Baromètre de l’Attractivité de la France 2025

Quelle France pour quelle Europe demain ?

Le 15 mai dernier, les enseignements croisés des Baromètres EY de l’attractivité de la France et de l’Europe ont livré un message clair, sans ambiguïté : l’heure n’est plus au constat, mais à l’action. Car les dynamiques qui affectent le Vieux Continent et celles qui traversent l’Hexagone sont désormais étroitement liées. Même diagnostic, mêmes défis, même impératif d’agir vite et fort.

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En s’appuyant sur l’Europe comme espace stratégique, la France dispose de tous les leviers pour renforcer son attractivité et offrir aux investisseurs étrangers un cadre propice à la compétition dans un monde bouleversé. En concentrant son action financière, industrielle, réglementaire dans douze domaines critiques, le Vieux Continent, et la France avec lui, peut agir. Et décider, ensemble, de leur avenir.

Pourquoi agir est-il désormais urgent ?

Les entreprises et les décideurs publics se trouvent à un moment critique. Les chocs politiques, commerciaux, diplomatiques et technologiques s’additionnent et contraignent l’Europe à définir un nouveau cap si elle veut rester influente dans le concert mondial.

Le recul de l’investissement étranger est un signal d’alerte. En 2024, les 45 pays européens observés par EY ont accueilli moins de projets (-5%), pour une baisse de 16% des emplois. Le niveau des investissements est au plus bas depuis neuf ans. Dans le même temps, les États-Unis attirent toujours davantage de capitaux, dopés par une croissance solide, une énergie peu chère et les incitations massives de l’Inflation Reduction Act (IRA). Depuis 2021, les projets américains en Europe génèrent moitié moins d’emplois. L’effet d’éviction est réel.

Les dirigeants interrogés dans notre enquête de mars 2025 pointent les tensions géopolitiques comme principal facteur de risque, devant le contexte macroéconomique et les barrières commerciales. Mais au-delà du conjoncturel, les rapports Draghi et Letta ont mis en lumière des défis structurels profonds : déficit de compétitivité, retard d’innovation, inadéquation des compétences face aux besoins futurs.

Une France toujours en tête… mais fragilisée

Dans ce paysage contrasté, la France conserve sa première place : avec 1 025 projets d’investissement en 2024, elle reste pour la sixième année consécutive le pays européen le plus attractif en nombre de projets. Certains secteurs stratégiques (IA, énergie, défense, agroalimentaire) confirment leur intérêt pour nos territoires, au-delà des grandes métropoles.

Mais les signaux de fragilité s’accumulent. Le nombre de projets a chuté de 14% en 2024, après une baisse de 5% en 2023. Et les projets étrangers créent en moyenne moins d’emplois qu’ailleurs en Europe. Le coût du travail, la complexité sociale, les freins aux réorganisations, les lenteurs administratives ou encore l’acceptabilité des projets dans certains territoires sont clairement identifiés comme des handicaps.

Des raisons de croire au rebond

La situation reste néanmoins réversible. 61% des dirigeants interrogés estiment que l’attractivité européenne s’améliorera d’ici trois ans, portée par la taille du marché et la qualité des infrastructures. En France, malgré les incertitudes, la confiance revient peu à peu. Les dirigeants étrangers n’abandonnent pas : 70% estiment que l’attractivité hexagonale progressera à l’horizon 2028.

Pourquoi ? Parce que la France est la deuxième économie de la deuxième région économique mondiale et que beaucoup ont vu les effets d’une politique de l’offre sans discontinuité entre 2017 et 2024. Parce qu’elle a su capter l’intérêt dans des secteurs d’avenir où elle dispose de solides atouts : recherche, souveraineté technologique, talents, infrastructures… Parce qu’elle reste perçue comme une puissance crédible, stable et influente dans une Europe fracturée. Un actif stratégique dans un monde devenu incertain.

Douze leviers pour une attractivité renouvelée

Mais ce potentiel ne se concrétisera pas sans un sursaut politique et collectif. Pour que la confiance se traduise en décisions d’investissement, la France et l’Europe doivent recréer un environnement favorable à la croissance, en répondant aux attentes des entreprises : compétitivité, résilience, souveraineté, innovation.

S’appuyant sur l’expérience de ses équipes, sur l’analyse de plus de 5 000 projets par an et sur les retours de près de 1 000 dirigeants internationaux, EY a identifié douze leviers pour renforcer l’attractivité.

EY Europe Attractiveness Survey

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    Certains sont défensifs, d’autres offensifs. Beaucoup convergent vers un même besoin : la simplification. La réglementation, la fiscalité, l’accès aux aides publiques sont devenus des parcours d’obstacles. L’initiative « Omnibus » de la Commission européenne pour réduire les exigences de reporting de 25% (et 35% pour les PME) va dans le bon sens. De même, l’Europe doit investir plus collectivement, plus stratégiquement, dans des domaines structurants : énergie, compétences, IA, santé, numérique, défense… Ces secteurs ne sont pas seulement des relais de croissance, ce sont des piliers de souveraineté.

    Agir ensemble, maintenant

    Ce second épisode du Baromètre EY de l’Attractivité de la France ne se veut ni technique, ni institutionnel. Il est une invitation à la décision. Sa singularité : croiser les regards des chefs d’entreprise et des responsables publics, pour confronter les diagnostics, accélérer les prises de conscience, et surtout construire des réponses communes.

    Car c’est de cette alliance que dépend notre capacité à tirer parti des turbulences du moment. Dans l’économie du 21ème siècle, l’attractivité n’est pas un état acquis. C’est une stratégie. Une volonté. Et surtout : un effort collectif.

    Des dirigeants de tous horizons formulent des recommandations pour réinventer l’attractivité de la France et de l'Europe

    Pour aller plus loin sur les leviers d’actions prioritaires, nous avons interrogé des dirigeants d’entreprises et acteurs de l'attractivité pour recueillir leur vision et leurs réflexions sur l’attractivité de la France et de l’Europe.

    Ils nous ont livré des recommandations et pistes concrètes à explorer pour créer les conditions d’un environnement favorable à la croissance, qui répond aux attentes des investisseurs.

    Nous tenons à les remercier pour leur contribution.

    Téléchargez le baromètre 2025

    Les documents à télécharger :

    Ce qu'il faut retenir

    Le Baromètre EY de l’Attractivité de la France souligne l’urgence d’agir face aux défis économiques et aux tensions géopolitiques pour maintenir l’attractivité de notre pays.

    La France conserve sa première place en Europe en matière d’investissements étrangers, mais sa position est fragilisée.

    Les dirigeants interrogés lors de notre enquête restent cependant optimistes et 70% d’entre eux estiment que l’attractivité française progressera d’ici 3 ans.

    Pour concrétiser ce potentiel, notre rapport propose d’agir conjointement avec l’Europe sur douze leviers prioritaires afin de créer les conditions d’un environnement favorable à la croissance pour rassurer les investisseurs dans un contexte géopolitique et économique instable.

    Pour échanger plus en détail :