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Baromètre de l'Attractivité de la France 2022 : pour la 3e année consécutive, la France conserve sa place de 1ère destination européenne pour les investissements étrangers. Si elle a su maintenir le cap malgré la crise sanitaire et le contexte géopolitique, la France doit désormais faire face à de nouveaux enjeux pour préserver et renforcer son niveau d’attractivité.


Parmi les enseignements du baromètre :

  • Avec 1 222 implantations ou extensions annoncées, la France reste le pays le plus attractif en Europe en 2021
  • Les investissements sont en revanche moins créateurs d’emplois qu’au Royaume-Uni et en Allemagne
  • La guerre en Ukraine inquiète les dirigeants et pourrait avoir un impact sur les investissements de 2022, mais ils restent néanmoins confiants
  • La France doit actionner 5 leviers prioritaires pour se transformer: innovation, fiscalité, Made in France, compétences et transition écologique

La nature a horreur du vide. Il semble que ce principe posé par Aristote ne s’applique pas seulement au vivant, mais également à la sphère marchande et industrielle. Mécaniquement, presque froidement, le monde économique a repris sa marche en avant après que la pandémie de la Covid-19 lui a infligé les pires dégâts depuis la Seconde Guerre mondiale. Malgré les drames humains et sociaux que cette crise a provoqués, malgré les dérèglements profonds subis par les modèles productifs et les marchés du travail, les États, les entreprises et les citoyens ont su s’adapter et repartir de l’avant.

Comme avant ? Les statistiques sont formelles. En 2021, le nombre d’investissements internationaux a augmenté en Europe. En France, l’activité est repartie de plus belle en 2021, soutenue par les mesures gouvernementales de soutien et stimulée par les 20 000 investisseurs étrangers déjà présents dans tous nos territoires qui, faut-il le rappeler, emploient 2,3 millions de personnes, représentent plus de 20 % du chiffre d’affaires de l’économie, plus de 14 % de l’investissement des entreprises et près du tiers des exportations.

Des investisseurs qui ont pour la troisième année de suite placé la France au sommet du classement européen, assez loin devant ses rivaux historiques que sont le Royaume-Uni et l’Allemagne. 

 

La France doit affronter deux crises de nature différente, mais dont les conséquences sont similaires. D’une part, la crise sanitaire a mis en lumière certaines faiblesses de l’économie européenne et de l’Hexagone. Comment continuer à produire, à s’équiper, à se soigner lorsque les chaînes d’approvisionnement sont partiellement ou totalement rompues ? Des réponses ont dû être apportées en urgence à cette question jusqu’ici théorique. Des réponses encore plus fortes que celles qui avaient été déjà apportées ces dernières années pour contrer les tentations protectionnistes de certains pays et affronter les rivalités entre les grands blocs. Les pays européens, et avec eux la France, ont dû revoir leurs plans, réagir pour permettre à leurs économies et à leurs forces vives de passer cette épreuve. Force est de constater que les plans de relance ont produit leurs effets.

D’autre part, aux ruptures technologiques, environnementales, sociétales sont venues s’ajouter des tensions géopolitiques inédites depuis la guerre froide avec l’attaque russe contre l'Ukraine. Désormais, répondre à de simples enjeux de compétitivité n’est plus suffisant. Le développement durable et la souveraineté, notamment technologique et énergétique, sont des priorités toutes aussi importantes pour la France et ses partenaires européens face aux grands blocs américain et chinois. 

Remettre l’ouvrage sur le métier est donc impératif. Pour garder son pouvoir d’attraction, rester compétitive et ne pas se laisser dicter son futur par d’autres, pour être plus forte et savoir rendre l’Europe plus forte, elle doit donc poursuivre ses efforts. Rendre sa fiscalité toujours plus incitative, moderniser son industrie, stimuler l’innovation et la R&D, valoriser le Made in France et favoriser la montée en gamme des compétences font partie des chantiers incontournables, comme l’indiquent les investisseurs que nous avons interrogés.

Des investisseurs qui ont confiance, qui sont attachés à cette France qui bouge, malgré ses excès, qui est indispensable pour leur chiffre d’affaires bien entendu, mais aussi pour l’Europe et pour le monde, pour tout ce qu’elle apporte à la science, aux arts, à la pensée.

Retrouvez en vidéos les points de vue de dirigeants et de nos experts

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Ce qu'il faut retenir

Avec 1222 projets d’investissements, la France s’est à nouveau distinguée à la tête du classement européen des destinations pour les investisseurs étrangers.

Les secteurs de l’industrie et de la logistique tirent leur épingle du jeu tandis que les secteurs les plus durement touchés par la crise sanitaire (automobile, aéronautique, chimie, plasturgie et construction) retrouvent un niveau d’investissement proche de 2019.

À moyen terme, les dirigeants sont confiants, mais la France doit continuer à transformer son attractivité autour des cinq leviers majeurs que sont l’innovation, la fiscalité, le Made in France, les compétences et la transition écologique.

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