Que retenir de votre période d’étudiante ?
Dans mon école de commerce, on nous a appris qu’il faudrait nous débrouiller pour se démarquer, arriver tôt et partir tard, faire ses preuves sur le terrain sans sauter d’étapes. Je me suis accrochée pour obtenir mon diplôme d’expert-comptable. Je l’ai passé en plusieurs fois, y consacrant mes étés car ma priorité restait d’assurer chez EY. Il m’a fallu faire preuve de ténacité mais les échecs sont là pour être surmontés : ce sont des étapes nécessaires à la réussite.
EY a été votre premier employeur… Pourquoi ce choix ?
Ma vie professionnelle, c’était une priorité. Bosseuse, je n’ai voulu me fermer aucune porte. EY étant un leader dans son domaine, un cabinet de renommée mondiale reconnu pour son expertise dans de nombreux domaines, c’est avec fierté que j’y suis entrée. Et j’y suis restée quatre ans, ce qui m’a donné un socle solide pour la suite.
Que vous a apporté cette expérience ?
Une expertise en trésorerie, sur laquelle je m’appuie aujourd’hui encore. Une excellente formation. Un tremplin. J’ai eu la chance de travailler au sein d’une petite équipe très soudée. Je me suis liée d’amitié avec certains coéquipiers, que je côtoie toujours. Et moi qui manquais de confiance en moi – comme trop de femmes –, j’ai eu de la chance de collaborer avec des associés qui ont cru en moi. Cela a changé ma posture. J’ai aussi pu élargir mon réseau sur un plan international dans le cadre d’une mobilité à Londres. Et c’est même chez EY que j’ai rencontré mon mari !
Plus de dix ans de carrière chez Orange… Qu’est-ce qui vous séduit dans ce groupe ?
Tout comme EY, c’est un groupe international. Présent dans huit pays d’Europe, marchés matures, et dans dix-huit pays en Afrique et au Moyen-Orient, une zone en pleine croissance. Orange se positionne également en tant qu’acteur de confiance. Avec l’innovation pour moteur. Et des valeurs qu’il déploie concrètement : nous connectons les gens entre eux et luttons contre la fracture numérique. Et tout comme chez EY, ici tout le monde se tutoie et nos leaders restent accessibles.
Une étape de votre carrière riche d’enseignements chez Orange ?
De 2020 à 2024, au sein de la Direction des relations Investisseurs, je me suis formée à la communication externe. Lorsque vous avez un actionnaire en ligne, vous devez être capable de répondre à n’importe quelle question. Y compris celles en dehors de votre champ d’expertise. Le ton, l’assurance, comptent beaucoup et je ne sais pas les feindre... J’ai dû beaucoup bosser mes sujets pour les maîtriser, avant d’être à l’aise dans cet exercice.
Qu’est-ce qui vous plaît dans votre fonction actuelle ?
Ce poste est exposé, transverse et très formateur, en soft skills notamment. Il me permet d’être en contact avec de nombreuses équipes et d’évoluer en proximité avec le Codir Finance, composé de personnalités inspirantes.
Quel conseil donneriez-vous à une jeune femme ?
Avoir de l’ambition n’est plus tabou. Au retour de mes deux congés maternité, j’ai ressenti le besoin de changer de poste. Cela m’a donné une nouvelle énergie !
Même si cela implique d’avoir un plan A, B, C, voire D, pour aller chercher mes deux enfants en bas âge à l’école. D’être organisée et soutenue, tant à la maison que par son manager. Plutôt que de courir après un poste, je conseillerais de choisir le bon manager. Celui qui va vous donner confiance en vous !
Et je crois à l’effet d’entraînement des rôles modèles. À l’image de Christel Heydemann, la CEO d’Orange – l’une des quatre femmes à la tête d’un groupe du CAC 40 – ou de Janet Truncale, qui a pris les rênes d’EY en juillet 2024.
Il vous reste du temps pour vous ? Êtes-vous sportive ?
Joker ! Quoi qu’il en soit, j’adore lire des biographies de grands sportifs. Comme « Mon Rêve d’Or et de Neige », de Martin Fourcade, paru en 2017. Cette plongée dans la tête d’un grand champion m’a marquée : notamment sa capacité à s’appuyer sur les enseignements de ses défaites pour remporter ses futures victoires. Une formidable force de caractère. Un exemple.