Historisk byggnad med pelare och kupol.

Les établissements d’enseignement supérieur face aux défis d’une autonomie renforcée

Universités : gouvernance et pilotage renforcés, entre autonomie accrue et nouveaux défis économiques et numériques.


En résumé

  • 80% des établissements déclarent disposer d’outils de pilotage leur permettant de faciliter le dialogue de gestion interne avec les établissements composants ;
  • 58% des établissements interrogés disposent d’un COMP (contrat d’objectifs, de moyen et de performance) ;
  • 63% des universités interrogées sont dotés d’un schéma directeur informatique sur le plan du pilotage stratégique ;
  • 79% des établissements interrogés déclarent avoir une perception positive ou très positive de la réforme de la responsabilité des gestionnaires publics ;
  • 20% des universités mentionnent le développement durable comme thématique prioritaire à aborder sur les prochaines années ;
  • 7,6 personnes mobilisées en moyenne par les universités dans les fonctions de pilotage (un effectif en nette augmentation dans les équipes sur les dix dernières années).

L'autonomie des universités et les politiques de site ont modernisé la gestion de ces établissements au cours des vingt dernières années, avec des résultats reconnus par les institutions. Le projet d'Acte II de l’autonomie vise à renforcer la gouvernance et le pilotage des établissements, tout en s'adaptant aux enjeux nationaux et internationaux. Malgré des avancées, des défis subsistent, notamment en matière de modèle économique et de transformation numérique. Le troisième volet de notre étude sur le pilotage tend à analyser les pratiques de pilotage actuelles et à identifier les attentes des établissements pour la mise en œuvre d’un référentiel national, tout en mettant en lumière les bonnes pratiques observées sur le terrain. 

La loi LRU a instauré les responsabilités et compétences élargies (RCE) pour les universités entre 2009 et 2012, renforçant leur autonomie. Cette réforme impose des défis en matière de maîtrise des risques financiers et de transparence. Le récent nouveau décret sur le régime financier des EPSCP a souligné l'importance du pilotage.

Les tendances relevées au cours des trois éditions de notre étude permettent de relever :

  • une professionnalisation accrue de la fonction de pilotage, avec des investissements en effectifs, compétences et outils.
  • mais des attentes pour renforcer le pilotage et l’aide à la prise de décision, à l'amélioration de leur performance.

Sur les dix dernières années, l’étude montre une hausse des établissements ayant mis en place une structure d’aide au pilotage : seulement 5 % n'en dispose pas aujourd'hui.

Les effectifs dédiés à la fonction de pilotage varient selon les établissements, mais la moyenne a augmenté de 4,9 ETP en 2014 à 7,6 ETP en 2024, soit une hausse de 55 % en 10 ans.

De plus, en 2024, seulement 32 % des établissements disposent d'une fonction transversale d’évaluation de la performance, ce qui leur permet de répondre aux attentes des parties prenantes et de maintenir leur excellence académique.

Par ailleurs, entre 2019 et 2024, les priorités des universités ont évolué. Le pilotage de l’offre pédagogique, de la recherche et des ressources humaines est resté central, tandis que le pilotage de la vie étudiante a gagné en importance, passant de la neuvième à la quatrième position. En revanche, le pilotage de la transformation numérique a chuté à la onzième place, indiquant des avancées déjà réalisées. De nouvelles préoccupations en matière de pilotage, comme la responsabilité sociétale et environnementale, ont émergé, reflétant une attention croissante aux questions environnementales, en lien avec le rapport de décembre 2023 sur la transition écologique dans l’enseignement supérieur.

Téléchargez la troisième édition de l'étude EY Secteur Public sur les universités françaises

Ce qu'il faut retenir

Les universités montrent une implication croissante de leur gouvernance, notamment à travers un investissement renforcé dans les structures d’aide au pilotage ;

Les établissements expriment des attentes élevées vis-à-vis des tableaux de bord, des systèmes d’information (SI) et des indicateurs de performance associés, stimulant ainsi une amélioration continue ;

Certaines universités ont su intégrer la transformation numérique à leurs démarches de pilotage, amorçant des projets innovants et prometteurs illustrés par des recrutement de data analystes ou le développement de systèmes d’information décisionnels ;

Les établissements se montrent engagés et proactifs dans l’organisation des fonctions de support, le développement du contrôle interne et de l’audit interne, ainsi que dans l’acquisition d’outils modernes.