Communiqué de presse
04 avr. 2025 

Benchmark automobile 2024

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Secteur automobile en France et dans le monde : EY publie son rapport sur les résultats financiers 2024 avec un bilan contrasté

Dans un contexte économique et géopolitique incertain et face à la transition vers de nouveaux modèles électriques complexes, les résultats financiers 2024 du secteur automobile affichent des contrastes marqués :

  • Une chute de 25 % du résultat opérationnel, soit une diminution de 34 milliards d’euros, ramenant les bénéfices à 137 milliards, un niveau inférieur à celui de 2022.
  • Une pression sur la rentabilité : la marge bénéficiaire des constructeurs mondiaux tombe à 6,7 %, son plus bas niveau depuis 2020.

« Ce coup de frein s’explique par la baisse de dynamisme du marché électrique, la persistance de prix inaccessibles pour le grand public, l’accumulation de stocks et l’incertitude entourant les tarifs douaniers américains, perturbant ainsi les chaînes de production » analyse Giuseppe Maouche, associé EY en charge du secteur automobile.

Une année difficile pour les constructeurs européens

 Les groupes européens ont subi une baisse de 41 % de leur rentabilité en un an.

  • Stellantis, le plus impacté, voit son EBIT chuter de 84 %.
  • Volkswagen (-15 %), BMW (-38 %) et Mercedes-Benz (-31 %) sont également en difficulté.
  • Renault enregistre une hausse de 4 % de ses profits.

« Les constructeurs européens souffrent de la concurrence accrue des marques chinoises et doivent jongler entre la gestion des gammes thermiques et électriques, tout en faisant face à une inflation et des taux d’intérêt élevés, retardant ainsi les investissements des consommateurs » explique Giuseppe Maouche.

L’essor des SUV hybrides a soutenu la croissance des constructeurs américains

Contrairement aux Européens, les Américains s’en sortent mieux avec une hausse de 5 % de leur EBIT en 2024 en adoptant une stratégie gagnante de SUV hybrides et une gestion optimisée des coûts.

  • Les ventes de SUV hybrides explosent : elles représentent 20 % du total, boostant les marges de General Motors et Ford.
  • Tesla en difficulté : baisse de 20 % de sa marge à cause de ventes en retrait.
  • General Motors  affiche une hausse de 32 % de ses profits appuyée par une restructuration de ses coûts et une stratégie tarifaire ajustée.

Les constructeurs japonais résistent malgré les turbulences

Les marques japonaises limitent l’impact avec une baisse modérée de 1 % de leur EBIT. Elles ont bénéficié d’un modèle de gamme hybride compétitif et un effet de devise favorable.

  • Les constructeurs japonais bénéficient d’un yen faible et d’exportations records aux États-Unis, notamment sur les hybrides.
  • Mais certains problèmes de qualité et de certification entraînent des rappels coûteux.
  • La pression chinoise s’accentue : en Asie du Sud-Est, la part de marché japonaise représentait 50 % en 2019 contre seulement 35 % en 2024.

 Des résultats contrastés pour les constructeurs coréens

Les groupes coréens enregistrent une progression modeste (+1 % de leur EBIT).

  • Des exportations en hausse pour compenser la baisse de volume de ventes en Chine.
  • Mais l’instabilité politique et la montée en puissance des marques chinoises compliquent la situation.

Perspectives 2025 : une année toujours sous tension 

Les défis à venir sont nombreux pour les constructeurs cette année :

  • Des marges en péril : l’inflation, la hausse des coûts et la baisse de la demande devraient continuer à fragiliser l’industrie.
  • La guerre commerciale USA-Chine se poursuit : les nouveaux droits de douane sur l’automobile risquent de faire grimper les prix des véhicules.
  • L’expansion des marques chinoises se poursuit : elles gagnent du terrain en Asie et visent l’Europe et la Corée.
  • L’accessibilité des véhicules en question : avec la hausse des prix, le marché risque d’être freiné.

« Avec la guerre commerciale qui s’intensifie et la nouvelle taxe de 25 % sur les importations automobiles décrétée par Donald Trump, les constructeurs sont face à un défi inédit », analyse Giuseppe Maouche. « Dans un marché déjà fragilisé, ils devront impérativement réagir avec une stratégie offensive : optimiser les coûts, repenser leurs chaînes de production et accélérer leur diversification pour éviter d’être pris en étau entre la pression réglementaire et la baisse de la demande. Seuls les plus agiles tireront leur épingle du jeu. »

Méthodologie de l’étude

  • Sources : rapports annuels, rapports trimestriels et communiqués de presse des entreprises, ACEA, Capital IQ, VDA, calculs propres
  • L’analyse couvre l’activité dans leur ensemble (y compris les éventuels services financiers) des 16 plus grands constructeurs automobiles mondiaux
  • Sauf indication contraire, tous les chiffres se rapportent à la période allant de janvier à décembre, quel que soit le début des exercices officiels des sociétés
  • Pour la conversion des chiffres en euros, le taux de change moyen respectif de la période considérée a été utilisé (voir annexe). En conséquence, les montants en euros sont à taux de change constants par rapport à la même période de l’année précédente
  • Le chiffre d’affaires et le résultat d’exploitation de Volkswagen sont présentés hors coentreprises chinoises, celles-ci étant consolidées en équivalence

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