1. Volume des ventes : recul généralisé
En 2024, les ventes mondiales de véhicules neufs des 16 plus grands groupes automobiles ont reculé de près de 3 %, soit environ 1,9 million de véhicules en moins par rapport à l’année précédente. Cette baisse a concerné 11 des 16 groupes, notamment les trois constructeurs allemands qui ont vu leurs ventes diminuer de 4 %.
Toyota reste en tête avec 10,8 millions de véhicules vendus, malgré une baisse de 4 %. Volkswagen arrive en deuxième position avec 8,7 millions de véhicules, suivi de General Motors (6 millions, -3 %).
Les dynamiques varient selon les régions :
- États-Unis : légère hausse des ventes (+1 %)
- Europe : stagnation
- Chine : chute significative de 12 %
2. Chiffre d’affaires : croissance globale, mais en demi-teinte
Le chiffre d’affaires cumulé des 16 plus grands constructeurs a atteint en 2024 un niveau record de plus de 2 000 milliards d’euros, soit une progression de 1,6 % par rapport à 2023. Cependant, les groupes allemands se distinguent par un recul de 2,8 %, tandis que 13 groupes ont vu leur chiffre d’affaires progresser.
Les plus fortes hausses :
- Suzuki : +14 %
- Honda : +12 %
Le recul le plus marqué revient à Stellantis, avec une chute de 17 %.
3. Rentabilité : dégradation sensible
L’année 2024 a été marquée par une forte détérioration de la rentabilité :
- L’EBIT global a chuté de 20 %, à 136,6 milliards d’euros
- La marge moyenne s’établit à 6,7 %, son niveau le plus bas depuis 2020 (3,5 % à l’époque)
Les constructeurs allemands ont vu leur EBIT baisser de 27 %, un recul supérieur à celui de la plupart de leurs concurrents. Seuls les Sud-coréens ont affiché un niveau record.
Le classement des marges a été totalement bouleversé :
- Kia, Suzuki et Toyota ont dominé en 2024
- Mercedes-Benz est passé de la 1re à la 4e place
- BMW : de la 3e à la 6e
- Stellantis : de la 2e à la 15e
4. Comparaison des trois grandes régions : disparités marquées
- États-Unis :
- Ventes : légère progression
- EBIT en hausse de 5 %
- Succès des SUV hybrides, qui représentent 20 % des ventes
- General Motors : +32 % de profits
- Tesla en difficulté : recul de 20 % de la marge
- Europe :
- Ventes stables mais forte baisse de la rentabilité (-41 %)
- EBIT en chute pour Volkswagen (-15 %), BMW (-38 %) et Mercedes-Benz (-31 %)
- Seul Renault progresse (+4 %)
- Chine :
- Ventes en net recul (-12 % pour l’ensemble des constructeurs)
- Les groupes allemands, historiquement très dépendants de ce marché (jusqu’à 39 % des ventes en 2020), voient leur part diminuer à 32 % en 2024
- La montée des marques locales, centrées sur les véhicules électriques et les innovations logicielles, met en difficulté les groupes occidentaux
5. Capitalisation boursière : forte volatilité
La capitalisation boursière totale des 16 grands groupes automobiles s’élevait au 18 mars 2025 à 1 400 milliards de dollars, en baisse de 28 % par rapport à fin 2024. Ce recul s’explique en grande partie par l’effondrement de la valorisation de Tesla (-44 %).
Cependant, 8 constructeurs, dont les trois allemands, ont vu leur valeur boursière progresser depuis le début de l’année, illustrant des anticipations de redressement partiel ou de solidité structurelle.