Alors que l'intelligence artificielle évolue rapidement, les dirigeants des services financiers sont confrontés à une double réalité. D'une part, l'IA promet des opportunités sans précédent pour réinventer la finance telle que nous la connaissons. D'autre part, elle soulève une multitude de risques, allant de la préparation opérationnelle aux préoccupations éthiques. Ils souhaitent donc adopter l'IA, mais craignent qu'une acquisition trop rapide ne fragilise des systèmes et des organisations insuffisamment préparés.
Cette tension entre le potentiel technologique et le besoin de se préparer influence la façon dont le secteur envisage l'avenir de l'IA. Les dirigeants des services financiers privilégient la transformation, mais sans se mettre « à risque » sur les nouveaux aspects drainés par cette technologie.
Comment les entreprises des services financiers utilisent actuellement l'IA ?
Les dirigeants des services financiers utilisent déjà un éventail complet de technologies d'intelligence artificielle, avec des taux d'adoption relativement élevés :
- IA multimodale : 37 % exploitent des systèmes capables de traiter texte, images, audio et vidéo, ainsi que la génération de données synthétiques
- IA agentique : 35 % utilisent des systèmes autonomes qui prennent des décisions et effectuent des tâches avec peu d'intervention humaine
Malgré cette adoption importante, les dirigeants des services financiers manquent encore de confiance dans leur gestion de l'IA. Seuls 24 % considèrent que leur entreprise dispose de dispositifs de contrôles suffisants pour maîtriser les défis inhérents à l'IA.
57 % estiment que l'approche de leur organisation en matière de gestion de risques technologiques est insuffisante tandis que près d'un tiers (30 %) reconnaissent avoir des contrôles limités ou inexistants pour garantir une sécurisation des biais.
Face à ces lacunes, les entreprises des services financiers agissent pour renforcer la confiance dans leur utilisation de l'IA. Près de 52 % d’entre elles se concentrent sur la réduction des risques liés à l’autonomisation et au manque de transparence.
Les dirigeants des services financiers prévoient d'accélérer l'adoption de l'IA agentique
L'adoption de l'IA agentique connaîtra une accélération majeure au cours des prochains mois. 25% des dirigeants des services financiers prévoient que leur organisation déploiera cette technologie dans les six mois à venir. Combinée à l'utilisation actuelle, cette dynamique porte à 70% la proportion d'entreprises des services financiers qui pourraient exploiter l'IA agentique d'ici la fin 2025.
Les investissements se concentrent sur trois axes stratégiques essentiels :
- Formation à l'IA : 88 % d’entre elles y consacrent des montants modérés ou importants
- Tests et audits des modèles d'IA : 84 % investissent dans ce domaine
- Contrôle de l'accès aux données : 83 % allouent des ressources à cette priorité
Il est important de noter qu’une segmentation sectorielle apparaît dans les priorités d'investissement. Les sociétés du milieu bancaire ou des marchés financiers privilégient à 56% les évaluations des risques pour les nouvelles catégories de modèles d'intelligence artificielle, contre 43% pour les gestionnaires d'actifs et les assureurs.