Photo d'un feu vert pour les vélos

Céline Forestier : considérer chaque mission comme une nouvelle aventure humaine

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La force du travail, la richesse du travail en équipe mais aussi la posture fondamentale d’écoute et de questionnement m’ont accompagnée tout au long de ma carrière.

Pouvez-vous nous présenter votre expérience chez EY ?

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EY fut ma première expérience professionnelle. Après un stage en marketing d’une année dans un grand groupe agro-alimentaire, j’ai rejoint EY en 1997 en tant que consultante au sein d’un département spécialisé dans la stratégie et l’expérience client. Nous réalisions des missions sur des sujets qui étaient très nouveaux à l’époque, notamment le CRM. Je suis restée trois ans chez EY en effectuant principalement des missions dans des grands groupes du secteur des transports. J’ai ressenti une certaine frustration lors de ma dernière mission longue. Je n’avais pas de leviers d’action pour engager les changements stratégiques et opérationnels nécessaires.

Qu’avez-vous retiré de votre expérience chez EY ?

Le métier de consultante permet d’acquérir rapidement des compétences fondamentales chez des clients variés, de s’enrichir de sujets à la pointe de l’innovation.  J’ai également acquis rapidement des responsabilités. Ce fut le cas lors de ma première mission, lorsque l’on m’a demandé de présenter un projet ambitieux à un CODIR de grand groupe. Chez EY, j’ai compris combien il était important d’accorder sa confiance à toute l’équipe, y compris aux plus jeunes.

La force du travail, la richesse du travail en équipe mais aussi la posture fondamentale d’écoute et de questionnement m’ont accompagné tout au long de ma carrière.

Si vous aviez un conseil à vous donner lorsque vous étiez jeune consultante ?

Quand on est consultant on nous affecte aussi sur des missions qui nous plaisent moins. Quel que soit le type de mission, on peut faire de belles rencontres. Je dirais donc qu'il faut essayer d’accueillir la nouveauté avec attention et écoute, de considérer chaque mission comme une nouvelle aventure humaine qui nourrit notre besoin de connexion à soi et aux autres. 

Quelle a été la suite de votre parcours professionnel ?

J’ai quitté EY pour suivre mon mari qui avait une opportunité professionnelle dans la région de Lyon. J’ai alors rejoint Renault Trucks qui créait un département marketing et après-vente et voulait structurer son approche clients. Ce poste était dans la continuité des précédentes missions que j’avais effectuées chez EY. En quittant Renault dix ans plus tard, j’avais déjà cette envie d’entreprendre, et de me rapprocher de la mobilité douce, du vélo. Je suis restée trois ans dans une entreprise du secteur médico-psychologique qui m’a permis d’appréhender le fonctionnement opérationnel d’une PME, et plus particulièrement l’accompagnement du changement et la gestion de l’humain.

Je suis arrivée chez Cyclable en 2014 où j’ai participé à la mise en place de la stratégie et du déploiement opérationnel des fonctions marketing et communication. En 2020, j’ai repris la direction de l’entreprise lorsque le CEO a souhaité passer la main. Aujourd’hui, Cyclable ce sont 70 magasins et une croissance de + de 10% par an sur un marché très porteur.

Comment la société que vous dirigez – Cyclable – a-t-elle vécu la crise sanitaire ?

L’année 2020 a été incroyable pour le vélo. Nous avons connu pendant la pandémie des queues de deux heures devant les magasins. Le marché a dû se réinventer dans l’urgence. Des épisodes inattendus d’innovation et de passion et dans lesquelles les équipes de Cyclable ont bien souvent tenu les premiers rôles.

La crise sanitaire a placé les acteurs de la filière face à de nouveaux défis car celle-ci était très peu structurée, très atomisée car composée d’une multitude de petits acteurs.

Parce que nous avons dû faire face à des difficultés d’approvisionnement, parce que nous sommes très fortement dépendants de nos fournisseurs asiatiques, nous avons entamé une réflexion pour sécuriser notre supply chain. Grâce à notre nouvelle centrale d’approvisionnement, nous avons pu réinventer les process, en permettant à nos salariés de se concentrer davantage sur la relation client.

Quelles sont les perspectives du secteur mais aussi de Cyclable ? La crise a-t-elle fait évoluer votre modèle économique ?

Aujourd’hui, la bicyclette est devenue un moyen de déplacement crédible, efficace. Elle redessine une mobilité en phase avec les enjeux environnementaux et sociétaux actuels. Le vélo est à la fois le véhicule d’aujourd’hui et une promesse pour demain.

Ces changements d’usage ont ouvert un marché sur lequel beaucoup d’acteurs se sont lancés, entrainant une compétition de plus en plus forte. Nous continuons à assister à une transformation et professionnalisation de la filière.

Dans ce contexte, l’enjeu pour Cyclable est de bien prendre la vague et de se servir de ses racines et valeurs pour bien grandir et faire évoluer son modèle économique.  Cyclable c’est non seulement un réseau de revendeurs de vélos, mais aussi de « créateurs » de cyclistes. Jusqu’ici, nous avions une longueur d’avance avec le vélo électrique. Aujourd’hui, nous continuons à innover pour faire la différence, en nous spécialisant sur le vélo cargo. Nous renforçons également les services pour nos clients : assurance, location longue durée, test des vélos, click and collect, avec un accompagnement en ligne, à distance pour faciliter la vie de nos clients.

Au niveau de la filière, nous voulons contribuer à la transition écologique en travaillant à la réintégration d’une partie de la filière en Europe et en France.

Quelles sont vos centres d’intérêt personnels ?

Beaucoup de vélo en ville, en voyage, en famille ! La connexion à la nature est pour moi primordiale, c’est une ressource nécessaire.

Ce qu'il faut retenir

Céline nous parle de son expérience chez EY et son parcours jusqu’à la tête de Cyclable dont elle est CEO. Elle raconte la transformation de son entreprise accélérée par la crise sanitaire qui a contribué à l’essor de la mobilité douce et un changement des usages.

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