D’ici 2034, plus d’un véhicule vendu sur deux sera électrique en Europe, en Chine et aux États-Unis

Europe : rebond de l’électrique après 2027

Le marché français poursuit sa phase de transition : durant le premier semestre 2025, 148 000 véhicules électriques (BEV) ont été vendus (−6,4 % sur un an) sur un total de 842 000 nouvelles immatriculations de voitures particulières, en baisse de 7,9 % par rapport à 2024. Ce recul s’explique principalement par la réduction du bonus écologique en fin d’année et le durcissement des critères d’éligibilité. À l’inverse, les ventes de véhicules hybrides ont progressé de 36 %, atteignant 600 596 unités. Bien que les ventes aient connu un léger repli en 2024 et 2025, plusieurs facteurs structurels soutiennent une trajectoire résiliente :

• Un cadre réglementaire évolutif : de nouvelles mesures (malus renforcé pour les véhicules polluants, relance du leasing social en septembre 2025) devraient relancer modérément l’attractivité des BEV.
• Une infrastructure de recharge en expansion : fin juillet 2025, la France comptait 174 600 points de recharge publics (+22 % sur un an), avec une croissance de 40 % pour les bornes en courant continu et un bond de 115 % pour les bornes ultra-rapides depuis 2023. Le pays se classe désormais 3ᵉ en Europe, derrière les Pays-Bas et l’Allemagne.
• Une production locale de batteries : grâce à des investissements stratégiques soutenus par l’UE et l’État français (comme une aide de 48 M€ pour une usine à Douai), la France renforce son autonomie industrielle et s’aligne sur la politique européenne.
• Un intérêt croissant des consommateurs : selon l’EY Mobility Consumer Index 2024, 19 % des Français envisagent d’acheter un véhicule 100 % électrique pour leur prochain véhicule (contre 11 % en 2023). Après une période de ralentissement due à l’inflation et à la hausse des taux, la demande devrait se redresser avec les nouvelles aides.
• L’électrification des flottes, un levier clé : les entreprises, qui représentent 60 % des immatriculations, sont ciblées pour accélérer la transition. Malgré des freins (coûts, incertitudes sur le TCO, besoins en infrastructures), les incitations fiscales et les mesures gouvernementales favorisent l’adoption des BEV en flotte.

Par ces facteurs, en France et plus largement en Europe, les prévisions de l’EY Forecaster sont optimistes : les pressions économiques, la réduction des aides et l’assouplissement des sanctions liées aux émissions freineront la croissance des véhicules tout électriques (BEV) jusqu’en 2027. Mais des limites de CO₂ plus strictes et l’arrivée de modèles plus abordables devraient relancer le marché : les BEV dépasseront 50 % de part de marché en 2032. D’ici là, les hybrides – y compris les PHEV – resteront une alternative rentable, surpassant les BEV jusqu’en 2030. À condition que la réglementation européenne à 2035 soit bien maintenue.

Chine : à pleine vitesse

Selon l’étude, les véhicules à batteries (BEV) représenteront plus de 50 % des ventes de véhicules légers en Chine d’ici 2033, portés par la baisse des coûts et des politiques favorables comme les nouvelles normes d’émission VII. Les véhicules électriques et hybrides rechargeables (NEV) devraient atteindre 50 % dès 2025 et dépasser 90 % d’ici 2034.

Même si la part de la Chine dans les ventes mondiales de BEV passera de 70 % aujourd’hui à 54 % en 2050, le pays restera un moteur dominant de la croissance mondiale des NEV.

États-Unis : coup de frein par la politique et les coûts

L’EY Forecaster prévoit un pic temporaire des ventes de BEV aux États-Unis en 2025, les acheteurs cherchant à bénéficier des crédits d’impôt avant leur expiration en septembre. Mais la fin des incitations, l’instauration de nouveaux droits de douane et l’incertitude législative – y compris l’impact potentiel du « One Big Beautiful Bill » – devraient freiner la croissance.

Ainsi, les États-Unis n’atteindraient 50 % d’adoption des BEV qu’en 2039, soit cinq ans plus tard que prévu initialement. Les hybrides resteront une option clé, atteignant un pic de 34 % des ventes en 2034.

Méthodologie :

L’étude Mobility Lens Forecaster combine l’analyse de nos experts à celle de notre modèle de deep learning pour prédire les ventes de véhicules en analysant les variables macroéconomiques et spécifiques à l’industrie automobile.

Rappel lexical :

BEV : véhicules 100% électriques

PHEV : hybrides rechargeables

NEV : véhicules électriques et hybrides rechargeables (BEV+PHEV)