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L’IA : véritable facteur de progrès ou vecteur d’inégalités ?

EY participe aux côtés de JFD et Opinionway à la réalisation de ce baromètre européen dédié à l’intelligence artificielle.


En résumé :

Cette analyse inédite explore en profondeur les impacts, opportunités et défis de l’IA dans 8 secteurs économiques à travers 8 pays en Europe et présente des recommandations concrètes pour faire de l’IA un réel vecteur de progrès, dans un contexte où elle transforme radicalement les entreprises et les sociétés


2023 a marqué un tournant dans l'intelligence artificielle mettant dans les mains du grand public des outils accessibles à tous.

2025 nous promet être pleine de rebondissements avec des technologies et des usages qui progressent de plus en plus vite, un monde qui se multipolarise, chacun se concentrant sur son territoire, une potentielle concentration de gros acteurs, la disparition d'acteurs prometteurs, un sujet réglementaire épineux….

Si la bataille sur les Large Language Models (LLMs) semble compliquée à gagner côté européen, l'enjeu de leur utilisation pour les entreprises européennes au bénéfice de la transformation de leur activité et de leur secteur est majeur.

A travers ce baromètre, nous cherchons à mesurer en quoi l'intelligence artificielle peut être un réel facteur de progrès si les entreprises s'en saisissent de la bonne façon.

Par progrès, on entend contribuer de manière significative à améliorer divers aspects de la vie humaine, des sociétés ou de l'environnement, tout en respectant des principes éthiques. 

Pour cette raison, nous avons défini cinq piliers afin de mesurer les progrès de manière multidimensionnelle et de réfléchir à ce qui doit évoluer pour que les entreprises européennes s’approprient pleinement le sujet et développent ou utilisent l’IA de manière responsable et efficace.

1. Accès et inclusion

L’intelligence artificielle devient un enjeu stratégique pour les entreprises européennes, qui l’intègrent progressivement au plus haut niveau de leur gouvernance. Aujourd’hui, 65 % des entreprises interrogées comptent un responsable IA au sein de leur comité exécutif. Toutefois, la parité reste un défi : seulement 29 % des responsables IA siégeant au comité exécutif de ces entreprises sont des femmes (24 % en France). Cette proportion atteint 38 % au Royaume-Uni et en Irlande. Le secteur le plus exemplaire en la matière est celui de la finance et de l’assurance (51 %).

2. Usage et transformation sectorielle

L’IA transforme déjà les métiers et les écosystèmes, estiment 80 % des professionnels interrogés. Cela conduit les entreprises à accélérer leur stratégie d’adoption et d’investissement dans l’IA. Ainsi, 99 % des entreprises interrogées ont déjà investi dans l’IA, et parmi elles, 40 % allouent entre 1 et 5 % de leur chiffre d’affaires à cette technologie. Cette tendance devrait s’accélérer puisque 88 % des entreprises prévoient d’augmenter leurs investissements en IA au cours des 12 prochains mois.

En Espagne, une entreprise sur deux alloue 6 à 10 % de son chiffre d’affaires à l’IA (37 % en France).

3. Emploi

L’IA redessine profondément le marché du travail. 40 % de l’emploi mondial est exposé aux transformations liées à l’IA, avec des impacts positifs et négatifs selon les secteurs. En Europe, la fonction la plus impactée selon les entreprises interrogées sont les systèmes d’information (50 %). Cependant, son potentiel d’optimisation est largement reconnu : 95 % des professionnels estiment qu’elle peut accroître la productivité des employés. Les pays interrogés adoptent une vision commune et cohérente sur le potentiel de l’IA.

4. Confiance

L’éthique et la transparence restent des enjeux majeurs pour une adoption responsable de l’IA. Aujourd’hui, 51 % des entreprises interrogées ont mis en place des protocoles pour tester et corriger les biais de leurs modèles. Mais seules 33 % des entreprises européennes disposent d’un comité d’éthique dédié à l’IA, un levier essentiel pour renforcer la confiance des utilisateurs et des parties prenantes.

La plus avancée en la matière est la France (56 %) et les secteurs qui se démarquent le plus sont l’automobile et le transport (61 %), et divertissement, médias et télécommunications (60 %).

5. Maturité et souveraineté technologique

Si l’Europe se positionne comme un acteur clé de l’IA, des défis persistent en matière de souveraineté technologique. 74 % des entreprises interrogées n’ont pas développé leur propre modèle de langage (LLM), mais la plupart étudient la question (61 %). Actuellement, 14 % des 28 LLM les plus utilisés dans le monde sont européens, soulignant la nécessité d’accélérer l’innovation. L’investissement est un levier essentiel avec des stratégies dédiées et des engagements majeurs en Allemagne (3 milliards €), en France (1,5 milliard €), au Royaume-Uni (1,16 milliard €) et en Italie (1 milliard €).

Nous avons approfondi dans une étude détaillée deux piliers : l’accès et l’inclusion des femmes dans l’IA ainsi que l’utilisation de l’IA par les entreprises au service d’une véritable transformation de leur secteur.

Les femmes restent fortement sous-représentées dans l'écosystème de l'IA, ne représentant que 26,3 % de la main-d'œuvre IA en Europe et 22 % à l’échelle mondiale. Les rôles de leadership reflètent ces mêmes disparités, avec seulement 29 % des responsables de départements IA dans les entreprises européennes étant des femmes. En matière d'adoption de l'IA, l’écart persiste : à l’échelle mondiale, les femmes ne représentent que 33 % des utilisateurs de ChatGPT.

Il ne s'agit pas seulement d’une question d’équité, mais d’un défi structurel et technique aux implications sociétales majeures. Le manque de diversité dans le développement de l'IA renforce les biais, perpétue les stéréotypes et freine l'innovation. Tout aussi essentielle est l’adoption de l’IA : si les femmes ne s’y impliquent pas activement, elles risquent d’être laissées pour compte, creusant encore davantage l’écart entre les genres dans le monde professionnel.

Pourtant, malgré ces défis, un océan bleu d’opportunités s’ouvre aux femmes à l'intersection de la technologie et du business.

De manière encourageante, de nombreuses entreprises et start up fondées ou dirigées par des femmes sont en train de changer la donne. Elles façonnent l’avenir de l’IA en développant des solutions innovantes, en intégrant l’IA dans leurs activités et en formant leurs collaborateurs à évoluer dans cet écosystème en pleine transformation.

Des initiatives comme “les Margaret”, portée par JFD, seul prix tech féminin placé sous le Haut Patronage du Président de la République, célèbrent chaque année des femmes entrepreneures, intrapreneures et des jeunes filles, ouvrant la voie à un avenir plus inclusif, innovant et impartial.

    Téléchargez le baromètre

    Ce qu'il faut retenir

    Ce baromètre européen de l'IA by JFD réalisé par EY, Opinionway et un comité d'acteurs économiques internationaux pionniers de l'IA, examine les impacts et défis de l'intelligence artificielle dans huit secteurs à travers l'Europe. L'étude révèle que 65 % des entreprises ont un responsable IA au sein de leur comité exécutif, mais la parité reste un défi. L'IA transforme les métiers, avec 99 % des entreprises ayant investi dans cette technologie. Cependant, des préoccupations éthiques persistent, avec seulement 33 % des entreprises ayant un comité d'éthique dédié. L'étude souligne également la sous-représentation des femmes dans l'IA, tout en mettant en avant des initiatives pour promouvoir l'inclusion et l'innovation.