La transformation de l’offre (biens et services) vers plus de durable était à l’honneur au dernier Salon Produrable, au cours d’une table ronde réunissant Epson, EY France, Greenfib et The Fifties. Voici ce que nous avons retenu des échanges :
La transformation des entreprises vers un modèle durable nécessite de rendre son offre durable et pour cela de sortir d’une approche purement technique pour s’engager dans une véritable transformation de la manière d’innover.
Le développement durable n’est depuis longtemps plus un sujet de pure conformité ni de gestion du risque, mais bien un sujet d’opportunité de développement. Pour affronter la concurrence de demain une transition durable du modèle économique est nécessaire, comme en témoignent aujourd’hui clairement des secteurs comme l’énergie ou la mobilité. Pour cela il est nécessaire de passer d’une « offre durable » de niche à une transformation de l’ensemble de l’offre. Mais pour ce faire, une approche purement environnementale et basée uniquement sur l’Analyse du cycle de vie (ACV) ne suffit plus. L’évaluation et l’amélioration des produits doivent aussi intégrer la performance sociale (en matière de droits humains, droit du travail, etc.).
Pour agir sur les bons leviers et de manière efficace, il est également nécessaire d’impliquer l’ensemble de l’écosystème de l’entreprise dans la transition (fournisseurs, distributeurs, transformateurs, acheteurs, etc…) sur la base d’objectifs communs et d’outils d’innovation durable scientifiquement robustes.
Quels points de départ à la transformation de l’offre ?
La pertinence et le succès des innovations vient de la co-construction avec les parties prenantes de ce qu’est un « produit durable », et en premier lieu avec les clients. Cela permet de prendre en compte les enjeux de durabilité qui comptent dans l’acte d’achat, même ceux que la science ne juge pas prioritaires. Par exemple, l’emballage est souvent jugé comme important par les consommateurs, alors que l’ACV ne le place pas toujours au même niveau de priorité.
Ainsi, la mesure de la durabilité n’est pas une science exacte et il reste toujours pertinent pour une entreprise de développer une méthode d’évaluation environnementale et sociale de ses produits qui s’appuie sur des référentiels reconnus mais qui lui est propre, en s’inspirant de son héritage et en utilisant des données internes autant qu’externes.
Les indicateurs de durabilité des produits qui sont développés et testés de manière collaborative permettent aux concepteurs de faire les bons arbitrages sans besoin de recours systématique à des experts, tout en ayant confiance dans les résultats de cette « scorecard produit ». Pour que ces projets réussissent, il faut enfin mettre des moyens à la hauteur des changements à opérer, ainsi qu’un sponsoring fort du comex.