement important pour les investisseurs institutionnels à long terme.

Avec SV Hotel, vous exploitez des hôtels sous différentes marques en franchise, mais aussi sous votre propre marque de séjour prolongé Stay KooooK. Comment décide-t-on quel modèle convient le mieux à quel endroit ?

Les possibilités d'expansion doivent être examinées avec un esprit ouvert. Le concept et la décision relative au choix de la marque sont basés sur l'emplacement et les caractéristiques du marché, ainsi que sur la taille et la flexibilité de la propriété. Pour les projets plus importants, le double marquage, c'est-à-dire la combinaison de deux marques sous un même toit, peut également être une bonne idée. L'accent est mis sur une rentabilité durable, tant pour le propriétaire que pour l'exploitant.

Les modèles en marque blanche sont de plus en plus privilégiés par les hôteliers. Quels sont les avantages par rapport aux modèles d'exploitation hôteliers traditionnels ? Que devez-vous prendre en compte ?

Les propriétaires de marques renommées ne signent pas eux-mêmes de contrat de bail, ou très rarement. De ce fait, le chemin vers la marque passe très souvent par l'opérateur en marque blanche, qui fait office de locataire. Une marque forte apporte de la visibilité et étend le potentiel de vente. À partir de certaines capacités ou sur les marchés internationaux, cela se traduit par une valeur ajoutée évidente. Cependant, le calcul coût-bénéfice doit faire du sens, car l'accès à la marque coûte et peut limiter les possibilités de conception en ce qui concerne l'immeuble et sa gestion. Enfin, trois parties sont impliquées : le propriétaire, le locataire et le propriétaire de la marque. Cela augmente la complexité.

Comment voyez-vous l'avenir du marché suisse en termes de modèles opérationnels ?

La Suisse est un marché en croissance très intéressant pour l'hôtellerie de marque, mais il n'est pas facile à pénetrer. Dans l'hôtellerie de luxe, les contrats de gestion restent le modèle opérationnel le plus courant. Dans les segments inférieurs, les contrats de bail avec accès indirect à la marque via l'opérateur en marque blanche ou directement à travers d’un exploitant hôtelier dominent. Les investisseurs continuent de préférer les loyers fixes, éventuellement en combinaison avec un loyer de variable. Mais, comme mentionné plus haut, , le montant du loyer est aujourd’hui plutôt considéré comme un élément parmi les autres des conditions contractuelles et la capacité du locataire à supporter cette charge est également examinée de manière critique par les propriétaires et par les entités chargées du financement. C'est pourquoi les propriétaires s'intéressent de plus en plus au concept d’exploitation. L'efficacité en termes d'espace et d'exploitation, ainsi que l'aspect et la convivialité qui stimulent les ventes, sont appréciés.  

hotel keys with room numbers hanging at reception
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Chapitre 4

Conclusion

Dans le secteur hôtelier, la sélection du modèle d’exploitation le plus adapté et d’un partenaire fiable s’avère essentielle pour maîtriser les risques et garantir un rendement durable.

Il est essentiel de trouver un équilibre entre les risques liés à un projet hôtelier et de choisir un partenaire fiable et expérimenté pour gérer un hôtel. Même lorsque les conditions de marché sont favorables, le bon choix en termes de modèle d'exploitation, ainsi qu'une prise en compte minutieuse du risque et du rendement, peuvent faire la différence entre le succès et l'échec d’un produit sur un marché hôtelier complexe et dynamique. Un soutien étroit en matière commerciale et juridique est particulièrement recommandé pour les investisseurs étrangers au secteur qui entendent minimiser autant que possible les conflits et les risques opérationnels. Compte tenu des risques et en dépit du potentiel de rendement durablement plus élevé, seuls les propriétaires disposant de connaissances opérationnelles et de ressources importantes devraient choisir des modèles d'exploitation à haut risque, tels que l’exploitation de leur propre marque ou la conclusion d’une franchise directe.

 

Enfin, les crises passées ont montré que la relation entre l'exploitant et le propriétaire dans l'hôtellerie – contrairement aux classes d'actifs plus traditionnelles telles que l'immobilier de bureaux ou résidentiel – doit être comprise avant tout comme un partenariat. Dans ce partenariat, les risques et les intérêts doivent être alignés afin d'assurer des rendements durables et à long terme pour toutes les parties concernées et, en fin de compte, d'offrir aux clients une expérience inoubliable.

 

Une relation ouverte et transparente est d'une importance capitale à cet égard. En effet, elle favorise la flexibilité nécessaire pour apporter d’éventuels ajustements au modèle d'affaires et réduit le risque de litiges prolongés et vecteurs d’incertitudes. Ces aspects sont cruciaux pour maximiser l'efficacité de la coopération et aligner avec succès les intérêts des deux parties.

 

Dans un environnement de marché en constante évolution, la création de partenariats solides est la clé du succès à long terme et de la création de valeur dans le secteur hôtelier.


Real Estate Spotlight 2025

Le marché immobilier suisse est actuellement marqué par la baisse des taux d'intérêt et une attention croissante portée aux critères ESG. En 2025, les signes de reprise économique sont particulièrement forts dans le secteur hôtelier. Cependant, des défis critiques persistent dans l'évaluation précise des bâtiments cotés et dans la gestion des questions juridiques et fiscales complexes.

Aerial panoramic cityscape view of Zurich and River Limmat, Switzerland

Résumé

Le succès d’un établissement sur le marché hôtelier dépend fortement du choix du modèle d'exploitation et des qualités du partenaire choisi. Pour les investisseurs extérieurs à l'industrie en particulier, un accompagnement professionnel apparaît primordial. Une collaboration équilibrée et transparente entre le propriétaire et l'exploitant s’avère en outre essentielle pour minimiser les risques, rester flexible et garantir une création de valeur à long terme

Remerciements

Nous remercions Simon Schmid pour sa précieuse contribution à cet article.


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