Aujourd'hui, l’énergie nucléaire, et principalement un programme de nouvelle génération tel que les réacteurs prévus par le gouvernement néerlandais, ne peuvent être compétitif sans une intervention gouvernementale significative. Après des décennies d'activité limitée, la chaîne d'approvisionnement nucléaire européenne a perdu des acteurs et des ressources critiques, et a besoin de temps, de carnets de commandes engagés et de planification à long terme pour retrouver des économies d'échelle.
Pour atteindre un coût compétitif de l’énergie avec le nouveau nucléaire, un programme de soutien gouvernemental (GSP) complet sera nécessaire. Ce GSP doit être créé pour cibler les principaux facteurs de risque qui pèsent sur l’économie des nouvelles constructions nucléaires aujourd'hui, tels qu’un coût de financement élevé et le manque de capital disponible pour l’échelle du nucléaire, le risque politique et réglementaire, le risque de marché, et les risques de chaîne d’approvisionnement et de développement industriel à long terme.
Nous avons interviewé des fournisseurs de technologies nucléaires sélectionnés au cours de plusieurs sessions successives de consultations de marché, et leurs retours étaient unanimes. Ils s'attendent à ce que les gouvernements aident à combler le « gap de financement » de l'énergie nucléaire et fournissent de la visibilité pour l’industrie.
Cela peut être réalisé par une planification industrielle à long terme, des investissements significatifs et un soutien politique du gouvernement néerlandais, qui sera crucial pour la matérialisation du nouveau nucléaire d’ici 2035. Ce n’est ni une demande nouvelle ni spécifique à l’industrie nucléaire, car les énergies renouvelables ont également reçu un soutien gouvernemental significatif pour atteindre l’échelle qui est la leur aujourd’hui.
Un GSP réussi devrait fournir :
i. Un soutien en capital direct tels qu’une injection de fonds propres dans l’entité qui devra développer et gérer le développement des nouvelles centrales nucléaires;
ii. Un soutien financier sous la forme de dette soutenue par le gouvernement (soit par le biais de garanties, soit par un soutien direct à la dette) ;
iii. Un mécanisme de rémunération juste et transparent, tels que le CfD ou la Base d’Actifs Régulés ;
iv. Une répartition claire et arrêtée des risques entre les différents acteurs du projet, incluant le gouvernement, les opérateurs de centrales nucléaires, les actionnaires des centrales, les fournisseurs et leur chaîne d’approvisionnement, ainsi que les consommateurs finaux de l’énergie ;
v. Une protection juridique à long terme contre les changements de politique vis-à-vis du nucléaire.
Une telle combinaison garantirait que les obstacles principaux au nucléaire sont abordés et enverrait un signal à l’industrie de l’énergie nucléaire que le gouvernement néerlandais a une bonne compréhension des moyens nécessaires pour soutenir une relance concrète de l’énergie nucléaire.
Le GSP proposé sera également analysé et négocié avec la Commission européenne sous le couvert d'un examen approfondi des aides d’État, ce qui pourrait également apporter des ajustements à son champ d’application final.