Ces enjeux présentent un niveau de complexité élevé, notamment pour les entreprises opérant dans des activités de transformation (opérateurs) et intervenant sur plusieurs secteurs (agroalimentaire, luxe, automobile, construction, etc.), du fait de leur dépendance à diverses commodités. Néanmoins, la Commission européenne ainsi que les acteurs du marché mettent progressivement à disposition des outils, guides, FAQ, initiatives sectorielles et plateformes afin d’accompagner efficacement cette transition et d’harmoniser les pratiques.
3. Premiers retours d’expérience sur la mise en place du RDUE : au-delà de la mise en conformité, la création de valeur durable pour l’entreprise
Après avoir surmonté les défis opérationnels initiaux, plusieurs bonnes pratiques ont émergé parmi les premières entreprises engagées dans le processus de mise en conformité au RDUE :
- Cartographier la chaîne de valeur concernée et évaluer la fiabilité des données disponibles et la maturité des acteurs ;
- Impliquer les fournisseurs les plus stratégiques ou les plus exposés au risque en leur fournissant des outils nécessaires et adaptés à la transmission des informations requises ;
- Mettre en place une gouvernance dédiée et impliquée, avec un comité de pilotage rassemblant fonctions clés (direction achats, juridique, DSI, logistique, douanes et RSE).
Ces démarches permettent en particulier :
- Une gestion optimisée des données permettant une meilleure connaissance de la chaîne d’approvisionnement et maîtrise des risques de rupture d’approvisionnement, de qualité et de controverses environnementales et sociales ;
- Une réflexion approfondie sur la conception des produits ;
- Des retombées positives en termes d’image ;
- La mutualisation des efforts de conformité avec d’autres réglementations telles que la CSRD, la CSDDD ou la loi AGEC, par la consolidation d’un système robuste de diligence raisonnée.
Conclusion
Au-delà des enjeux financiers, la lutte contre la déforestation préserve les bénéfices environnementaux, sociaux et économiques des forêts : biodiversité, résilience climatique, revenus pour des millions de personnes et puits de carbone essentiels. Responsable d’environ 11 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre selon le GIEC, la déforestation est un levier majeur d’action climatique. Sa réduction et la restauration des écosystèmes figurent parmi les solutions les plus efficaces fondées sur la nature.
Le RDUE s’inscrit ainsi dans une approche systémique : il permet aux entreprises de mieux maîtriser leurs risques d’approvisionnement, tout en contribuant aux engagements européens en matière de biodiversité, de climat et de restauration de la nature. Pour relever ces défis mondiaux, seule une action coordonnée à l’échelle internationale est efficace. L’Union européenne doit jouer un rôle moteur en promouvant un commerce responsable, durable et équitable.
En quoi EY peut-il vous accompagner ?
Dans le cadre de l’opérationnalisation du RDUE, EY peut :
- Définir le périmètre des produits concernés par le RDUE, en se référant à une interprétation approfondie et opérationnelle des textes réglementaires ;
- Évaluer le niveau de préparation de votre organisation et de vos fournisseurs stratégiques au regard des exigences du RDUE ;
- Examiner les processus internes, définir les responsabilités correspondantes et adapter les outils pour répondre aux obligations du règlement ;
- Présenter des exemples de dispositifs de gouvernance déployés par d’autres organisations et conseiller sur le choix éventuel d’une solution digitale externe ;
- Développer les compétences des équipes et encourager l’engagement des fournisseurs clés dans la démarche de conformité ;
- Adapter les pratiques d’achats responsables pour intégrer les exigences de traçabilité et de diligence raisonnée liées au RDUE.