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L'économie culturelle et créative, un catalyseur de croissance, d'innovation et d'influence.
« Ce qui ne se mesure pas n’existe pas. » La formule de Niels Bohr résume l’engagement d’EY aux côtés des industries culturelles et créatives (ICC). Depuis plus de dix ans, avec les acteurs de la culture, nous défendons la conviction qu’un regard neuf est indispensable sur un secteur trop souvent perçu comme coûteux, protégé ou en retard sur les transformations numériques, alors même qu’il irrigue notre économie, nos territoires et notre vie quotidienne.
C’est pour en objectiver la réalité qu’est né, en 2013, le Panorama des ICC. Et pour en mesurer, cartographier et rendre lisible l’impact économique, social et territorial de ses multiples secteurs interconnectés (arts visuels, musique, cinéma, livre, spectacle vivant, audiovisuel, jeu vidéo presse et publicité).
Grâce à une évaluation statistique rigoureuse et à une large enquête auprès des acteurs de la filière, le Panorama 2025 redit leur poids, leur influence et leur capacité d’innovation, mais aussi les risques et les défis qui rendent, plus que jamais, le soutien à la culture comme une évidence sociétale et économique.
Téléchargez la synthèse du Panorama ICC 2025
Un nouvel éclairage sur une filière stratégique
Ce quatrième opus du Panorama EY des Industries Culturelles et Créatives (ICC) en France paraît après une attente de six ans. Or, depuis 2019, le secteur culturel a traversé d’importants bouleversements : crise sanitaire, accélération de la transition numérique, émergence de nouveaux usages, réorganisation des modèles économiques, crise du financement public…
L’objectif de l’édition 2025 est clair : expliquer la contribution majeure des ICC à l’économie française et en décrire les défis. Cette filière, rarement perçue comme une industrie, souvent décrite comme dépendante de subventions, et finalement si méconnue bien qu’omniprésente dans nos quotidiens, est en réalité un pilier majeur de croissance, d’innovation, de cohésion sociale et d’influence de la France.
Rédigée par EY, sous la coordination de We Are Creative, association rassemblant les principales organisations du secteur, cette étude repose sur une analyse indépendante et objective de l’économie culturelle et créative. Les principaux indicateurs dressent le portrait détaillé de dix secteurs (arts visuels, audiovisuel, cinéma, jeu vidéo, musique, spectacle vivant, livre, presse, radio et publicité) qui incarnent la diversité, la portée et le quotidien culturel de 67 millions de Français, ainsi que de centaines de millions de consommateurs et amoureux de la culture « Made in France » partout dans le monde.
Croissance, résilience et contrastes sectoriels
Avec un chiffre d’affaires dépassant 100 milliards d’euros et plus d’un million de personnes employées, les ICC représentent un poids économique deux fois supérieur à celui de l’industrie automobile. Leur impact économique, social et territorial est désormais clairement mesuré, au-delà du soft power français, illustré notamment lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. La comparaison avec d’autres secteurs de l’économie française révèle une résilience remarquable : la valeur ajoutée globale des ICC a crû de plus de 20 % depuis 2019.
La filière a effectivement réussi à se redresser après la crise sanitaire, même si la situation varie selon les secteurs. La croissance du jeu vidéo et de la musique contraste avec les difficultés rencontrées par la presse et la radio face aux usages numériques, ainsi que les fragilités des domaines de l’image, de la musique et du spectacle vivant, qui subissent les tensions économiques et la domination des plateformes.
Des défis structurants et un tournant majeur
Toutefois, cette analyse sectorielle révèle que les défis restent nombreux et souvent considérables. L’attachement des Français à leur culture, la créativité des artistes professionnels et amateurs, ainsi que la richesse culturelle de nos territoires, dans tous les champs d’expression, ne suffiront pas à garantir la pérennité de cette croissance fragile.
Parmi les principaux enjeux figurent l’accès au financement, la diffusion de la « dynamique ICC » dans toutes les régions, la concurrence internationale, la transition écologique et l’impact de l’intelligence artificielle, autant de défis auxquels font face artistes, associations, lieux, entrepreneurs, PME et grandes entreprises du secteur.
Ce panorama ne se contente pas de dresser un état des lieux, il appelle à une mobilisation collective afin de renforcer la compétitivité des ICC, tant sur le plan national qu’international. Leur capacité d’innovation, leur aptitude à fédérer les talents et leur influence sur d’autres secteurs en font un levier stratégique pour repenser le modèle industriel français.
En mettant en lumière l’impact des ICC, ce rapport souligne également l’urgence d’agir. Il s’adresse aux pouvoirs publics, aux professionnels et aux citoyens, afin que la culture ne soit plus seulement cantonnée au rang de loisir coûteux et non essentiel, mais comme un secteur fondamental et un investissement crucial pour l’avenir, un moteur de croissance durable, capable de préserver la valeur sociétale de la culture au niveau local le plus modeste et d’en démultiplier la valeur économique à l’échelle mondiale.