Arrivé au grade de Senior, j’ai eu l’opportunité, ou plutôt je me suis donné les moyens, de rejoindre le département FAAS (Financial Accounting Advisory Services) et réalisé des missions variées de transactions et carve-out, comptabilité analytique, ou bien accompagné des sociétés en difficultés sur la gestion de la trésorerie. En parallèle, faire partie de la communauté ingénieurs m’a permis de rencontrer de nombreuses personnes en interne. C’est par ce biais que je me suis investi dans le recrutement, via les journées d’Assessment, notamment pour le parcours Challenge (qui incluait une période en Audit, également au sein du département Développement Durable, puis Transactions). Je me suis également investi dans l’animation des formations et le parrainage de collaborateurs du Graduate Program. Tous ces projets, en dehors des missions, m’ont beaucoup apporté.
Au cours des 7 années passées chez EY, je me suis régulièrement posé la question de rester ou partir et je me suis toujours donné les moyens d’avancer et de me créer de nouvelles opportunités, pour être acteur de mon parcours, notamment grâce au réseau que je m’étais construit. Toutes ces années ont été très différentes, très riches en raison des opportunités que j’ai su saisir. Autre satisfaction, je suis parvenu à choisir, lorsque cela était possible, les managers avec lesquels je travaillais.
Qu’est ce qui t’a particulièrement marqué chez EY ?
Les missions chez les deux grands comptes sur lesquels j’ai travaillé en tant qu’auditeur. Avec ce type de missions, j’ai acquis une connaissance très robuste d’un client, d’un secteur, et développé des contacts très forts avec mes équipes.
Je retiens aussi de belles rencontres et l’opportunité, en tant que Senior puis Manager, de recruter et de dimensionner une équipe, de créer un collectif pour la mission d’audit d’un grand groupe industriel. Je n’oublierai pas non plus certains déplacements assez atypiques, notamment la visite de chantiers de construction de sous-marins, de centrales nucléaires, de cimenteries qui resteront assurément des souvenirs marquants !
Enfin je retiens la relation de confiance que j’ai développée avec les associés des comptes sur lesquels je travaillais.
Si je devais résumer cette période, je dirais que l’état d’esprit était « work hard, play hard ».
Tu as quitté EY en 2017 ? Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Après sept ans de missions d’audit et de conseil, j’ai eu envie de m’inscrire davantage dans le temps long, d’être plus dans l’opérationnel. Une opportunité s’est alors présentée au sein du groupe AstraZeneca.
Es-tu encore en contact avec des collaborateurs EY ou des Alumni ? Que représente le réseau EY pour toi ?
J’ai gardé lien fort avec les collaborateurs qui travaillaient sur les mêmes missions que moi mais aussi un certain nombre d’associés chez EY. Pour moi, le réseau EY est une grande famille.
Tu as donc rejoint en 2017 le groupe biopharmaceutique international AstraZeneca qui est présent dans plus de 100 pays. Quelles étaient tes premières responsabilités ?
J’ai rejoint AstraZeneca au sein de la direction financière. Je n’avais jamais effectué de mission dans des entreprises du secteur pharmaceutique mais ayant travaillé dans le secteur nucléaire et dans un environnement régulé, j’ai trouvé de nombreux parallèles entre ces environnements.
J’ai débuté en tant que Business Partner en charge de la division Maladies respiratoires telles que l’asthme ou la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) qui touchent chacune environ 4 millions de personnes, uniquement en France. Je m’occupais notamment du pilotage du chiffre d’affaires, des ressources financières et humaines. J’accompagnais aussi les décisions d’investissement en vue de la création de nouveaux réseaux de visites médicales, tel que celui spécialisé sur l’asthme sévère.
En 2019, j’ai été détaché un an en Suisse auprès de notre Executive VP pour la Région Europe. En tant que Chief of staff, je l’accompagnais sur l’ensemble des problématiques commerciales, le suivi de la performance, les revues de lancements et le déploiement de la stratégie au niveau européen. C’était une période très dynamique en termes de lancement de produits pour AstraZeneca. Depuis 2020, les périodes COVID et post-COVID nous ont conduit à repenser nos manières de travailler en interne et d’interagir avec notre environnement et l’écosysteme de santé en externe. Cette expérience a confirmé mon souhait de continuer à travailler sur des problématiques business tout en restant sur des dossiers très analytiques.
De retour en France, j’ai eu l’opportunité de continuer ma carrière côté business auprès du Directeur de la Business Unit Maladies Respiratoires.
Tu occupes depuis le poste de Business Excellence Director. Quels sont les défis de ce poste ?
Je dirige aujourd’hui une équipe de quatre personnes, en charge des prévisions de ventes, des études de marché, de l’analyse de la performance, et de l’excellence commerciale sur l’ensemble de notre portefeuille. Mes équipes interagissent de manière rapprochée avec les équipes commerciales sur les enjeux de Go-to-Market (typologie d’interlocuteurs, projets, etc) et elles travaillent en lien direct avec la direction. Il nous faut réussir à saisir et aligner les enjeux de nos nombreux interlocuteurs et parties prenantes.
Astra Zeneca est une société qui va très vite, qui est agile dans son approche et dans la construction de ses projets, c’est une chance et parfois aussi un challenge en termes de charge de travail.
Parviens-tu à équilibrer ta vie professionnelle et ta vie personnelle ?
Chez EY, quand on est auditeur, on est dédié à une mission qui implique de longues plages horaires de travail. Aujourd’hui, mes fonctions impliquent des temps de réponses courts, et la multiplicité des sujets et des interlocuteurs est source d’une intensité différente. Les membres de mon équipe, c’est-à-dire mes business partners, sont très sollicités et je tiens à ce que tout le monde ait une vie personnelle et professionnelle équilibrée.
Au-delà des plages de déconnexion, le télétravail qui était présent chez AstraZeneca depuis quelques années déjà, et la culture d’entreprise basée sur la confiance avec des gens très engagés, favorisent cet équilibre.
Quels sont les grands enjeux actuels d’AstraZeneca ? Comment la science guide-t-elle son activité et ses perspectives ?
L’ambition d’AstraZeneca est d’être leader sur ses nouvelles classes thérapeutiques, en apportant ses solutions de traitement au plus grand nombre de patients le plus rapidement possible. Nous travaillons sur des marchés avec de forts besoins médicaux non couverts pour des pathologies peu ou pas diagnostiquées.
Notre enjeu est donc de mieux faire connaitre des maladies telles que l’asthme sévère, la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) ou encore en cardio-vasculaire la maladie rénale chronique. Aujourd’hui, 80% des asthmatiques sévères ne sont pas diagnostiqués en France. De nombreuses maladies rénales chroniques sont traitées trop tardivement pour les mêmes raisons. Nous avons une approche différente en termes de diagnostic, centrée sur le parcours patient et la coordination des soins entre généralistes et spécialistes. A cet égard, une concurrence frontale n’est pas notre premier enjeu, même si nous évoluons dans des environnements très compétitifs.
De quoi es-tu le plus fier ?
Je suis fier d’avoir pu créer un collectif lorsque j’étais senior. Fier également de l’accompagnement et du développement des équipes, notamment par le biais du parrainage. J’ai à cœur de faire grandir les collaborateurs et il m’est arrivé de recommander des profils dans le cadre de recrutements à l’externe, même si c’est toujours difficile de voir partir les gens. J’ai la même approche du développement aujourd’hui chez AstraZeneca.
Pour moi, il est primordial d’avoir des relations de confiance et de les nourrir, de donner à ses équipes l’occasion de dire les choses, positives ou négatives. Je le constate dans mon entreprise actuelle. Chez AstraZeneca, une campagne appelée SpeakUp (Libérez la parole) a été lancée en 2019 afin d’encourager les collaborateurs à échanger, à partager leurs avis, à exprimer leurs accords, leurs désaccords, quel que soit le niveau hiérarchique. Cette pratique très saine, très constructive est depuis entrée dans les mœurs. Elle permet de donner plus de sens à ce que l’on fait au quotidien, de mieux accompagner les collaborateurs et in fine à l’entreprise d’être plus performante.