Interagir avec les systèmes grâce à l’IA générative
L’essor fulgurant de l’IA générative (GenAI) bouleverse les repères traditionnels des directions financières. Ce n’est plus seulement une question d’automatisation ou de productivité : il s’agit désormais de repenser en profondeur le rôle de la fonction Finance. Grâce à la capacité de GenAI à comprendre le langage naturel, les compétences techniques pointues en codage deviennent secondaires. Les CFO peuvent désormais interagir avec les systèmes analytiques de manière intuitive, en formulant simplement leurs besoins en langage courant.
Mais cette accessibilité accrue s’accompagne de nouveaux défis. Le premier est celui de l’ouverture des sources de données. Pour produire des analyses prédictives pertinentes, les directions financières doivent sortir de leur périmètre traditionnel et intégrer des données issues des RH, des opérations, du marketing ou encore du marché. Cela suppose une compréhension fine des flux de données interservices, de leurs points de friction et de leurs lacunes.
Par ailleurs, la fiabilité des résultats générés par l’IA reste un enjeu critique. Tant que les modèles ne sont pas entièrement explicables et cohérents, la validation humaine demeure indispensable. Aucun CFO ne saurait engager sa responsabilité sur des états financiers sans comprendre les mécanismes ayant conduit aux résultats. La capacité à auditer, expliquer et documenter les décisions prises avec l’appui de la GenAI devient donc une compétence clé.
L’AI nécessite un changement culturel
L’adoption de la GenAI implique aussi un changement culturel. Les directions financières doivent encourager l’expérimentation, accepter les essais-erreurs et valoriser les initiatives, même inabouties. C’est à ce prix qu’elles pourront identifier les cas d’usage à forte valeur ajoutée, tester rapidement des prototypes et ancrer l’innovation dans leur quotidien.
Enfin, la maîtrise de l’art du “prompting” c’est-à-dire l’art de « parler à la machine » via des requêtes adressées à l’IA, devient une compétence stratégique. Savoir poser les bonnes questions, orienter l’analyse, interpréter les résultats : autant de savoir-faire qui feront la différence entre une simple utilisation fonctionnelle de l’IA et une véritable création de valeur.
Retour d’expérience sur le déploiement de l’IA générative chez EY
Dès le lancement de EY.ai en septembre 2023, nous avons adopté une posture de “Client Zero” : nous testons nos propres solutions en interne avant de les proposer à nos clients. Cela nous a permis de comprendre concrètement les apports et les limites de l’IA générative dans nos fonctions clés, notamment en finance. En tant que “client zéro”, nous avons vu à quel point cette technologie peut transformer nos pratiques, à condition d’y aller avec méthode : former les équipes, documenter les cas d’usage, accepter les itérations. Ce que nous retenons, c’est l’importance d’instaurer une culture d’expérimentation, sans crainte de l’échec. EY.ai nous a offert un terrain d’apprentissage précieux, que nous partageons désormais avec nos clients.