2 min de temps de lecture 11 juil. 2023
Homme sur une planche de surf dans une eau remuée

Baromètre EY du capital risque en France - 1er semestre 2023

Par Franck Sebag

Associé, Assurance, Fast Growing Companies leader, Europe West

Vaste expérience dans les domaines de l’audit et du conseil auprès de sociétés privées publiques, et une connaissance approfondie des marchés financiers mondiaux.

2 min de temps de lecture 11 juil. 2023

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Gros temps pour la French Tech

En résumé :

  • Les sociétés de la French Tech ont réalisé 395 opérations de levées de fonds pour un montant de 4,2 milliards d'euros au 1er semestre 2023.
  • Sur le plan sectoriel, le secteur des fintech n’est plus sur le podium, aussi le classement est largement remanié avec pour la première fois le secteur des CleanTech qui arrive en tête.
  • A l’échelle européenne, la France se place toujours en 1ère position des pays de l’Union européenne même si l’Allemagne, son principal prétendant, est au coude à coude.

Au premier semestre 2023, 395 sociétés ont levé 4,3 milliards d’euros, soit une baisse en valeur de 49 % et une augmentation en volume de 9 %.

Les raisons de ce ralentissement sont multiples et ne sont que la confirmation de ce qui est perceptible dans la French Tech depuis l’été 2022 : la hausse des taux et les incertitudes macroéconomiques ont mis un frein à un système qui s’était un peu emballé. En réaction, les sorties en bourse se sont arrêtées aux États-Unis et les valorisations se sont effondrées. La plupart des investisseurs ont décidé de temporiser entraînant dans leur sillages une contraction des volumes d’investissements, d’abord aux Etats-Unis puis en Europe.

Dans le Top 5, nous retrouvons, Driveco (250 M€), Ynsect (160 M€), TSE (450 M€), Amyolit Pharma (130 M€) et enfin Mistral AI (105 M€). Au dernier semestre, ce Top 5 était 2,5 fois supérieur à celui du 30 juin 2023 en cumul de montant levé. Ce phénomène est la traduction de la baisse massive des levées de fonds supérieurs à 100 M€ (-78 %) et la disparition des levées supérieures à 300 M€.

En ce qui concerne les secteurs, le podium est largement modifié. Pour la première fois, le secteur des CleanTech arrive en tête avec 1,2 Mrds d’euros, en progression à la fois en volume et en valeur (+76 % et +26 %). La seconde place revient aux logiciels à hauteur d’1 Mrd d’euros (baisse de 57 % en valeur et hausse de 7 % en volume), tandis que les Life sciences occupent la troisième place avec 0,6 Mrd d’euros, malgré une baisse en volume et valeur de -14 % et de - 24 %.

Il est important à cet égard de remarquer la baisse massive en valeur des deux anciens représentants historiques de notre podium sectoriel, à savoir les Fintech (- 82 %) et le secteur des services internet.

L’Île-de-France reste incontestablement la région leader de cet écosystème dans la mesure où les start-up franciliennes ont à elles seules attiré 70 % des montants. La région Auvergne-Rhône-Alpes se hisse à la seconde place avec 8 % des investissements suivie par la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, avec 7 %.

Sur le plan européen, la France se place toujours en 1re position des pays de l’Union européenne même si son principal concurrent, l’Allemagne, est au coude à coude en avec 3,9 Mrds d’euros avec, comme pour la France, une baisse significative en valeur -37 % et en volume - 8 %.

Le Royaume-Uni reste très actif en Europe mais il souffre aussi puisque les montants levés ont baissé sur le semestre de 62 % en valeur et de 18 % en volume. Ils s’établissent toutefois à 7 Mrds d’euros. Néanmoins, l’écart se réduit de plus en plus entre la France et le Royaume-Uni sur les montants levés.

Ce qu'il faut retenir

Si la FrenchTech a fait preuve de résilience ces derniers mois, la hausse des taux ainsi que les incertitudes macroéconomiques ont mis un frein à un système qui s’était un peu emballé. En réaction, les introductions en Bourse se sont arrêtées aux Etats-Unis, tandis que les valorisations se sont effondrées et une grande partie des investisseurs ont décidé de temporiser leurs investissements entrainant dans leur sillage une contraction des volumes d’investissements d’abord aux Etats-Unis puis en Europe.

A propos de cet article

Par Franck Sebag

Associé, Assurance, Fast Growing Companies leader, Europe West

Vaste expérience dans les domaines de l’audit et du conseil auprès de sociétés privées publiques, et une connaissance approfondie des marchés financiers mondiaux.